Chapitre 11 : Condition

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— Contente de te revoir enfin parmi nous.

Andrew me salua lorsque nous sortîmes de la Mercedes. Mes joues rosirent en repensant au baiser fiévreux que je venais d'échanger avec Priam et l'expression béate que je devais encore afficher.

J'aurais voulu rétorquer que je ne revenais pas, que je n'étais plus des leurs. Mon esprit était seulement encore trop embrouillé pour prendre une décision rationnelle. D'ailleurs, sincèrement, avais-je fait le bon choix de lui parler ? J'étais déjà en train de regretter.

— Tu veux bien m'attendre encore quelques minutes, Andrew, demanda alors Priam en se tournant vers moi. Je te raccompagne.

— Inutile, dis-je dans la précipitation. Ne te dérange pas.

Sa présence m'enflammait encore. Si je pouvais éviter de passer une seconde de plus avec cet homme, je réussirais peut-être à reprendre contenance.

Il ricana doucement en me regardant.

— Ce n'était pas une question, chérie.

Ce surnom eut à peine le temps de me faire dresser les poils qu'il attrapa ma main et m'entraîna vers les portes de l'immeuble.

— Priam, arrête de faire ça, m'énervai-je.

— Faire quoi ?

— De m'imposer ta volonté. Tu as perdu ce droit depuis plusieurs semaines déjà. (Je ravalai le noeud coincé dans ma gorge et dis :) Ce baiser ne signifiait rien, tu te souviens ?

Il se figea juste devant la cage d'escaliers.

— Ne fais pas ça. (Il flanqua son regard vert émeraude dans les miens ; je cillai). Tu ne penses pas que j'ai assez souffert ? Je veux juste passer du temps avec toi et je saisirais la moindre seconde que tu peux m'accorder. C'est non négociable.

— Mais, les temps ont changé ! répliquai-je. Je me tue à te le faire comprendre depuis plusieurs dizaines de minutes déjà. Nous ne pouvons plus agir comme si rien ne nous atteignait. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être insouciants et de vivre pour nous deux comme avant.

— Tu es en train de dire que tu ne veux plus de moi parce qu'un putain de psychopathe est dans les parages ? Tu serais prête à renoncer à ça par crainte ?

Pas que, bon sang !

Il me saisit soudain par les poignets et me rapprocha de son torse. Prise par surprise, mon souffle se coupa. Ma tête était appuyée contre son coeur et je le sentais battre frénétiquement. Il semblait si oppressé par les murs que je lui imposais que je m'en sentis presque coupable.

Sa respiration caressait le dessus de mon crâne. Ses mains palpèrent avec insistance mes omoplates, ma colonne, puis elles parcoururent ma taille comme pour sentir que j'étais là, vivante et palpitante sous ses doigts.

La proximité était insupportable. Il jouait avec moi, je le savais. Ce n'était qu'un jeu pour lui. Il croyait que Clyde n'était qu'un petit malfrat qu'il était aisé d'intercepter et d'envoyer en prison. L'issue de son plus grand combat se trouver entre mes deux poumons : bien sûr, ce qui lui importait, c'était de reconquérir mon coeur et pour cela, il userait de tous les moyens légaux.

— Priam, je ne t'ai pas autorisé à me toucher. S'il te plaît.

Un rictus se fraya un chemin sur ses lèvres.

— Tu rigoles, j'espère ? (Son autre main se posa sur ma hanche, chatouillant la naissance de mes fesses) Je sais qu'au fond, tu es en train de devenir folle à force de résister.

K.O 2 || RUPTUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant