When it all starts over ~ Fanfiction Spiderman [TERMINÉE]

Chapitre 40

Peter, au même titre que mes amis, se sentent vraiment concernés et je m'en veux de leur faire subir mon état. Je m'en rends encore compte cet après-midi alors que Parker m'a annoncé aller à son stage plus tard, pour venir bosser avec moi le temps que ma mère rentre à la maison. Malgré son air détendu, parfois blagueur pour tenter de me faire rire, je vois bien son air préoccupé lorsqu'il pense que je suis focalisée sur autre chose. Si j'étais moins égoïste, je lui assurerais aller bien pour qu'il ne fiche pas son stage en l'air, mais les moments que nous passons tous les deux sont ceux où je me sens le mieux en ce moment. Les seuls instants où j'ai l'impression de recréer une petite bulle hors de la réalité. Pourtant, il ne s'est plus rien passé entre nous depuis le soir de l'enterrement. Simplement de petites mains dans le dos de temps en temps, des sourires maladroits et des regards soucieux. Je pense que lui comme moi nous rendons compte que ce n'est pas trop le moment. Ou alors qu'il a conclu ne vouloir que de l'amitié.

C'est ce que je pense jusqu'à ce mercredi. Flash est remonté depuis ce matin, moment où il s'est encore fait coller après avoir hurlé sur MJ alors que notre professeure de mathématiques entrait dans la salle. Il ne décolère pas et si Michelle s'en moque, que les garçons ne réagissent plus à ses remarques acerbes, Flash a bien compris qu'en ce moment, je n'ai pas la tête à me défendre. Alors, pour passer ses nerfs en cette fin de pause repas, tandis que la plupart de mes camarades sont déjà en classe pour attendre le début du cours et que je suis passivement à ma place en train de griffonner sur une feuille, Flash et ses amis s'agitent dans la salle. Réunis sur le bureau directement à ma gauche, ils sont bruyants et après un check raté entre Flash et un de ses potes, ce dernier perd l'équilibre et vient me bousculer. MJ s'agace en lâchant un gracieux « Tu peux pas faire attention ? Espèce d'imbécile », ce qui attire l'attention de Flash. Je m'attendais à ce qu'il incendie de nouveau mon amie, mais finalement il jette son dévolu sur moi.

—    Eh, sac d'os ! Continue à maigrir et bientôt on va te casser un membre en t'effleurant !

Mon poing se referme autour de mon stylo si fort que je me plante les ongles dans la paume. J'aurais pu grimacer sous la douleur, mais ses propos sont infiniment plus terribles. Parce que je sais que j'ai perdu du poids. J'ai toujours été mince, un peu trop peut-être et eu un petit appétit. C'était certain que les kilos en moins se verraient, mais le faire remarquer si fort devant tout le monde, c'est foncièrement méchant. Plus encore, sa phrase me rappelle immédiatement la cause de mon absence d'appétit. Les nœuds dans mon estomac et ma gorge se resserrent et je ne parviens qu'à jeter un regard noir à Flash. J'espère qu'il traduit la rage que j'éprouve contre lui et non pas la peine qu'il m'inflige.

—    Ben alors, on t'a supprimé ton sarcasme habituel ?

Si je le pouvais, je lui balancerais les pires insultes en ce moment. Mais je m'en sens strictement incapable. Même MJ paraît littéralement choquée par la réflexion de Flash.

—    Retire ce que t'as dit de suite, lance froidement Peter, que je n'avais même pas vu bouger.

Flash a disparu de mon champ de vision, puisque Parker s'est planté devant lui. Les muscles de son dos semblent tendus bien qu'ils soient en partie cachés par son tee-shirt ample. Cependant, la tension au niveau de ses bras et de son cou est bien visible.

Face à lui, notre camarade ricane et bien que je ne vois pas son expression, le son qu'il émet semble peu assuré. Il doit être aussi surpris que moi de voir Peter réagir ainsi. Et de brefs coups d'œil sur mon amie assise à côté de moi, sur Ned devant, ou sur les autres élèves présents, confirment que nous ne sommes pas les seuls.

Je me lève sans vraiment m'en rendre compte dans un premier temps, puis avance jusqu'à venir voir le visage de Peter. Ses traits sont plus tirés que jamais et j'ai brièvement l'impression que ses yeux sont noirs et non pas noisette tant ils sont emplis de haine. Après quelques secondes à le scruter, il me remarque et détourne son attention vers moi. Son expression ne change pas pour autant et bien que je sache que cette colère ne m'est pas destinée, je serre les dents. Une question silencieuse passe dans son regard et je lui agrippe doucement l'avant-bras sans rompre le contact visuel.