On débarqua en trombe dans la boîte avec Lisko, après avoir fait la queue pendant mille ans. Apparemment les boites de riches de Paris n'aimaient pas trop les teints foncés. On avait dit qu'on venait pour SDM, on avait même tenté de l'appeler mais puisqu'il n'avait pas répondu, le videur nous avait toisé méchamment. On avait dû faire la queue comme tout le monde, et il était 23h58 lorsqu'on atteignit le coin VIP, soit deux minutes avant la sortie de l'album de Sadam sur toutes les plateformes de streaming.
Notre pote et star de la soirée était assis sur une banquette, un verre à la main. Sur les tables, des bacs avec Jack Daniel, Ciroc et une quantité astronomique de caprisun, sans compter tous les pichets de diluants. Il y avait tout juste assez de place pour les piles de verre en plastique. Autour de lui, tous les mecs qui constituaient son entourage et qu'il appelait son gang. Il y avait une vingtaine de personnes, l'étage de la boîte nous était ainsi réservée.
« Putain vous êtes là ! Gueula Sadam en nous sautant presque dessus
— On a été obligé de faire la queue, expliqua Peli
— Ah ouaissss, Raphaël t'a fait les contours, beau gosse l'artiste. On rit Tiens !Je lui tendis une grosse boîte de raffaello, ses chocolats préférés et il ouvrit ses yeux en grands avant d'ouvrir la boîte et se jeter sur une boule de chocolat blanc. C'était un petit cadeau qui ne m'avait pas coûté cher mais qui, je le savais, lui faisait plaisir.
Et ce fut comme ça, un ferrrero blanc en bouche, que l'album Ocho se révéla sur les plateformes de streaming et que sa voix se fit entendre dans toutes les enceintes de la boîte de nuit.
On se mit à tous sauter dans tous les sens, le gang hurlait tout en soulevant l'artiste. L'ambiance était galvanisante et je souriais grandement. Je vis Tenerife parmi la troupe et il s'en détacha pour venir me câliner rapidement, emporté par l'humeur de la foule. On ne se faisait jamais de câlin habituellement, j'en restais stoïque avant de l'étreindre à mon tour.
J'aperçu très vite quelques membres du Panama Bende, notamment Lesram et Ormaz qui me dévisagèrent, appuyés contre la rambarde de l'étage. Je m'avançai instinctivement vers eux, surtout que Marcel avait carrément disparu de mes dms insta depuis quelques temps et que j'aurais souhaité avoir des explications à ce ghosting gratuit.
« C'est donc vrai ? Ormaz prit la parole La meuf la plus tatouée que je connaisse est vraiment dans le coin ?!
— C'est quoi cette question à chaque fois ? Grognai-je
— Tu vis vraiment à Clamart maintenant ? Ajouta Lesram
— Bah ouais, ouais. Chez mon frère ! C'est lui, je me tournai pour leur montrer Tenerife qui faisait des petits pas de danse ridicules avec deux autres garçons Ça y est t'es d'humeur à me donner l'heure toi ?Ormaz choisi ce moment pour s'éclipser discrètement en riant, mes yeux restèrent fixés sur le petit blond en survêtement de sport qui apportait la paille de son verre à sa bouche. Pour la forme, je calai mon poing contre ma hanche, attendant une explication sincère.
— La vérité, je croyais que tu mentais au début. Je peux t'assurer qu'on a des meufs qu'ont sorti des dingueries beaucoup plus grosses que ça.
— Ouais ok ça c'est bon j'ai pu comprendre, je levai les yeux au ciel, Lisko m'a fait la même scène. Mais ça fait presque deux semaines que je côtoie le Polak sur Clamart donc t'aurais pu répondre à mes messages non ?Ses sourcils se rehaussèrent très haut sur son front et je le vis dévier ses yeux vers un point invisible derrière moi. Ses pupilles retrouvèrent les miennes puis il se mit à rire quelques temps.
— Il m'a pas dit le batard ! Trop un malin lui... il ricana à nouveau »
[...]
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KAIROS | PLK
FanfictionFaire le bon acte au bon moment participe au kairos. « J'ai vu de toi qu'un extrait, et direct ça m'a plu, direct ça m'a eu. »