Le temps dans le bus me semble bien moins long qu'à l'aller. Peut-être parce que je repère quelques points stratégiques à travers la fenêtre à laquelle je suis collée, qui m'indiquent ma progression. Je dois ensuite jouer des coudes pour me frayer un chemin jusqu'à la sortie du véhicule et redécouvre ce qu'est l'air pur en manquant de m'éclater contre le gravier après m'être extraite de la foule.
Sans l'aide du GPS, je parviens à refaire le trajet jusqu'à ma rue, encore déserte. A vrai dire, je crois que ce qui m'aurait vraiment étonnée, c'est si j'avais croisé quelqu'un. Le très léger courant d'air fait quelque peu voleter les plus hautes feuilles des arbres et l'ombre de ces derniers sur le goudron se meut au gré du vent.
Cette rue est définitivement tranquillisante. En quelques instants passés ici, j'ai l'impression que l'agitation de cette première journée de cours est bien lointaine.
Alors que je distingue notre nouveau chez-nous un peu plus loin à droite, une porte s'ouvre de l'autre côté de la route. J'observe alors, étonnée, un jeune homme d'environ mon âge sortir.
Finalement, nous ne sommes pas les seuls à habiter ici ? Qui plus est, les voisins n'ont pas l'air de faire partie du club du troisième âge.
Il descend les marches de son perron à la manière d'un automate, pour aller jeter sa poubelle dans le container quelques mètres plus loin. Ce n'est qu'une fois fait qu'il remarque ma présence. Si je n'avais pas été en mouvement et que ma vision avait été plus stable, j'aurais presque pu jurer l'avoir vu sursauter.
C'est donc en retenant un rire que j'esquisse un sourire à son égard en guise de salut, qu'il me rend maladroitement.
Et enfin, je regagne ma maison.
« Ma maison ». C'est cool d'utiliser ce nouveau terme. Et ça sonne bien.
Ce n'est qu'en annonçant ma présence que je réalise ne pas avoir vu la voiture de mes parents face à notre habitation. Le silence qui s'oppose à moi me le confirme alors : mes parents ne sont pas là, ce qui m'étonne étant donné qu'ils avaient annoncé ce matin terminer relativement tôt aujourd'hui. Peut-être ont-ils finalement été retenus. De toute manière, je m'étais préparée à moins les voir à présent que nous sommes sur New-York. Je savais que leur nouveau poste leur prendrait plus de temps.
Après avoir enlevé mes chaussures et déposé mon sac de cours sur une chaise, je vais farfouiller dans la cuisine, à la recherche de quelque chose à grignoter. Pratiquement dix-sept heures, c'est le moment de goûter.
C'est néanmoins un cuisant échec. Le frigo est désespérément vide, de même que les multiples placards. J'aurais dû me souvenir qu'on avait simplement survécu niveau nourriture jusque-là, et aller acheter un truc avant de rentrer.
Frustrée, je vais m'affaler sur le canapé et appelle Laureen, qui décroche alors que je ne l'attends plus.
— Ah bah enfin ! je grommelle faussement.
— Eh oh, on n'a pas tous une vie aussi peu remplie que toi, assène-t-elle en riant.
— T'as même pas idée d'à quel point cette journée était courte mais intense, je me défends.
Sur ce, je lui raconte en détail mes quelques péripéties. Elle se fout littéralement de moi pour avoir été crédule face à Flash, s'intéresse aux trois personnes avec qui je viens de me lier d'amitié et me demande pourquoi je ne suis pas allée saluer le voisin que j'ai aperçu.
— Tu croyais quoi ? Que j'allais traverser la rue pour lui dire « Eh, j'suis ta nouvelle voisine, ça baigne ? ».
Elle rigole à l'autre bout de la ligne, ce qui me fait sourire.
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When it all starts over ~ Fanfiction Spiderman [TERMINÉE]
أدب الهواةAprès la mutation professionnelle de ses parents, Naia déménage à New-York et quitte Miami, ville où elle a toujours grandi. Heureuse de commencer une nouvelle vie en tant que lycéenne de dernière année, elle est néanmoins consciente d'arriver dans...