Un Coup du Destin

Chapitre 11 🌙

« La fidélité est une promesse silencieuse que les actions seules doivent confirmer. »

Depuis leur retour à Domoni, la vie des quatre sœurs avait repris son cours habituel. Karima continuait de nourrir une rancœur tenace envers Houda, malgré le rappel poignant de la brièveté de la vie. Nasma, de son côté, avait été déçu par le séjour à Moya, elle avait espéré se rapprocher de sa tante, mais cette dernière était constamment occupée. Une pointe de jalousie l'avait même saisit lorsqu'elle l'avait vu s'adresser à Houda.

Prête à quitter le bureau de Comores Telecom, où elle effectuait son dernier stage, Nasma ajusta son sac à main sur son épaule. Les murs du local étaient couverts de schémas de réseaux, et les employés s'affairaient devant leurs ordinateurs, plongés dans leur travail comme dans un monde à part. Son téléphone émit un son de notification, alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la porte. Une grimace se dessina sur son visage en lisant le message .

- T ocup ? avait-il écrit.

Son pouce toucha facilement sur l'écran tandis qu'elle lui répondait :

- No, j vi1 d terminé, répondit-elle en abrégeant aussi.

- Rtrouv wam à ntre endrw.

- Prkw ?

- J merite d'explic.

- Ok. Écrivit-elle avant de le ranger le dans son sac.

En sortant, elle fut immédiatement frappée par la chaleur intense. Le soleil chauffait le sol et la poussière soulevée par le vent chaud l'entourait. Après avoir marché un moment, elle arriva devant une maison à moitié construite, semblant abandonnée.

Avant d'y pénétrer, elle scruta les alentours pour s'assurer qu'aucune âme ne traînait dans les parages. Convaincue qu'elle était seule, elle y'entra. À l'intérieur, elle découvrit Idarous debout.

__ Tu peux m'expliquer ce que tu n'as pas compris dans mon message ? demanda-t-elle d'un trait.

__ Nasma, tu n'peux pas juste... me quitter comme ça et sans explication.

Elle le fixa en fronçant les sourcils , sa patience était à bout.

__ Arrête de faire comme si tu ne sais pas pourquoi pourquoi j'en suis là. Combien de chances je t'ai données ? Deux ? Trois ? Non, quatre ! Quatre chances pour que tu arrêtes de me tromper. Et à chaque fois, tu me regardes droit dans les yeux et tu me mens, croyant toujours que je ne le saurai pas.

Idarous fit un pas vers elle, tentant de saisir sa main, mais elle recula instinctivement, ses bras se repliant autour d'elle comme une barrière.

___ C'est la dernière fois, ma chérie, j'te jure devant Dieu, dit-il avec conviction. Je t'aime, toi et personne d'autre. Cette autre femme,... elle ne compte pas ! C'était juste pour des besoins physiques. Tu sais bien que je t'aime trop pour te demander de faire ça avec moi.

___ Tu crois que moi je suis une plante ? Idarous,... la fidélité, c'est pas juste pour les femmes, c'est un comportement qui concerne aussi les hommes. Imagine bien si c'était moi qui te trompait. Tu m'aurais déjà quittée sans une seconde d'hésitation ! Mais non,... comme c'est moi, je devrais te pardonner et rester compréhensive, parce que « les hommes sont comme ça ». dit-elle en levant l'index et le majeur pour souligner son propos.

Puis, elle ajusta ses lunettes d'un geste nerveux, se préparant à tourner les talons. Mais avant qu'elle ne puisse partir, Idarous attrapa son poignet, serrant trop fort dans sa panique.

___ Aïe ! Lâche-moi, tu me fais mal, réagit-elle en essayant de se dégager.

Il relâcha immédiatement sa prise.