When it all starts over ~ Fanfiction Spiderman [TERMINÉE]

Chapitre 13

Laureen me renvoie un énième message alors que je suis assise derrière le comptoir de l'épicerie. Heureusement qu'elle fait la conversation, parce qu'il n'y a pas foule ce lundi et je m'ennuie ferme.

Peter, avec qui j'ai un peu discuté par messages ce week-end et encore aujourd'hui à la fin des cours, a arrêté de me répondre il y a plus de deux heures. J'ai du mal à croire qu'il se soit couché à même pas vingt heures, donc je suppose qu'il doit être occupé. Ou alors qu'il botte en touche face à ma question. Pourtant, elle n'est pas compliquée, je lui ai simplement demandé s'il comptait aller à cette soirée dont tout le monde parle. Je ne connais même pas personnellement l'hôte, Lloyd, je sais simplement qu'on a bon nombre de cours en commun, que c'est un membre de l'équipe de football américain du lycée et qu'il est visiblement apprécié par la plupart des gens de notre promotion. Pour en avoir parlé avec MJ aujourd'hui, elle n'avait l'air qu'à moitié motivée, bien qu'elle n'ait pas dit non. Je suis certaine que la venue de Ned sera conditionnée à celle de son meilleur ami, d'où ma question restée pour l'instant sans réponse.

Je verrai demain.

Un nouveau message fait vibrer mon téléphone. Encore de Laureen. Si Parker met du temps à répondre, mon amie elle, semble fermement accrochée à son téléphone au vu de son délai de réponse. Il faut dire qu'elle me parle d'un garçon qu'elle a rencontré la semaine dernière, apparemment un nouveau de sa classe qu'elle n'avait pas remarqué au début de l'année. Elle m'a déjà tout raconté en détail par Facetime ce week-end, mais comme il y a eu cours aujourd'hui, de nouveaux éléments viennent s'ajouter. Et en tant que meilleure amie, je lis scrupuleusement le moindre de ses messages, où je la vois extrapoler de manière très peu objective le moindre des faits et gestes de ce Matt. Elle a l'air heureuse alors tant mieux, mais je lui rappelle quand même de garder un peu les pieds sur terre et de ne pas s'enflammer pour rien. Comme d'habitude, mon conseil ne semble pas vraiment faire mouche et elle continue à épiloguer sur le moindre regard qu'ils se sont échangés.

Pour l'instant ça reste bon enfant. Mais s'il se comporte comme un con, je débarque en Floride pour lui faire la misère.

Sur cette belle pensée pas du tout exagérée, Monsieur Delmar entre dans la boutique pour prendre la relève. Je lui fais un petit résumé de la soirée et après avoir hoché la tête, il me congédie affectueusement. Après l'avoir salué, je file rapidement pour rentrer chez moi, en arpentant les rues qui deviennent peu à peu familières.

C'est justement parce que le trajet devient coutumier, et que je n'ai jamais vu personne à cette heure-ci, que je suis surprise de croiser un groupe de trois mecs en tournant dans une nouvelle rue. Ils sont assis, à même le trottoir, discutent entre eux, et l'un d'eux relève brièvement la tête lorsque je passe à côté. Outre ce constat, je ne m'en formalise absolument pas et poursuis ma marche en répondant à Laureen, toujours la musique dans les écouteurs.

Si ma mère me voyait, elle péterait un câble. Elle me hurlerait qu'à cette heure-là, on fait attention à ce qui nous entoure et que l'audition est un bon moyen de savoir si on risque quelque chose ou non. Le problème avec ma mère, c'est qu'elle est un peu paranoïaque sur les bords.

Et pourtant parfois elle n'a pas tort.

Quand je tourne dans une nouvelle ruelle, je réalise que cette fois par exemple, elle aurait eu raison. Parce que du coin de l'œil, quand je pivote, j'aperçois des silhouettes derrière moi. Pas au point de me coller, je pense qu'ils sont à plus d'une dizaine de mètres, mais sans pouvoir me contrôler, l'idée qu'ils puissent me suivre me traverse l'esprit.

C'est clairement pas le moment de se faire des films.

Loin d'avoir envie de découvrir si la paranoïa de ma mère déteint sur moi ou si mon doute est fondé, je décide simplement d'accélérer le pas et baisse le volume de mes écouteurs.