Chapitre 49

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C'est le son régulier d'un « bip » électrique qui me tire progressivement de mon sommeil. Totalement groggy, je mets du temps à revenir à moi alors que mon cerveau semble refuser de se remettre en marche.

Quand j'ouvre lourdement les yeux, je n'aperçois qu'une pièce aux couleurs claires dont la lumière est tamisée, ce qui m'empêche d'être éblouie. J'étudie un instant le peu de choses qui me font face : des murs blanc mais surtout, un lit avec un montant métallique au bout me permettant d'affirmer qu'il n'est pas le mien.

Cette information me fait légèrement paniquer alors que j'essaie de me rappeler ce que je fais là, mais mes muscles ankylosés refusent d'agir aussi vite que je le leur ordonne. Je sens ma main droite bouger, puis réalise qu'elle est prise dans un étau. En jetant un coup d'œil, je découvre qu'elle se trouve en fait dans celle de Peter, assis sur une chaise à côté du lit, qui redresse brusquement la tête en même temps qu'il sent du mouvement entre ses doigts.

Le voir me rassure instantanément et me procure même un semblant d'amusement quand je remarque l'impression des draps du lit sur sa joue. Il a dû dormir un petit moment et pourtant cette information ne m'alerte pas. Il faut attendre que le soulagement perceptible sur tous les traits de son visage se transforme en de la détresse profonde pour que ma mémoire se réactive.

Comme un écho, ce regard me rappelle celui que j'ai vu avant de fermer les yeux. Ce regard. Le bleu et le rouge. Surtout le rouge. Le tee-shirt de ma mère en était imbibé.

L'inconnu à la maison.

Mes yeux s'écarquillent alors que je scrute toujours Peter et l'électrocardiogramme s'affole, me laissant deviner qu'il est relié à moi.

— C-Calme-toi Naia, tout va bien, m'intime le brun. T'es en sécurité.

Il répète cette phrase en serrant davantage ma main, et pose même la seconde sur mon avant-bras quand il remarque que je m'agite sans parvenir à vraiment bouger. J'ai beau les forcer, mes muscles se réveillent bien plus doucement que mon esprit et m'arrachent des grimaces de douleur. Néanmoins, le ton qu'emploie mon petit ami a raison de ma panique passagère. Je le connais assez pour savoir qu'il n'agirait pas de la sorte s'il y avait un quelconque danger, alors j'arrête de gesticuler et me concentre pour parler.

— Où est ma mère ? je croasse.

Ma voix me fait saigner des oreilles tant elle est cassée et désagréable à entendre, mais Peter fait mine de rien. Peut-être parce que la question le préoccupe davantage.

La fine ligne que dessinent ses lèvres et ses yeux brillant de peine ainsi que de compassion sont plus parlant que tout ce qu'il aurait pu répondre. J'attends un moment qu'il m'annonce qu'elle se trouve derrière la porte, dans une autre pièce, à la maison, au labo, peu m'importe ; mais rien. Il ne répond rien. Et au fond de moi, je sais ce que ça veut dire. Parce que les images défilent en boucle dans ma tête : le sang, ses yeux vides, sa main qui ne réagit pas.

Je demeure interdite un long moment, fixant Parker sans même le voir, refusant catégoriquement de prendre la mesure de son silence ; jusqu'à ce qu'il presse très doucement ma main pour me faire revenir à moi.

— J-J-J'ai vraiment essayé Naia, m'assure-t-il d'une toute petite voix. Elle était déjà... C'était trop tard quand je suis arrivé.

— Elle est où ? je demande d'une voix blanche.

Le visage de Peter se décompose, ses yeux noisette me toisent intensément alors qu'il doit penser que je ne l'ai pas écouté, ou pas compris.

— E-Elle est morte, Naia, annonce-t-il avec toutes les précautions du monde pour me faire réaliser.

When it all starts over ~ Fanfiction Spiderman [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant