𝙏𝙝𝙖𝙩'𝙨 𝙬𝙝𝙖𝙩 𝙝𝙚𝙧𝙤𝙚𝙨 𝙙𝙤 : 𝙡𝙚𝙨 𝙤𝙧𝙞𝙜𝙞𝙣𝙚𝙨 [ 𝑀𝐻𝐴]

29. Adieux

... courage !

Je me souviens de la différence que c'était, l'avant et l'après. Cette fille, c'était le soleil, chaude et amicale. C'était comme ma meilleure amie, ma grande soeur. Je l'aimais énormément.

A l'époque, l'imbécile que j'étais était persuadé que les hommes en général n'étaient que des créatures cruelles, passionnées et fougueuses. Je savais que j'étais différent, j'avais une vision du monde erronée et pourtant, j'ai fini par changer d'avis quand elle est arrivée.

La première fois, je l'avais entendue parler à mon grand frère, Xiao Li, alors que j'avais onze ans. C'était à la conférence pharmaceutique où tout son clan était réuni. Ils étaient tous spéciaux, dans cette famille. Surtout l'aîné. Et elle, pour sûr, elle était très perspicace, vive d'esprit...

Puis j'avais enterré ce souvenir dans ma tête. J'étais si jeune, après tout. Je n'avais appris que plus tard que le patriarche était décédé et que l'entreprise avait été léguée à Yashiro.

Quant à elle, je l'avais revue un peu sans le vouloir, lors de mon cursus au Japon. Elle allait être mon mentor pendant toute la durée de mon année, et si je m'y plaisais, alors je pouvais y retourner à la fin de mes études.

Ce que j'avais fait, naturellement.

Là, tous mes souvenirs étaient revenus. Elle n'avait pas changé, cette femme. C'était toujours la même femme forte et souriante que j'avais rencontré.

Elle était arrivée dans mon monde gris, sans couleurs, et l'avait totalement bouleversé.

- 21 ans avant -

Elle était plus âgée que lui, et l'aura qu'elle dégageait la rendait insaisissable, inatteignable, et irrésistible. Elle attirait tout le monde du premier coup d'œil, et une fois la conversation engagée, personne ne pouvait en détacher son attention.

Il s'en souvenait d'ailleurs. La première fois qu'elle lui avait parlé.

Il était entré au Japon depuis deux semaines, et il avait fini par prendre le rythmes entre les cours et les labos fatigants, jour après jour. Et puis, il y avait eu les stages, où il était nécessaire de postuler dans une entreprise, pour y travailler sur une durée à déterminer. Le nom Asclepio Pharma était ressorti dans toutes les suggestions.

Encore une fois, il avait eu de la chance, et avait fini par décrocher le poste.

Il avait attendu à la gare de Minato près d'un quart d'heure avant qu'une femme arrive en courant, haletante et transpirante. Elle s'écria.

- Je suis vraiment désolée ! Ma fille est malade, en ce moment, j'ai du rester jusqu'à ce qu'elle finisse de vomir ! Elle n'a que neuf ans, ah ah ! T'as pas attendu trop longtemps, j'espère !

Il avait froncé les sourcils, désapprobateur, mais il avait mordu sa langue avant de répondre.

- Ce n'est rien. Vous êtes ma responsable ?

Elle s'était rapprochée en quelques enjambées, toujours essoufflée et avait sourit davantage.

Comment faisait-elle pour sourire sans avoir mal aux joues ?, s'était-il demandé.

Elle lui avait asséné un coup de main amical dans le dos.

- Ouais, c'est moi ! Alors t'es bien le petit génie que les vieux de Shenzhen ont envoyé chez nous, c'est ça ? Eh tiens, j't'ai pas déjà vu quelque part, d'ailleurs ? Ton visage me dit vraiiiment quelque chose !