Chapitre 14 : la dureté de la vérité

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"Ma très chère Cléo, je t'ai enfin retrouvée. J'ai croisé tes parents, ils avaient l'air adorables. Quant à ton petit frère, il s'est cru à Noël. Je n'ai pas compris pourquoi mais il m'implorait. Mais comme tu l'as sûrement déjà compris, j'ai dû rejeter sa requête. La maison était éblouissante, dommage qu'elle ne soit réduite en cendres. J'ai vu que tu t'étais fait de nouveaux amis, je les connais de vue. Sauf ce garçon brun aux yeux bleus, on l'appelait le soldat d'hiver chez nous. Je me permets de rajouter que Wanda est devenue une femme ravissante. Je te conseille fortement de ne pas te joindre à ce groupe de héros ridicule. Tu serais plus utile chez toi, ton vrai chez toi je veux dire. Excellente nuit à toi. Ton cher et tendre ami, Stephan Schmidt."

Pourquoi moi ? C'est la seule chose qui me vienne en tête. Je sens la colère et les larmes monter. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Mon cerveau ne cesse de réfléchir durant toute la nuit. Il est 9h du matin, je n'ai pas réussi à dormir. Je décide donc de prendre mon petit-déjeuner sans attendre les filles. Je descends et découvre Bucky assis à table devant une tasse de café. Je m'arrête net en le voyant. Nous nous regardons sans rien dire. Je me prépare un bol de céréales dans la cuisine ouverte. Il ne loupe aucun de mes faits et gestes.

- "Vous êtes rentrés quand ? Je demande de marbre.

- Vers 3h du matin.

- Je te pose la question mais je le sais très bien quand vous êtes rentrés au QG. En fait, je t'ai attendu quand j'ai entendu des bruits. Mais rien. De toute façon, ce n'est pas grave, je n'ai pas dormi de la nuit. Je marque une pause, attendant une réponse de sa part. Aucune réaction, mon sang bouillonne. Je ne sais pas si c'est à cause du message que j'ai reçu ou si c'est la déception que je ressens. T'es complètement bête ou ça se passe comment ? Je passe mes nuits avec toi, tout va super bien entre nous. Et toi, tu volatilises un soir comme ça, sans donner aucune nouvelle. Tu aurais pu me laisser un mot sur ton oreiller. Ca aurait peut-être pu éviter que je m'inquiète autant pour toi en trois jours. Prend moi pour une folle furieuse maintenant, vas-y je t'en prie.

Je m'assois à l'opposé d'où il se trouve. Je tente de me calmer mais en vain. Sans que je puisse me contrôler, je lance mon bol contre le mur. Un fracas de verre brisé résonne dans la pièce, et fait sursauter Bucky. 

- Oh, et puis tant qu'on y est. Je te déclare que j'ai systématiquement besoin de toi. Ai-je mentionné le fait que j'ai reçu un autre message toujours aussi cordial de la part de Stephan Schmidt ? Ah, et d'ailleurs, pour information, je suis absolument terrifiée. Et dévastée par la même occasion, j'ai perdu mes parents et mon petit frère. Ils ne méritaient pas de mourir. Et tout ça, à cause de moi. Alors je ne veux pas m'imaginer une seconde de te perdre. En plus de tout ça, je ne mérite même pas une seconde de votre attention ou de votre gentillesse à tous.

Je me rends seulement compte maintenant que mes joues sont rouges et trempées par mes larmes. J'ose seulement maintenant regarder l'homme dans les yeux. Il ne dit rien, ses yeux brillent. Je regrette alors tout ce que j'ai dit jusqu'à présent. Je me dirige vers l'ascenseur pour retourner dans ma chambre.

- Je m'excuse de t'emmerder avec mes problèmes. Je déclare, simplement.

Sa chaleur corporelle se dépose sur mon corps suant. Il met ses bras autour de ma taille et dépose ses lèvres dans ma nuque. Je frissonne rien qu'à son contact comme toujours. Je me retourne pour lui faire face, toujours entouré par le soldat.

- Pardon Cléo, ce n'était pas mon intention, je te jure. Tu as reçu quand ce message ? Me demande-t-il.

- Cette nuit...

- Je suis désolée, Cléo, sincèrement. Bon, je vais être franc avec toi. J'ai des sentiments pour toi, et ça m'effraie. C'est pour ça que je ne t'ai rien dit. Je n'avais aucune idée de comment te l'annoncer. Je sais que ça ne fait pas longtemps qu'on se connait mais j'ai l'impression que tu es un miracle. Tu parviens par je ne sais quel moyen à me rendre heureux. Bien sûr, Steve et les autres sont extra avec moi et je me sens bien ici. Mais toi, tu as le don de me faire oublier tous mes soucis et les erreurs que j'ai pu commettre. Et Dieu sait à quel point elles sont nombreuses. Je comprends et respecte tout à fait ton avis et tes sentiments. Mais, Cléo, tu mérites d'être comblée de tout le bonheur du monde. On va trouver une solution à ton problème ensemble, il le faut.

Son discours m'a calmé et je souris désormais.

- Bucky, je t'...

- Mais qu'est ce que c'est que ce raffut ? Wow, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? Vous allez bien ? Me coupe Tony.

Les Avengers sont regroupés dans la pièce et me regardent les yeux ébahis. Wanda s'approche de moi doucement.

- Cléo ? Tu vas bien ?

- Oui, je suis désolée tout le monde. J'ai pété un câble et je nai pas réussi à me contrôler. 

- Tu es sure ? S'inquiète ma soeur.

- Oui, oui ne t'inquiète pas. Encore désolée les amis.

Je m'accroupis pour ramasser les bouts de verres éparpillés dans la salle à manger. Bucky se joint à moi et prend ma main dans la sienne. Il caresse ma paume à l'aide de son pouce avec ce regard que j'aime plus que tout.

- Excusez-moi mais je vais aller me recoucher, je nai pas beaucoup dormi cette nuit.

- Ne t'inquiète pas, va te reposer, Cléo. Assure Steve.

Cette fois-ci, je prends réellement l'ascenseur. Arrivée dans ma chambre, je me lave le visage asséché par les larmes. Je me faufile sous la couette et tente de dormir. Quelqu'un toque à ma porte et l'entrouvre. La tête de Bucky apparaît.

- Rentre, vas-y. Je l'autorise.

Sans un mot, il me rejoint dans le lit et m'attire auprès de lui. Nous nous faisons face. Mon regard passe de ses yeux et sa bouche.

- Réunion à 18h. Mais ce n'est pas pour ça que je suis là. Tu allais dire quoi quand ils sont arrivés ? Chuchote le soldat d'hiver.

- Je ressens la même chose que toi Bucky. Mais contrairement à toi, je n'ai pas peur. Je"

Il dépose ses lèvres sur les miennes avec tendresse. Nous nous embrassons avec fougue et douceur. Je pose ma tête sur son torse pendant qu'il me caresse le bras du bout de ses bras. Je ferme les yeux et m'endors sans difficulté cette fois.

Jusqu'aux étoiles et plus encoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant