Chapitre 59

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L'homme que je cherchais tente de se redresser après sa pique, ce qui tire la sonnette d'alarme dans mon esprit. Je pointe le scalpel devant moi pour lui intimer de ne pas bouger, incapable de répondre, les muscles tétanisés par la haine au point que j'en tremble.

— Visiblement pas, si tu viens me voir avec un stupide bout de ferraille.

Ma mâchoire me lance tant elle est serrée, mais je ne parviens pas à me détendre. A quelques mètres se tient celui qui a mis fin aux jours de mes parents. Mes pensées s'embrouillent, seule une reste claire. C'est lui.

— Bref, qu'est-ce que tu me veux ?

— Vous les avez tués, j'arrive à articuler d'un ton empli de rage sourde.

Il semble comprendre à qui je fais référence et un petit sourire en coin se dessine avant qu'il n'appuie sa tête contre le mur.

— Tu vas appeler la police ?

Pour toute réponse, j'enfonce le scalpel dans mon index et laisse apparaître un filament d'environ deux mètres, sans le quitter des yeux. Son expression indéchiffrable évolue en de l'excitation et il se redresse alors que je suis plus que jamais sur mes gardes.

— Ah, j'aime mieux ça.

En même temps, les tentacules réapparaissent de derrière lui, comme lorsqu'il était chez moi. L'impression de déjà-vu me donne un haut-le-cœur que je réprime et il avance de quelques pas. Il est bien plus dégingandé que la dernière fois et semble à vrai dire mal en point. Loin de m'attrister, cela me conforte dans l'idée que je peux réellement mettre mon plan à exécution et peut-être sans trop de difficultés.

Il se stoppe à l'entrée de la cuisine tandis que je tente de déceler le moindre comportement suspect venant de lui. Je m'attendais à tout, mais pas à ce que ses tentacules se rétractent jusqu'à disparaître.

— T'es venue me tuer, c'est ça ? lance-t-il face à mon air hagard. Venger tes parents ? Bah vas-y, essaie. C'est probablement la meilleure chose qui puisse m'arriver maintenant.

Je ne sais pas s'il est sérieux ou s'il tente de baisser ma garde, mais l'effet inverse se produit. Sa phrase me fait l'effet d'un électrochoc, des larmes me brouillent la vue alors qu'une rage meurtrière s'empare de moi. Mon bras bouge dans un réflexe, le filament suit et va pour s'abattre sur l'homme. Avant que je ne touche ma cible, très rapidement, presque trop pour que je ne puisse le percevoir, un filet blanc apparaît, saisit le fil noir que je contrôle et vient le plaquer au mur opposé. Je suis emportée dans le mouvement et manque de tomber mais fais en sorte que le filament redevienne liquide et constate, sonnée, qu'une toile est cramponnée au mur.

J'ai à peine le temps de tourner la tête après avoir entendu des pas venir dans ma direction de l'autre côté que Spiderman m'agrippe tenacement et nous fait sortir d'ici par la fenêtre. Du coin de l'œil avant que nous ne soyons dehors, j'aperçois que ma cible a également fait les frais de Parker et qu'il est lourdement ligoté au sol, mais ne semble pas se débattre.

Je suis littéralement incapable de parler pendant les quelques dizaines de secondes où le super-héros nous trimballe de fil en fil entre les bâtiments, mais recouvre mes esprits sitôt qu'il me lâche une fois que nous posons pied à terre sur le toit d'un immeuble non loin de la tour Stark. Les deux mains sur son torse, je le repousse pour m'écarter de deux bons mètres et le toise, les yeux toujours embués de larmes.

Il enlève son masque et ses iris noisette habituellement si doux me jettent aussitôt des éclairs.

— Alors, c'est ça que tu voulais pas me dire ? C'est pour ça que t'étais si bizarre et à l'ouest ? Bordel mais qu'est-ce que t'avais en tête !

When it all starts over ~ Fanfiction Spiderman [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant