When it all starts over ~ Fanfiction Spiderman [TERMINÉE]

Chapitre 37

— James Foster a vécu une belle vie. Certainement trop courte pour ses proches, mais riche et peuplée de personnes aimantes. Je ne suis cependant pas le mieux placé pour en faire l'éloge, annonce le prêtre. Madame Foster, vous souhaitiez dire quelques mots.

Ma mère acquiesce en ravalant ses larmes et un frisson me parcourt toute entière. A côté, Parker le remarque visiblement, car je le vois me jeter un coup d'œil, puis s'approche presque imperceptiblement de moi. Par-dessus le tissus de ma robe, je sens la paume de sa main se poser dans le creux de mes reins. Une chaleur réconfortante se diffuse lentement et je diminue encore davantage la distance entre nous, venant me coller totalement à son flanc. Sentir son odeur me calme un peu, j'ai l'impression que ma gorge se dénoue de manière infime.

— J'ai rencontré James lors de ma première année à l'université, commence ma mère en expirant longuement pour avoir le ton le plus posé possible. Nous sommes restés inséparables depuis. Mêmes études, rapidement le même appartement, même entreprise et quelques temps plus tard, une petite fille.

Elle me lance un long regard alors que ses yeux s'humidifient. En réalité, je crois qu'elle ne me voit pas. Comme si l'image de mon père était superposée à moi.

— Vous tous qui le connaissiez, reprend-elle la voix tremblante, vous pourrez confirmer à quel point il pouvait être agaçant quand il s'y mettait. Pointilleux pour des futilités, au point d'en devenir stressant tant il voulait que son entourage soit parfait. Autoritaire aussi, trop pour certains. Ces traits de caractère n'étaient pas des défauts pour moi. Tout chez lui démontrait combien il voulait le meilleur pour ceux qu'il affectionnait. Il était un mari aimant, un père formidable, un ami fidèle. Empreint d'humour, débordant d'intelligence et tendre à l'excès.

Ma mère inspire de longues secondes pour calmer les chevrotements de sa voix, ferme les yeux avec force, s'essuie rapidement le visage alors que Sarah s'approche d'elle et lui presse affectueusement l'épaule. La voir ainsi me serre le cœur, me brouille la vue. Perdre un père est atroce, mais sa moitié doit l'être encore plus.

Elle fixe la photo sur le cercueil, tente un sourire immédiatement déformé par la tristesse.

— I-Il y avait cette chanson, lance-t-elle alors qu'elle est agitée de spasmes et contient du mieux qu'elle le peut ses pleurs. Je ne sais même pas comment tu l'as découverte, mais elle est devenue notre hymne quand tu en as enfin compris les paroles. Peu importe... La langue d'origine, le message est vrai. J-Je... Je te vois partout. Je pense te retrouver en face de moi dans le lit en me réveillant. Les traits de Naia me rappellent les tiens, et je... Ne regrette pas d'avoir construit ma vie avec toi. Je regrette simplement que tu m'aies été arraché.

J'étouffe un sanglot en même temps que ma mère. Lentement, je pivote et vais enfouir ma tête dans le torse de Peter. Sa main dans mon dos me plaque entièrement contre lui, l'autre vient caresser mes cheveux pour me calmer. Je ne parviens pas à rester silencieuse, mais j'ai l'impression que la veste de Parker dissimule un peu le son de mes plaintes.

— Comme le dit cette chanson, James... « Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai ».

Un lourd silence prend place, interrompu par des reniflements et des sanglots. Je ne bouge pas d'un poil et Peter, toujours égal à lui-même, continue de me réconforter sans me presser. Pourtant autour, j'entends les autres s'agiter à présent. Ce doit être le moment de lui dire adieu.

— Je veux pas, je gémis sans me détacher de Peter.

— Prends ton temps, dit-t-il dans un souffle avec empathie.

Sur ses conseils, j'attends une petite minute pour me calmer, et finis par me dégager de l'étreinte de Parker pour avancer lourdement vers la tombe. Ma mère me tend une fleur, que je vais lâcher dans la fosse où se trouve à présent le cercueil. Laureen vient m'agripper la main quand je retourne avec les autres et pose sa tête sur mon épaule en signe de réconfort. De ma main libre, je sèche les larmes nichées aux coins de mes yeux et jette un regard éteint à Peter qui vient s'installer à côté de moi.