Lou

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Chapitre 29

Ils y avaient peu de monde. Sa grand-mère, Gabriel et ses parents, quelques personnes de son ancienne ville et nous. Par "nous" je parle de Thibault, Ilona, Sheila, Laura, ainsi que Sasha forcément et Anaïs qui avait du mal à s'en remettre malgré les deux mois qui venaient de s'écrouler depuis le départ de Salim.
Liam se tenait à côté de moi, depuis notre balade à la plage on ne s'était pas parlé plus que ça mais il était très présent pour tout le monde, c'était étonnement celui qui géré le mieux la situation. C'est aussi lui qui avait organisé l'enterrement.
Parmi les habits noirs, j'écoutais à moitié le discours que certains prononcés sauf celui de Gabriel par respect pour lui.
Il me rappelait un peu l'enfant que j'étais après la disparition de Kamil, à la différence que lui n'a pas à s'inquiéter de se qui advient pour son cousin. Je ne sais combien d'heures j'ai attendu le retour de mon jumeau et combien j'ai espérer que peut importe où il est tout va bien.
La perte d'un proche est toujours tragique mais c'est moins d'inquiétude et de tourments inutiles quand on sait. Salim ne souffre pas là où il est, je plains par contre ceux qui entourent sa tombe aujourd'hui, et j'en fais partie. Il se trouve que ma bonne étoile a eut pitié de moi, mon père n'est pas là ce week-end je peux donc au moins participer à ses funérailles.
C'est la première fois que je marquais la mort de quelqu'un. Même l'enterrement de ma mère je n'avais pas pu y aller, papa avait raconté que nous n'étions pas en état d'y insister et qu'il avait beaucoup de papier à remplir, des affaires importantes, un enfant en bas-âge sous le bras. Ma pauvre mère est parti seule, à ce jour, je ne sais pas où elle est enterrée, ou si elle c'est fait incinérée.
Dans un sens j'étais plutôt heureuse de voir que Salim était entouré, même maintenant et ça me rassure qu'il est la reconnaissance qu'il mérite.
Les papillons aiment les fleurs, sa tombe paraissait bien joyeuse pour les larmes qu'elle accueillait. C'était un beau jour, le soleil éclairait chaleureusement cette pierre marbré sur laquelle était inscrit son nom. Peu de gens le liront en pensant à quel point son propriétaire était une personne formidable, mais ceux qui ont eu la chance de le connaître de son vivant s'en rappelleront autant de temps que la mémoire peut le leur permettre.
J'aurais voulu rester calmement à ces côtés pour lui dire tout ce que je n'ai pas pu lui dire lorsqu'il était là mais le temps n'est pas au regret. Je dépose alors un dernier sourire à tes pieds et j'oublie ce manque que tu as laissé.
Peut-on vraiment s'habituer à la mort d'un être aimé ? Je ferais en sorte de ne pas souffrir de trop par ton départ mais laisse moi te donner la responsabilité de ces quelques larmes.
Ce sont des odeurs, des phrases, des endroits, des sons, même une musique qui animeront ton souvenir à travers nous. Mon frère m'avait attendu devant le cimetière où j'étais restée après la fin de la cérémonie, accomde Gabriel et ma petite sœur. Je n'avais pas fait très attention à elle depuis qu'on ne vivait plus ensemble, je l'avais délaissée comme si son éducation ne me concernait pas. Ses yeux rougis par ses pleures qu'elle tentait tant bien que mal à cacher, ses épaules tremblantes, je me sentais coupable de la fragilité qu'elle montrait, coupable de mettre concentrée sur mon deuil que sur ses ressentiments même si ce n'était pas une faute en soit. Je rejoins Sasha suivi de ma sœur et nous nous mettons en route pour rentrer.

- J'ai un mauvais pressentiment, tu ne veux pas venir avec nous. Papa n'est pas à la maison donc il n'y a pas à se préoccuper des répercussions.

- Justement, papa n'est pas là que veux-tu qu'il m'arrive, je voulais profiter de son absence pour faire quelque chose.

- Quelles genres de choses ?

- Chercher les affaires de maman. Il doit forcément en avoir gardé, quand on était petits Kamil les avait cherché partout mais sans résultat, le seul endroit qu'il n'a pas pu fouiller était sa chambre et comme elle était toujours fermée, on avait abandonné l'idée. Il se trouve qu'en partant ce week-end il a oublié des clés, j'aimerais juste vérifier avant qu'il ne rentre.

- Le fameux "mauvais pressentiment", dis Sasha sur un ton sarcastique, Lou ne fait pas de chose bête comme celle là. Je t'interdis de faire ça, tu te rends compte de la bêtise que tu viens de sortir.

- Tu trouves pas ça injuste ? Tu penses qu'il mérite de les avoir, de les toucher, de s'endormir le soir en ce disant qu'il a été un mari aimant et qu'il est donc légitime d'hériter de ces affaires.

- Non mais c'est une trop grande prise de risque pour pas grand chose.

- Pour moi c'est beaucoup, ce sont les dernières choses matérielles qui nous rattachent à maman.

Sasha me regardait prêt à me donner son autorisation, il lançait des regards furtifs à Anaïs espérant un quelconque soutien pour l'empêcher de céder comme s'il n'avait aucune autorité, en vain, celle-ci semblait de mon avis oubliant presque les inquiétudes qu'elle partagée avec notre frère. La jeune fille avait toujours été curieuse envers notre mère et le secret qui l'entourait, car elle ne l'avait pas connu et ça avait créé un gros manque en elle. Un père abusif et aucune figure maternelle, elle était un peu instable enfant et avait fini par idolâtrer son père. Il a bien fallu que la vérité éclate un jour, et quand elle a réalisé la vraie nature notre géniteur, l'envie dans savoir plus sur notre mère n'a fait qu'augmenter. C'était comme lui vendre du rêve de lui avouer l'existence potentielle des affaires de maman.

- Fais attention et touche le moins de chose possible, il ne manquerait plus qu'il le remarque. Il te rend déjà la vie pas facile sans que tu n'es rien fait mais si en plus il apprend que tu sois rentrée dans sa chambre...

La phrase resta en suspens nous laissant imaginer toutes sortes d'horreurs qu'il ne faudrait mieux pas penser.
Mon frère me déposa près de la maison vide, elle avait une atmosphère différente ce soir là, peut-être la frayeur d'enfreindre une règle, ce qui jusqu'ici était inenvisageable. Je suis resté un moment devant la porte de cette chambre, complètement paralysée, mon père avait bien réussi son boulot, j'avais terrifiée au point d'en vomir. Mais j'étais allée trop loin dans mes promesses et je devais me faire maintenant car je n'aurais pas de seconde chance.
La clé pénétra dans la serrure et la porte s'ouvrit d'elle même dès qu'elle fut déverrouillée. Pour je ne sais quelle raison, je m'attendais à voir mon père debout au milieu de la salle, prêt à me sauter au cou pour lui avoir désobéit. Mais après quelques secondes à retenir ma respiration, j'eus enfin le courage d'avancer. La pièce était aussi sale et misérable que le reste de la maison, un lit aux draps tâchés, une petite commode rempli de déchets et une armoires servant à stocker des vêtements, des bouteilles. Je n'osais m'y approfondir de peur d'y laisser une preuve de mon passage, alors que j'étais sur le point de la refermer et vite partir de cette fichu chambre dans laquelle j'étais oppressée, mon œil s'attarda sur un coin de ce qui semblait être une petite malle.
D'un revers de la main je balaye rapidement ce qui cachait le reste de ma découverte comme si cela allait atténuer la visibilité de mon action. Je pris rapidement la boîte et partie d'un pas pressé de cette salle avant de la fermer et reprendre mon souffle. Comme si le retentir allait changer quoique ce soit. Je me réfugi dans ma chambre et cache le petit coffret à peine plus gros qu'un livre sous ma planche cassée. Il m'était venu à l'esprit de l'ouvrir mais si cette boîte contenait effectivement les affaires de maman, je voulais les découvrir en même temps que mes frères et sœurs. Jamais je n'avais été aussi stressée et impatiente qu'à ce jour.
Une fois le calme revenu dans ma poitrine, j'était presque heureuse que j'allais m'endormir.

Mais le bonheur ici est de courte durée et je ne pu ignorer la voix de mon père m'appeller depuis le salon.

Son existence venait prouver que l'enfer est bien sur terre.

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Bonsoir, je remercie LanaNoRd de m'avoir motivé à me presser pour terminer ce chapitre de par son commentaire. Dès que je l'ai lu je m'y suis mis haha.

Survivre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant