mon sang coule dans tes veines | sanemi.s✔

[10] : Successeur ?

Je venais à peine de me lever, le soleil était déjà bien haut dans le ciel. J'avais passé presque l'entièreté de ma nuit à parler avec Obanai de ses sentiments envers Mitsuri. Il est vraiment sympa, il est aussi pleins de bons conseils. Mais une question me reste en tête depuis hier, question à laquelle je n'aurais jamais imaginé penser. Est-ce que j'ai des sentiments pour Sanemi ? Après tout, on passe notre temps à se disputer et s'insulter de tous les noms.. Mais est-ce que c'est justement ça, notre marque d'affection ? Est-ce que sous toute cette haine, et ces insultes, se cache un quelconque sentiment ? Je n'en ai moi même aucune idée.  Ahh ! Sanemi... Tu hantes mon esprit...

Obanai :
« Hanako, tu es prête ? Nous allons devoir déjeuner, puis partir. »

Moi :
« J'arrive tout de suite ! »

Je pris soin de mettre mon haori, et sortit de ma chambre. Il faudrait que je réfléchisse plus à mes sentiments à un autre moment, la seule chose qui importe maintenant, c'est de trouver un successeur à Muichiro. Muichiro. Rahh ! Voilà que je passe encore à un autre sujet. Pour l'instant, c'est ma priorité. J'espère que tu seras en vie quand je rentrerai, frérot.

Je marchais donc jusqu'à la salle à manger. Quand j'y entra, je trouva Obanai, qui m'attendait assis par terre. Je m'installa à ses côtés et commença à manger.

Obanai :
« Bon, c'est maintenant que la mission vas vraiment commencer. On est pas pressés, on a un mois pour trouver un successeur, ça devrait le faire. »

Moi :
« Ouais, t'as raichon ! » dis-je la bouche pleine, ce qui le fît rire.

Obanai :
« Tu sais, j'étais pas particulièrement pour cette idée. Je pense que nous devrions avoir la confirmation qu'il ne se réveillera pas, avant de lui trouver un successeur.. »

Moi :
« Humm... C'est ce que je pensais aussi, au début. C'était inimaginable pour moi, car je me voilais la face. Pour moi, trouver un successeur voulait dire qu'il était déjà mort... Mais j'ai compris avec le temps, qu'il ne se réveillera probablement jamais.. Il vas sombrer dans un sommeil éternel, il faut que je l'accepte. Évidemment que je ne l'ai pas « accepté » totalement, mais lui trouver un successeur, me fait avancer sur cette voie, c'est un moyen pour moi d'arriver à me dire qu'il mourra peut-être. C'est dur, mais c'est comme ça. Nous sommes de toute façon tous destinés à la mort, certains plus tôt que d'autres. »

Il paraissait étonné de m'entendre dire cela, ce qui est totalement compréhensible. Je ne suis pas sure de le penser, à vrai dire. Si il venait à mourir, je suivrais probablement. Je ne pourrais pas accepter le fait qu'il parte, pour un autre monde. Monde bien meilleur pour lui, j'en ai conscience.

J'affichais sur mon visage un sourire qui sonnait vraiment faux, mais Obanai n'avait pas l'air de le remarquer.

Obanai :
« Tu as sûrement raison. J'aimerais te dire que tout vas bien se passer pour lui, tu sais. Mais je ne peux pas, car je n'en ai aucune certitude.. »

Moi :
« Personne n'en à la certitude. Personne ne sait. Et personne ne sauras jusqu'à ce que ça arrive. On ne peut pas prévoir la mort, malheureusement. J'aimerais moi aussi savoir si il vas mourir, ou non. Mais je le saurais pas. Et quand la vérité me percutera, je ne serais certainement pas prête. Bien sûr, il y a encore de grandes chances qu'il survive, mais je préfère me dire qu'il vas mourir, plutôt que de me persuader qu'il vas rester en vie et être déçue. »

Obanai :
« J'espère du fond du coeur qu'il ne mourra pas, tout comme toi. Et Hanako, je sais que derrière ces belles paroles, tu caches la réalité, ta véritable arrière pensée. Au fond de toi, tu as peur. Tu redoutes chaque jours qui vient, de peur de le voir disparaître. De peur de te retrouver seule. Rien qu'à la seule pensée qu'il pourrait mourir, tu en as des nausées. S'empare alors de toi ce sentiment d'éternelle souffrance, tu préfèrerais crever toi plutôt que de voir ton frère disparaisse, je me trompe ? »