La rose des vents

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Quatre murs. Quatre écrans noirs. La tête endolorie, le jeune homme se redressait péniblement en essayant de comprendre où il se trouvait. Le regard balayant les alentours, il n'y avait rien d'autres dans cette pièce sombre. Il posa la paume de sa main sur cette paroi en acier, froide et sans vie. Cette surface de lave noirâtre semblait renfermer des lamentations éternelles.

Le brun leva les yeux au ciel, comme pour tenter de trouver la bride d'un ciel bleu. Le plafond renfermait bel et bien cette nuance céleste mais teintée aux couleurs des abysses. Il n'y a qu'une tache plus claire qui trône en son centre. L'homme remarqua un haut-parleur, à la forme circulaire, qui semblait prêt à déployer des ondes sonores dans toute la pièce. Une musique ? Une voix ? Ou bien simplement le silence, pesant et absolu.

Soudain, la ventilation s'enclencha laissant de l'air arriver depuis une bouche d'aération qui n'était pas visible auparavant. Il s'installa, les jambes croisées, contemplant le souffle léger et frais qui s'engouffrait dans cet étrange endroit. Brusquement, les écrans s'allumèrent, déployant une luminosité important dans la pièce. Il disposa sa main devant ses yeux, endoloris par cette furieuse apparition. Il fixa une des larges télévisions qui était fixée contre le mur et y découvrit le visage masqué d'un homme. Qu'est-ce c'était que cette histoire ? Dans quoi s'était-il embarqué ?

— Bienvenue, Théodore. Je suis le professeur Millz. Je te remercie de ta présence, un petit peu forcée dans de telles conditions, mais un contrat reste un contrat.

Confronté à cet homme de sciences, Théodore fronça les sourcils. En effet, il avait accepté de participer à une expérience révolutionnaire, mais pas de se retrouver cloitrer comme un oiseau en cage, privé de la lumière du jour. L'angoisse gagna du terrain. Son pouls s'accéléra. Des gouttes de sueurs perlèrent sur le front et il ne put s'empêcher de frotter sa manche à plusieurs reprises, comme pour calmer une terrible démangeaison.

— Tu te demandes certainement la raison de ta venue et ce que je te réserve en ces lieux, l'homme au masque se tût quelques secondes avec de pointer à la caméra qui le filme une télécommande, regarde bien les quatre écrans...

L'écran principal que Théodore regardait changea d'objectif et les trois autres également. Sur chacun d'entre eux, une personne apparut, semblant être enfermée dans une pièce assez similaire à la sienne. Il ne comprenait pas. L'immense cadre lumineux transmettait des images en direct et au bas de ce dernier, il y avait un nom inscrit sur une bannière rouge carmin.

Il y avait North, South, West et East. C'était comme s'il était au centre d'une rose des vents, entouré des quatre points cardinaux.

— Quatre camarades, quatre inconnus, quatre vies entre tes mains. Sur votre contrat, en tout petit, a été marqué que vous pourriez mourir durant cette expérience. Tes tests t'ont donné un privilège, celui d'avoir ce droit de vie ou de mort.

— C-comment ?!

— C'est leur choix d'être ici, et j'engage ma propre responsabilité si quoi que ce soit doit arriver à ces quatre personnes. Leurs familles seront indemnisées, tu n'as rien à craindre, c'est moi qui suis en charge de cette expérience et tu vas m'aider à vérifier... certaines théories !

La bouche grande ouverte, témoignant de son incompréhension la plus totale, le jeune homme scruta les participants qui étaient assis sur une chaine, un collier munies d'ampoules autour du cou. Il ignorait la tournure qu'allait prendre les évènements. Il y avait une blonde, North ; une métisse avec des tresses de couleurs, South ; un garçon à l'air juvénile, East ; et un autre aux cheveux cendrés, West. Tous les quatre semblaient être aussi perdu qu'il ne l'était lui-même. Accroché à l'espoir de faire un cauchemar, il se pinça discrètement la main, espérant revenir dans son lit... mais rien.

Recueil de nouvelles | 2018 à 2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant