J'avais l'impression de passer mes journées à être énervée. Quand ce n'était pas à cause de Tenerife, c'était à cause de Mathieu.
J'avais passé un bon week-end. Même si je dormais dans le studio de Mathieu et que c'était un peu bordélique de vivre chez un gars que je ne connaissais pas tellement, on arrivait à bien s'entendre. Samedi, j'avais été au travail toute la journée et en rentrant, j'avais retrouvé PLK face à son ordinateur, un casque sur le crâne. On avait mangé ensemble, je l'avais forcé à mater un film sur Netflix et il avait fini par rentrer dormir chez sa grand-mère. Le dimanche matin, j'avais fait ma meilleure grasse matinée avant d'aller courir au Bois de Clamart puis le petit polonais s'était ramené le midi avec un plat cuisiné par sa grand-mère. Lisko s'était ensuite pointé pour trainer avec nous.
En bref, Mathieu et moi commencions à nous apprivoiser. Il était presque trop gentil avec moi et j'appréciais presque trop ça. J'étais allée au travail le lundi après-midi avec le sourire aux lèvres en sachant que nous irions au planète rap de Sadam le soir venu.
Mathieu m'avait proposé de m'emmener. Je l'avais attendu chez lui jusqu'à 19h45, puis je m'étais fait une raison en me disant qu'il n'allait pas venir. J'avais alors pris ma voiture, roulant en excès de vitesse tout le long et en maudissant un certain polonais qui répondait au nom de Mathieu.
Eh bien voilà, c'était la première fois que j'allais à Paris seule. Je n'avais jamais été aussi proche de la Tour Eiffel qu'à cet instant mais je n'avais même pas le temps de passer la voir car j'étais déjà extrêmement à la bourre.
Je débarquais dans les studios du planète rap à 20h30. J'avais loupé la moitié de l'émission et j'étais franchement énervée. Après avoir demandé à plusieurs personnes du staff technique, je réussi à rejoindre la petite salle à côté du studio qui offrait une parfaite vue sur Sadam grâce à une vitre transparente. Ça ressemblait très clairement à un coin fumeur de boîte, d'ailleurs la pièce était entièrement enfumée.
« Oh Selva !
Je soufflais de soulagement en retrouvant Younès et Farid, deux potes de Sadam qui faisaient partie de son « gang » de potes. Je les checkais rapidement avant de récupérer le verre que Younès me tendit.
— Mathieu m'a foutu un plan, j'ai dû venir en voiture, j'ai le mort, expliquai-je
— Mais il est avec sa meuf là, laisse tomber, faut même pas espérer quelque chose, me répondit Younès
— Ah ouais d'accord, pouffai-je, vraiment un batard lui.
— Quoi, tu te le tapes ? Demanda Farid
— Grave pas, c'est juste qu'il m'a dit qu'il m'emmènerait ce soir, me renfrognais-je »Les gars se mirent à rire et je fis la moue en sentant que j'étais le dindon de la farce. Je continuais de siroter mon verre, les bras croisés, en regardant Sadam qui se marrait fortement de l'autre côté de la vitre. Il y avait d'autres artistes avec lui mais je ne les connaissais pas.
« Tu viens après, on va faire un before boîte ? Me demanda Farid en se postant à côté de moi
— Non, je vais rentrer je pense, déclinai-je
— T'as vraiment la haine hein ? Ricana-t-il
— J'aime pas les gens qui parlent dans le vent, je l'ai attendu pendant mille ans chez lui là, le gars il avait juste à me dire qu'il était avec sa meuf et que c'était mort, ça lui coûtait rien tu vois ?
— Viens boxer avec nous demain matin, ça va te faire du bien ! »J'acceptais d'un hochement de tête avant de me retourner vers Sadam. Fred Musa venait de lancer une des musiques de l'artiste, il en profita pour se lever et venir vers nous. Je lui fis de grands signes pour lui signaler ma présence. Il me sourit grandement, me montrant ses dents du bonheur. Il ouvrit une porte qui mena à la pièce dans laquelle j'étais.
VOUS LISEZ
KAIROS | PLK
FanfictionFaire le bon acte au bon moment participe au kairos. « J'ai vu de toi qu'un extrait, et direct ça m'a plu, direct ça m'a eu. »