Chapitre 34

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Quand il est l'heure d'aller s'asseoir à la grande table de la salle à manger de Tom, j'ai terriblement mal au crâne. J'ai l'impression de voir double. Entre les acteurs, et les personnages qu'ils incarnent et qui sont apparus ces derniers temps, le compte commence à être gros. Mais cela donne lieu à tout un tas de situations plutôt drôles.

— C'est quand même dingue, finit par lancer Holland. Vous êtes tous là avec vos... personnages, c'est dément ! J'ai vraiment hâte de rencontrer Peter Parker.

— Oh, ricane Thor, je crois que vous allez vous adorer.

Thor et Chris ont l'air de se ressembler sur pas mal de points. Durant le repas, ils parlent beaucoup ensemble et rigolent aussi fort que possible sans se forcer. Thor pose à Chris des questions sur sa famille, et celui-ci lui montre avec joie les photos de ses enfants. Tom et Loki discutent eux aussi, et je crois que Tom gardera ce moment à jamais dans son esprit comme l'un des meilleurs de sa vie. De leur côté, Lizzie et Wanda ont appris à se connaitre avec les semaines passées et elles discutent désormais comme deux sœurs. Le tableau est vraiment beau à regarder. Sans vraiment m'en rendre compte, je finis par soupirer.

— C'est fou, dis-je, vous avez tous des doubles qui vous ressemblent comme deux gouttes d'eau. Si mon clone sonnait à la porte maintenant, je ne serais même pas étonnée !

Si je dis cela comme une blague, je vois quelques regards se tourner vers moi et quelques amis froncer les sourcils. Parmi eux, Wanda et Strange, qui se regardent d'un air étrange.

— Ça va, leur dis-je alors, je rigolais. Je sais que je n'ai pas de double.

— Oui... murmure Strange. C'est vrai...

Cette fois-ci, c'est vers lui que se tournent tous les regards. On dirait qu'il pense à quelque chose. Finalement après quelques instants de silence, que je prends comme une intense réflexion, il relève la tête vers moi.

— Maya, tout le monde a un double sauf toi. Si on en croit la logique, tu aurais dû avoir un double dans notre réalité avant d'y venir, puisque tu viens de celle-ci. Mais, ce n'est pas le cas. N'est-ce pas ?

— Où tu veux en venir, le magicien ? demande Loki en arquant un sourcil.

— Je ne sais pas, répond-il, mais je crois que ça veut dire quelque chose. Wanda ?

Celle-ci acquiesce.

— Oui, dit-elle, je le pense aussi. Après tout tu es à l'origine de tout ça, c'est toi qui as changé de réalité pour la première fois et c'est aussi toi qui as enclenché la prophétie. Ça doit forcément vouloir dire quelque chose.

Si la conversation ne va pas plus loin pour le moment, je ne peux m'empêcher d'y repenser durant les heures qui suivent notre repas. Et s'ils avaient raison ? Si après tout ce temps, après toutes ces révélations, il y avait encore des choses qui m'échappaient ?

Lorsque Loki et moi allons nous coucher sur le canapé du salon, je suis encore en train d'y penser. Et même si j'essaie de faire fi de ça, de profiter du corps de Loki serré près du mien, je n'y arrive pas. Finalement il remarque que je suis préoccupé, et il semble savoir avant que je le dise la raison de mes tourments.

Loki attrape mon visage et plante son regard sûr droit dans le mien.

— Tout ça, lui dis-je alors, c'est de notre faute. Ça se produit parce que nous avons été incapables de nous éloigner l'un de l'autre.

— Je sais, me répond Loki. Mais ça n'a plus d'importance. Alors arrête de te torturer : crois-moi, ça ne te mènera à rien.

Je dévie légèrement le regard en soupirant, mais Loki me ramène face à lui dans l'instant et son regard se fait plus fort, plus concentré.

— Tu te rends compte de ce que tu as réussi à faire ? me dit-il alors. Et je ne parle pas de la confusion des réalités, ni même de tes pouvoirs ou de... quoi que ce soit de ce genre.

— Alors de quoi tu parles ?

— Je parle de moi, me répond-il.

Nos regards croisés l'un dans l'autre, Loki commence à caresser ma joue de son pouce et baisse la voix jusqu'à n'y laisser qu'un chuchotement.

— Tu as fait de moi un homme nouveau. Je pensais... Je pensais être à jamais incapable de faire confiance à qui que ce soit, d'aimer qui que ce soit. Mais je suis là, près de toi dans une réalité qui n'est pas la mienne, entouré d'anciens ennemis, et rien n'a d'importance. Parce que je suis amoureux de toi. Je t'aime, Maya, voilà ce qui compte. Ça, et rien d'autre. Alors je vais rester là, avec toi. Je resterai toujours, et ce peu importe ce que tu es vouée à faire. J'ai confiance en toi, je suis amoureux de toi, je donnerai ma vie pour toi. Ne pense plus à rien d'autre, maintenant. Car quoi qu'il arrive, je suis à tes côtés et je n'irai plus nulle-part.

Mischief's Reality - Tome finalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant