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Bon, j'avais sorti une robe. Attention, ça ne voulait pas dire que je donnais énormément d'importance à cette sortie avec Mathieu ! La preuve, j'avais mis des baskets. Mais disons que j'avais souhaité me faire belle, un petit peu, pour le rendre dingue.
Il avait peut-être raison Mathieu quand il disait que j'aimais rendre les gens dingue.
« Tenerife j'y vais, gueulai-je en traversant le salon
J'entendais des pas lourds dans sa chambre et je le vis passer sa tête dans le couloir. Je levai automatiquement ma main en l'air pour lui signaler de se taire.
— Je veux rien entendre !Le prévins-je — Passe une bonne soirée sœurette, chantonna-t-il
Je lui fis un doigt d'honneur avant d'attraper ma longue veste en jean noire avec mon sac. Je dévalai les escaliers en courant puis traversai le parking qui séparait nos deux bâtiments. Je montai les trois marches du perron et sonnai à l'interphone des Pruski. J'en profitais pour enfiler ma veste et mettre mon sac en bandoulière.
« Oui ? Une femme me répondit et je devinais que c'était sa grand-mère — Bonjour madame, est-ce que vous pouvez dire à Mathieu de descendre ? — Si vous êtes Luna, vous pouvez aller vous faire f... — Mamie ! C'est pas Luna, Mathieu venait de couper sa grand-mère au bon moment — C'est ça oui, je l'ai à l'œil cette petite. Si je la vois venir avec sa fiat 500, je vais... — À ce soir, mamie. T'occupes pas de moi pour le dîner. »
L'interphone se coupa. J'étais resté bloquée face au haut-parleur, la main sur la bouche, me retenant de rire face au tempérament de la grand-mère Pruski. Malgré moi, je fus très heureuse de constater qu'elle ne portait pas Luna dans son cœur. Je reculai enfin pour m'adosser à la rambarde en attendant Mathieu.
Lorsqu'il arriva, je constatai qu'il avait viré son jogging pour un jean et abandonné les lunettes de soleil. En même temps, la nuit n'allait pas tarder à tomber.
« Putain, expira-t-il, désolé pour ma grand-mère. — Ça m'a fait beaucoup rire,avouai-je — J'en doute pas, il plissa les yeux — En tout cas, je comprends d'où tu tiens ton franc-parler et ton tempérament de feu. Ça a l'air d'être une sacré dame ! — Je te jure,il rit. Elle mène le monde par le bout du nez. »
Il était tout mignon quand il parlait d'elle. Il ne s'en rendait peut-être pas compte mais il abordait un sourire enfantin un peu admiratif. Elle semblait compter énormément pour lui.
On avança jusqu'à sa voiture et je grimpai sur le siège passager avant de m'attacher.
« Bon, on va où ?Lançai-je — D'abord faut que je passe chercher un truc. Ensuite on ira se chercher à graille.
