dix-sept.

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Notre envie de quitter Clamart s'était vite essoufflée lorsqu'on s'était rendu compte des impératifs que nous avions ici, notamment pour Mathieu

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Notre envie de quitter Clamart s'était vite essoufflée lorsqu'on s'était rendu compte des impératifs que nous avions ici, notamment pour Mathieu. On avait eu le temps de faire quelques mètres, puis arrivés à un feu rouge, on changea d'avis. C'était juste un petit rêve, une lubie, de pouvoir s'enfuir sans regarder en arrière mais on ne pouvait pas faire ça.

On s'était du coup garé dans une rue derrière les bâtiments de notre cité afin que personne ne nous voit. On savait que les gars allaient nous charrier s'ils nous voyaient ensemble et on n'avait pas envie de ça.

J'étais repartie quelques heures plus tard pour rentrer chez mon frère et je n'avais pas l'impression d'être davantage fixée sur ce que nous faisions lui et moi. C'était compliqué. C'est pour ça que j'avais fui les questions de Tenerife en rentrant et que je m'étais couchée aussitôt.

La fuite, c'était mon domaine. Et en m'endormant, j'avais imaginé pouvoir échapper aux pensées qui me ramenaient à Mathieu. Mais j'avais eu tord puisqu'il avait envahi tous mes rêves.

Le lendemain, j'allais courir au bois de Clamart pour évacuer le surplus de questions qui écrabouillait mon cerveau. J'avais tellement envie de me laisser porter par lui et en même temps j'avais peur. J'étais surement un peu terrorisée par l'amour, ou par Mathieu. S'il était capable de détourner son regard de Luna après des années d'amour, qu'est-ce qui l'empêcherait de faire pareil avec moi ?

Et j'avais mon côté sauvage qui balayait toutes mes peurs d'un geste de la main en me disant de foncer tête baissée. La vie était faite de risque à prendre et Selva n'avait pas peur de le faire.

Andrew, c'était autre chose.

J'enroulai mon corps dans ma serviette et couru jusqu'au salon pour attraper mon téléphone qui sonnait. J'eus le temps d'apercevoir le prénom de Lesram avant de décrocher et de coller l'appareil à mon oreille.

« Ouais ? dis-je
T'es dispo aujourd'hui ?
Bah je travaille à 16h30 mais c'est tout.
Parfait, viens chez moi, j'ai besoin de toi ! À toute. »

Et il raccrocha, comme ça, sans rien dire de plus. Aussitôt, je lui envoyai un message pour lui demander davantage d'explications puis je me préparai.

Je me fis une queue de cheval sur le haut du crâne en laissant quelques mèches de chaque côté de mon visage et attrapai mon mascara pour me maquiller les yeux. J'enfilai des sous-vêtements puis un jean taille haute, un petit top noir et un pull à capuche de la même couleur. J'enfilai mes fidèles air force blanche après une paire de chaussettes blanches et laissai retomber le bas de mon jean par-dessus.

J'enfilai mon sac en bandoulière et déverrouillai mon téléphone pour écouter les vocaux de Lesram.

« Vas-y je suis con, viens pas dans le 93, c'est une perte de temps, on se donne rdv sur Paname. »
« On doit faire des achats pour une soirée et faut que je te parle d'un truc. Rien de fou flippe pas. »
« Je t'envoie l'adresse. »

KAIROS | PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant