ÉPILOGUE

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Cité de Sakaar, quelques décennies plus tard...

Assise en tailleur sur le sol de ma suite, triturant mon pendentif vert et blanc de mes doigts, je regarde depuis les hauteurs l'étendue de mon royaume. Sakaar a changé de nom pour le Berceau des Réalités, un lieu hors du temps et de l'espace d'où je peux gérer à la perfection les relations nouant ensemble les réalités dont je suis la clé. Cela fait des dizaines d'années désormais que cet endroit est prospère, et que j'y reçois la visite de nombreux de mes amis dès que l'occasion se présente. Il m'arrive parfois d'envoyer certains des meilleurs Avengers dans la réalité blanche, celle où j'ai été déposée à la naissance, afin d'aider mes amis de longue date avec les quelques surprises qui peuvent lui tomber dessus. Bien sûr, je n'ai jamais été déçue d'aucun d'eux. Je sais que tant que nos réalités existeront, tout ira toujours pour le mieux.

Aujourd'hui est cependant un jour vraiment particulier. Aussi, je sais que je devrais me lever et me préparer à accueillir mes invités. Après quelques instants de calme et de réflexion, je me relève et m'approche du grand miroir accroché au fond de la pièce, pour m'y regarder un instant. C'est toujours fou, de voir que les années n'ont plus d'emprise sur moi.

L'instant suivant, je peux voir quelqu'un se rapprocher de moi dans le reflet et j'esquisse un sourire. Loki arrive derrière moi et m'attrape par la taille, avant de déposer un doux baiser dans mon cou tendu exprès pour ça. Les yeux fermés, je me sens frissonner de la tête aux pieds et suis heureuse de savoir que ce sentiment ne partira jamais. Mon amour pour Loki est éternel, et il perdurera jusqu'à la fin de toute chose. Tout comme le fera son amour pour moi.

— Il est l'heure, chuchote-t-il à mon oreille. Elle est arrivée.

— D'accord. Alors allons-y.

Je finis par suivre Loki à travers les couloirs du palais, jusqu'à descendre devant les grandes portes d'entrée.

Thor et Wanda se tiennent près des dites-portes, et me regardent en souriant. Quand j'arrive à leur approche ils hochent la tête, et me mènent à travers les jardins jusqu'à un endroit bien particulier. Ici, deux personnes nous attendent, assis sur un banc en marbre face à un joli ruisseau plein de poissons colorés. En m'entendant arriver, ils se tournent vers moi et me sourient. Les voilà. Et me voilà.

— Tom, dis-je en m'approchant de lui pour le prendre dans mes bras. Bonjour.

— Bonjour ma belle. Dis-moi, tu n'as pas pris une ride.

— Il y en a qui ont de la chance !

Je me tourne vers mon interlocutrice et lui offre un rayonnant sourire. Lizzie est magnifique, même après les années. En croisant son regard alors, j'ai la sensation durant quelques instants de me retrouver des décennies en arrière, dans un petit appartement face à un vieux poste de télé diffusant des sitcoms des années 60. Madame Owens.

— Lizzie, je suis heureuse de te revoir.

— Moi aussi Maya. Merci... de m'accueillir ici.

La vieille dame regarde un instant l'horizon, un sourire serein fixé sur le visage.

— J'ai rêvé pendant des années de passer mes beaux jours ici, auprès de toi. Auprès de vous, de... ma famille.

— Et je suis heureuse que tu sois là, lui réponds-je en serrant sa main. Nous le sommes tous.

Tom et Lizzie arrivent à la fleur de l'âge désormais, et ils savent que rien n'est éternel. Mais comme je le leur ai promis il y a des années, je serai toujours là pour leur venir en aide. Et savoir qu'ils veulent vivre leurs derniers instants ici, dans le Berceau des Réalités à mes côtés, m'emplit de bonheur.

Pour fêter leur retour parmi nous, dans ce que je peux appeler fièrement la Maison, nous faisons les choses aussi simplement que nous l'avons toujours fait : autour d'un bon dîner, au dernier étage de la plus grande des tours du Berceau, à regarder l'infinité de ce monde par la fenêtre. Nous mangeons, chantons, rions, et nous remémorons de vieux souvenirs comme s'ils dataient d'hier.

Lorsqu'à la fin de la soirée, nos invités retournent à leurs nouveaux quartiers, Loki et moi restons blottis quelques instants dans le canapé face aux grandes fenêtres de notre suite. Loki me serre dans ses bras, caresse mes cheveux avant douceur tandis que mon corps s'affaisse contre le sien avec apaisement. Regardant l'univers s'étendre sous nos pieds, nous restons silencieux durant un long moment, profitant simplement du fait d'être là. D'être heureux, vivants, amoureux. D'être ensemble, pour l'éternité.

— Je t'aime, Maya Laufeyson.

— Et je t'aime, Loki Laufeyson. Je t'aime... au-delà même de la réalité.



FIN 

Mischief's Reality - Tome finalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant