« Vous êtes vraiment des batards. »
J'avais lâché ça avec un sourire de gros niais sur la gueule. Mes potes m'avaient préparé une fête d'anniversaire, quasiment trois semaines après la date officielle.
Heureusement que j'avais enfilé un jean.
J'étais content un peu mais ça m'arracherait la gueule de dire merci alors je restais là, les doigts de mon petit volcan emprisonnés dans ma main. Je crois que je serrais un peu fort mais si Andrew avait mal, elle ne le laissait pas paraître. Elle avait des yeux tout lumineux, c'était son sourire qui transpirait dans ses yeux, ça la rendait encore plus belle.
Lesram me tendit une flûte de champagne et donna la même chose à Andrew. Lui aussi il souriait comme un gros con. Il semblait fier de sa connerie. J'avais pas eu tord en disant qu'ils parlaient de moi eux deux, par contre ce que je m'étais imaginé du contenu de la conversation était faux et j'étais plutôt content d'avoir eu tord pour une fois.
« Ça va ? Avait chuchoté Andrew en essayant d'extirper ses doigts des miens
Je resserrai ma prise sur elle et tirai sur son bras pour qu'elle se rapproche de moi.
— Allez quoi, tu vas pas faire la gueule, ronchonna-t-elle
— Vas-y Andrew ramène-toi, l'appela Lesram qui s'était éloignéÇa me fit grincer des dents. J'avais clairement l'impression que personne captait l'attraction qu'il y avait entre Andrew et moi. Habituellement quand j'étais sur une meuf, mes potes savaient qu'il fallait pas trop l'approcher au risque de me voir péter un câble. J'étais bien trop possessif. Mais avec Andrew, c'était différent. C'était comme s'ils essayaient justement de me faire vriller en la monopolisant. Je la voulais pour moi mais ça semblait compliqué puisqu'elle n'avait pas l'air d'apprécier d'être contrainte. C'était une meuf indépendante, elle n'avait pas besoin de moi, elle n'avait même pas envie d'être à moi.
J'étais habitué aux meufs fières d'être avec moi, celles qui s'affichent avec moi sur toutes les coutures et qui me courent après pour avoir ne serait-ce qu'un regard de ma part. Avec Andrew, j'avais l'impression que les rôles s'étaient inversés. C'était moi qu'étais fier d'être avec elle, c'était moi qui lui courait après.
Ça me rendait dingue.
POINT DE VUE DE SELVA
« Alors, t'as fait quoi pour le retarder ? Murmura mon frère
— Rien de fou hein, on a parlé, j'haussai les épaules
— C'est ça ouais.Il me lançait des regards remplis de trucs chelous, sous-entendant des choses qui ne s'étaient pas passées. Je le poussai violemment et il me rendit l'appareil me faisant presque trébucher.
— En vrai, ça en est où votre histoire ?
J'haussai les épaules, mal à l'aise. C'était sûrement le seul qui se rendait compte et qui savait qu'il y avait un truc entre Mathieu et moi, mais en même temps c'était mon frère donc pas tellement étonnant. Il était resté bloqué sur ma confidence, lorsque je lui avais avoué avoir des sentiments pour Polak. Peut-être s'attendait-il à ce qu'on finisse ensemble dans la seconde qui suivait mais tout le monde savait que Luna était encore dans un coin de sa tête.
— C'est flou, avouai-je, c'est réciproque mais c'est compliqué.
Tenerife passa son bras sur mes épaules en continuant de me regarder attentivement.
— Personne a dit que les histoires d'amour étaient simples Selva. C'est genre la base. Plus c'est compliqué, plus c'est bon. Faut juste pas confondre compliqué et malsain ou toxique. Si c'est compliqué mais que c'est sincère, il n'y a pas de question à se poser. Faut foncer.
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KAIROS | PLK
Hayran KurguFaire le bon acte au bon moment participe au kairos. « J'ai vu de toi qu'un extrait, et direct ça m'a plu, direct ça m'a eu. »