When it all starts over ~ Fanfiction Spiderman [TERMINÉE]

Chapitre 33

Je manque de tomber un nombre incalculable de fois, alors que je dévale les quatre-vingt-dix étages en trombe. Arrivée au cinquième, transpirante et haletante, une grosse secousse fait trembler le bâtiment. Je perds l'équilibre, m'écrase contre le mur à côté et en profite finalement pour inspirer un grand coup.

Si Peter disait vrai, est-ce que les hommes qu'il a reconnu ont mis le feu à un autre bâtiment ? Au vu de la détonation, je pense même à une bombe. Ça me semble improbable que Parker connaisse l'identité de personnes que même les autorités n'ont pas réussi à identifier, encore plus qu'il ait pu les voir depuis là-haut, mais il avait l'air si sûr de lui...

Quoi qu'il en soit, ce crétin m'a quand même laissée seule, pour aller faire je ne sais quoi en bas. Et ça, ça m'agace. Et ça m'inquiète. Beaucoup. Parce que s'il a raison et qu'il cherchait ces fous quand ils ont fait sauter leur bombe ou quoi qu'il s'agisse, il devait être à côté.

Je réprime un gros frisson et reprends ma course sur les derniers étages alors que mon estomac se noue. Je cours jusqu'à la porte de derrière et contourne le bâtiment pour revenir sur l'axe principal, ou des gens fuient en criant. Le ciel est pollué par de grosses volutes de fumées et en me plaquant contre la tour Stark pour ne pas me faire embarquer par la foule, j'aperçois un bâtiment en flamme. Si je ne me trompe pas, c'est un centre commercial.

Si mes parents voient ça aux infos, je suis condamnée à rester dans ma chambre jusqu'à la fin de mes jours.

Oh purée. Je ne les ai pas tenu au courant de la journée.

Quoi qu'il se passe, je serai donc condamnée à vivre enfermée jusqu'à ce que mort s'en suive.

Alors que j'attrape mon téléphone pour appeler Peter en me maudissant pour ne pas l'avoir fait plus tôt, une silhouette qui se déplace dans le ciel attire mon attention.

— Spidey !

Il ne m'entend pas et sans penser aux conséquences, je fonce vers lui.

Parker ne décroche pas son téléphone et je rage jusqu'à arriver devant le centre commercial.

— Allez vous mettre à l'abri là-bas et restez-y ! ordonne Spiderman qui s'est accroché à la paroi de l'immeuble à côté de l'incendie.

Personne n'a besoin d'attendre ses directives, tous fuient loin.

— Spidey ! je hurle une nouvelle fois.

Il tourne directement la tête vers moi et atterrit à mes côtés quelques instants plus tard. Ses yeux mécaniques se plissent, me laissant deviner soit qu'il ne s'attendait pas à me voir ici, soit qu'il n'est pas content que je n'ai pas rejoint les autres.

— P-Peter, Spidey ! J'étais avec lui, mais il est descendu, il répond pas au téléphone et...

— Va avec tout le monde plus loin, réplique-t-il d'une voix plus stressée qu'agacée.

— Tu n'as pas entendu ? je me braque en reculant d'un pas quand il tente de m'agripper le bras. Je ne vais pas le laisser tout seul alors que ces dégénérés se promènent dans le coin et qu'il les cherche !

— Je m'occupe d'eux, m'assure le super-héros en avançant rapidement pour me saisir les épaules. C'est promis, ok ? Mais va te mettre à l'abri.

Cette dernière phrase me fait hésiter. Il a l'air sûr de lui, mais... Et si Parker avait besoin d'aide, tandis que je suis bien sagement en sécurité ? Lui, n'aurait pas écouté un seul instant Spiderman et serait venu me chercher, j'en suis certaine.

— Naia ? m'appelle Collants pour que je me reconcentre sur lui. Je te jure qu'il va revenir, je te le ramène dès que je peux.

— J-J-Je...

Je déglutis pour cesser mes bégayements et fixe Spiderman comme si je pouvais voir ses yeux.

— Je peux aider. Concentre-toi sur ces gens, je me charge de Peter.

— Non ! scande-t-il avec angoisse.

Sa prise sur mes épaules se resserre et je me crispe.

— Tu veux m'aider ? s'enquit-il alors que j'acquiesce. Retourne avec les autres et veille à ce que personne ne traîne dans les parages tant que je n'ai pas fait évacuer le bâtiment. Peter est intelligent, complète-t-il quand il me voit ouvrir la bouche pour protester, il doit déjà être à l'abri ailleurs et tu le retrouveras dès que j'aurais fini.

Ma mine se ferme, mais ses petits mouvements de tête sur les côtés me font bien réaliser qu'il perd trop de temps à cause de moi, chose qui se confirme quand il me fixe de nouveau.

— Tu m'aides comme ça, ok ? Surveille tout le monde et ne reste pas dans cette zone. Faut vraiment que j'y aille.

Sur ce, il balance un fil qui va se nicher sur la paroi du centre et il s'élance à l'intérieur, par une fenêtre qui a dû éclater lors de l'explosion. Je respire un bon coup, mais me résous à faire ce qu'il m'a dit et incite les quelques curieux à s'éloigner.

De petits groupes de rescapés nous rejoignent régulièrement et je ne sais pas si je suis déçue de ne pas voir Parker débarquer, ou soulagée. Avec un peu de chance, il n'est vraiment pas allé vers ce centre commercial. Avec un peu de malchance, il y est encore.

Les chaînes télé ne tardent pas à arriver, un hélico tourne même au-dessus de Central Park pour filmer la scène. Mon portable vibre et je le dégaine vivement, pensant qu'il s'agit de Peter. Manque de bol, ce sont mes parents.

— A-Allô ?

— Naia ! s'époumone ma mère. Dis-moi que tu vas bien !

— Je vais bien, je confirme. On n'était pas dans le centre commercial.

— A la télé, ils disent que plus personne ne sort depuis quelques minutes, m'apprend-elle.

Une décharge de stress se répand dans mon corps à l'idée que tous les gens vivants aient été évacués. Je n'ai toujours pas retrouvé Peter, et je n'arrive pas à me raisonner en songeant qu'il va bien.

— Je te rappelle tout à l'heure maman, je... Peter m'attend, je mens pour couper court à la conversation.

Je raccroche sans attendre sa réponse et commence à avancer vers le lieu de l'incendie, mais suis néanmoins rapidement stoppée par les pompiers.

— Mon ami est encore sûrement là-bas, je leur indique.

— Il n'y a plus personne mademoiselle. En tout cas personne de vivant.

Dire qu'un coup de massue me tombe sur la tête est un doux euphémisme. Mes jambes tremblent et je crains qu'elles ne me soutiennent plus d'un instant à l'autre.

— Reculez maintenant, retournez avec les autres.

La gorge nouée, j'attrape machinalement mon téléphone pour tenter de le rappeler une nouvelle fois et fais volte-face en même temps. Je me stoppe brusquement lorsque, en jetant un coup d'œil hagard sur la foule, je l'aperçois.

— Peter ?

Je pensais l'avoir murmuré, mais il pivote la tête au même moment et me fixe également. Mes yeux s'agrandissent de soulagement quand je suis certaine qu'il s'agit bien de lui. Tout en rangeant mon portable dans ma poche, j'avance en même temps que lui pour que nous nous retrouvions plus rapidement l'un devant l'autre. Je vérifie qu'il n'a rien, et l'envie de le serrer dans mes bras me démange. Mais alors que je songe à céder, l'accumulation d'angoisse et de colère me revient en pleine face. Je me mets à trembler sans pouvoir me contrôler, les larmes me montent aux yeux comme si j'avais mangé de la moutarde trop forte et la rage envahit mes pensées.

Ses yeux passent de mon visage à ma main qu'il voit arriver, mais faute de temps, de réaction, ou d'envie d'esquiver – peut-être sait-il qu'il la mérite – il ne bouge pas. Bien que je ne sois pas de nature violente, j'avoue que la gifle part toute seule. Je pensais que ça me calmerait, mais non. Au contraire, le fourmillement de ma main se répand peu à peu dans la totalité de mon corps, en même temps que la colère me gagne plus encore.