Chapitre 1

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— Naia, chérie, on est arrivés.

La voix de ma mère me tire de la léthargie dans laquelle les longues heures de route m'ont plongée. Il me faut plusieurs secondes pour que toutes les connexions se fassent dans mon cerveau.

Arrivés. Voiture. Moteur coupé. Déménagement. New-York.

Mes yeux s'ouvrent bien trop rapidement à cette dernière découverte, et je suis aussitôt aveuglée par la lumière pénétrant dans l'habitacle. Un grondement m'échappe, pour autant je suis loin d'être de mauvaise humeur.

Parce qu'on y est enfin : New-York, ou le QG des catastrophes du XXIème siècle ; bien que la vue qui s'offre à moi ne donne pas l'impression d'être dans la ville faisant l'objet de situations toutes plus ahurissantes les unes que les autres.

Non clairement, l'endroit a l'air aussi calme que le désert du Sahara. Et par calme, j'entends désertique. Dehors, je ne vois pas un passant. Seules une multitude de petites maisons mitoyennes s'enchaînent à perte de vue. Distinguables par leurs différentes palissades, devantures, couleur de peinture ; une certaine harmonie émane pourtant de la rue.

Alors c'est ça, Manse Street. Je ne sais pas si ça colle vraiment avec ce que j'imaginais. Je savais que l'on n'allait pas habiter dans le centre-ville, mais de là à imaginer vivre dans un quartier fantôme ; le surnom de « la ville qui ne dort jamais » lui semble plutôt mal accordé.

Le seul intérêt que j'y vois, c'est qu'il me semble improbable que quelque chose de grave arrive ici. Quoi qu'il se passe dans ce monde, les tarés ne sont attirés que quand ils ont des spectateurs. Pas de soucis dans cette rue donc.

A présent totalement réveillée, et mes parents m'attendant dehors, j'agrippe mollement mon sac et le tire derrière moi pour le sortir de la voiture avant de finalement le mettre sur le dos. Je peine à me tenir debout, encore engourdie par le long voyage que nous venons d'effectuer. Mes jambes sont en coton, et le soleil de fin d'après-midi me donne plus envie de dormir que de défaire les cartons, ce qui se passera inévitablement dès que les camions arriveront.

C'est le sourire que m'adresse ma mère qui stoppe ces pensées négatives.

— On va pas être bien, là ? s'enquit-elle en reportant son regard sur la maison.

Effectivement, en observant rien qu'un instant l'habitation, je ne peux qu'être heureuse aussi. Devant moi se dresse une bâtisse à étage, aux bardages marron clair et aux tuiles plus foncées, pratiquement noir ; agrémentée de plusieurs fenêtres aux montants blancs. Classique, sans être démodée, et surtout, indéniablement plus grande que l'appartement que nous avions.

Finalement, cette rue n'est pas si mal. Un peu clichée, typiquement le genre d'endroit qu'on verrait dans des séries ; mais pour y vivre, on ne peut qu'y être bien. Je suppose.

Mes parents avancent vers la porte d'entrée, et je les suis machinalement tout en extirpant mon téléphone de ma poche de short. Les quatre marches du perron s'enchaînent sous mes pieds alors que j'envoie un message à Laureen pour lui dire que nous sommes enfin arrivés. Devant, mon père déverrouille l'accès de la maison, et se déporte sur le côté d'un geste théâtral pour inviter ma mère à entrer la première.

Si mes parents ont toujours semblé amoureux et démonstratifs, l'annonce de leur mutation n'a fait que renforcer ces traits. Principale raison pour laquelle je suis contente d'être venue ici. Les voir heureux, c'est peut-être ce qui m'importe le plus. Guimauve comme manière de penser ? J'en ai strictement rien à faire. En fait, c'est même plutôt logique de vouloir vivre dans un endroit où nos proches sont contents.

When it all starts over ~ Fanfiction Spiderman [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant