Épilogue : L'Envol

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Le ciel était noir et couvert de nuages. L'automne était déchaîné, une pluie battante trempait les tuiles du dortoir de High Alliance. L'ambiance était calme, chez les secondes A.  

Katsuki était assis à son bureau, les yeux plongés vers l'extérieur.  La grande maison était silencieuse, et il avait vécu tellement de choses, récemment, qu'il ne pouvait qu'en être reconnaissant.  L'innocence était partie, semblait-il pour toujours.

Il était concentré sur un point invisible, si bien qu'il sursauta quand une petite main toucha son dos.  Mais l'odeur de cannelle et de cerisier le rasséréna tout de suite. Katsuki jeta un regard sur son lit. Sa couverture en pilou-pilou sur le dos, Sachi était assise sur le matelas, téléphone en main. Ses beaux yeux ocres étaient fixés sur son visage contrarié. Elle semblait comprendre son était mental mieux que quiconque. Le blond déglutit lorsqu'elle lui prit la main, mais il se laissa faire. Ils étaient proches maintenant. 

Depuis qu'elle était arrivée, elle n'avait pas bougé, elle était restée dans la chambre de Katsuki et ils étaient restés en silence. La simple présence de Bakugo la rassurait, car il était le seul à savoir ce qui se passait actuellement. 

Bakugo se détendit. Il ne savait pas trop quoi faire, le fait que Sachi était avec lui aurait du le ravir, mais son humeur n'était pas à ça. Il brûlait de lui dire ce qu'il pouvait ressentir, pourtant il se mordait la langue. C'était assez évident comme ça, pas vrai ?  Ce serait déplacé, là. Cette situation non-officielle le satisfaisait assez pour le moment, même s'il en voulait plus.  

Il l'avait embrassée et Sachi y avait répondu, pourtant, lui dire qu'il l'aimait était presque tâche impossible. Depuis l'enfance, Katsuki était habitué à prendre sans demander, se fichant de blesser des gens. Mais dans le domaine amoureux, ce n'était pas si facile. Il l'aimait vraiment, et faire quoique ce soit qui pourrait la blesser était inconcevable.  

Oh, et puis, il lui dirait quand il sentirait que c'était le moment. C'est à dire quand ils seraient sortis de cette galère. 

Il fit pivoter sa chaise pour faire face à Sachi, et se fit tomber mollement dans le matelas. Ils avaient tout le temps de s'apprivoiser, et lorsque la jeune fille lui fit signe de poser sa tête sur ses cuisses, Katsuki se fendit d'un sourire. 

C'était plutôt bien parti, non ? 

***

L'équipe de tournage avait mis beaucoup de temps à obtenir une interview, mais lorsque la confirmation était parvenue, ça avait été la débandade. Rin Amane, Hayorin, son assistante et leur caméraman avaient foncé dans la fourgonnette, conduit jusqu'à l'hôpital et avaient rejoint la salle que l'hôpital avait bien voulu leur accorder. Ça avait été compliqué,  car Red Bird était toujours en convalescence  deux semaines après, mais elle avait accepté de les recevoir avec l'aval de Recovery Girl.

Dans la poitrine de la jeune journaliste, c'était le tintamarre. La salle de détente avait été débarrassée et était vide tout mobilier. Sous leurs pieds, des tatamis verts clairs formaient une rangée bien droite.

Interviewer une personnalité, c'était quotidien, mais quand on débutait, ça restait quelque chose de sensationnel.  

Une fois le matériel mis en place, Rin prit place sur un zabuton, un coussin posé à même le tatami sur lequel s'asseoir en seiza. En vis-à-vis de Red Bird, elle posa ses yeux aigue marine sur son visage.  Elle déglutit.

L'héroïne était du genre réservée et ne parlait pas pour rien, pourtant ses traits étaient vraiment parfaits. C'était le genre de femme qui, couverte de boue et vêtue d'un sac poubelle, ne perdait en rien de son charme.  Un petit pli barrait son front, alors qu'elle les regardait s'activer.  Hayorin, elle, se recula près de la fenêtre et installa son ordinateur pour comptabiliser les audiences et le nombre de diffusion sur d'autres antennes.  Elle lançait quelques nerveux coups d'œil vers l'invitée spéciale tout en trifouillant dans son PC. 

𝙏𝙝𝙖𝙩'𝙨 𝙬𝙝𝙖𝙩 𝙝𝙚𝙧𝙤𝙚𝙨 𝙙𝙤 : 𝙡𝙚𝙨 𝙤𝙧𝙞𝙜𝙞𝙣𝙚𝙨 [ 𝑀𝐻𝐴]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant