Chapitre 39

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Le réveil me fait sursauter ce matin. Je l'éteins mollement et ouvre des yeux fatigués pour découvrir Peter face à moi, qui ne dort déjà plus. Il me sourit timidement en guise de bonjour et j'en fais de même avec moins de conviction, alors que l'enterrement de mon père me revient en mémoire de plein fouet. Mes mains se crispent et ce n'est qu'alors que je remarque ne pas avoir lâché le tee-shirt de Peter de la nuit. Après cette constatation, je réalise également que mon ami s'est visiblement rapproché et a passé son bras par-dessus ma taille.

Cette fois, j'esquisse un sourire davantage satisfait. Moi qui craignais qu'il regrette ce matin, j'espère que le fait qu'il soit réveillé mais n'ait pas pris la peine de s'éloigner signifie qu'il est sur la même longueur d'onde que moi.

— Bien dormi ? demande-t-il doucement.

— Mieux que les nuit précédentes, je confie sur le même ton.

— Je suis pas resté dormir pour rien alors, me taquine-t-il à mi-voix.

— Ton sacrifice a été rentabilisé.

Il sourit et lève les yeux au ciel.

— Tu parles d'un « sacrifice ».

C'est à mon tour de laisser apparaître un léger rictus, avant de suggérer que nous nous levions pour ne pas être en retard.

En passant la tête dans l'ouverture de la porte de ma chambre, j'aperçois que celle de ma mère est ouverte. Je ne sais pas si j'ai envie qu'elle soit en bas, pour lui souhaiter bon courage pour cette journée, ou si je préfère qu'elle soit déjà partie. Disons simplement que je n'ai aucune explication tangible à lui fournir quant à la présence de Parker si elle l'aperçoit.

Le problème se résout rapidement : en descendant, je découvre la pièce vide. Ma mère m'a adressé un petit mot sur la table : « Bonne journée ma chérie. Je t'ai laissé un certificat pour le directeur. A ce soir, je t'aime ». En vérifiant, le « certificat » en question est un acte de décès, pour justifier mon absence. Nouveau nœud dans la gorge, mais Parker descend à son tour, habillé comme la veille et m'observe mal à l'aise.

— T-Ta mère n'est pas là ?

Je secoue la tête, lui apprends qu'elle est déjà partie travailler et suis certaine de le voir se détendre.

— Je lui enverrai un message tout à l'heure. Qu'est-ce que tu veux manger ?

En même temps que je lui pose la question, je lui propose des pancakes sortis du frigo et il acquiesce. Je me force même à manger quelques bouchées, mais ne parviens pas à finir. J'ai bien vu que Peter le remarquait, mais il a eu la délicatesse de ne rien dire. Puis, nous montons finir de nous préparer : lui en allant se brosser les dents, moi en allant me changer, préparer mes affaires, puis en prenant sa place dans la salle de bain. Je fais peur à voir, entre mes cernes, mes yeux inexpressifs et mon teint maladif. Au moins, ça reflète plutôt bien ce qui se passe à l'intérieur.

Enfin prêts, Parker et moi partons ensemble de la maison, et faisons le trajet jusqu'au bus en silence. Une peine lancinante commence à prendre trop de place et je prie pour que Peter prenne la parole. Ne serait-ce que pour lancer un sujet idiot, je préfère me concentrer sur tout plutôt que la tristesse que je sens poindre.

— On se rejoint au lycée ? me demande-t-il alors que nous sommes arrivés à l'arrêt.

Je tourne la tête vers la route qui m'y conduirait, mais ne réponds pas immédiatement. Il est encore tôt et y aller sans lui ne m'enchante vraiment pas. Si je suis seule, je ne vais faire que ressasser ces derniers jours, c'est certain.

When it all starts over ~ Fanfiction Spiderman [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant