Chapitre 15 🌙

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« Parfois, ce sont les moments les plus simples qui font battre le cœur un peu plus fort. »

Houda était assise sur un banc, s'affairant sérieusement à sa tâche, son voile était mal placé, avec ses deux bouts négligemment drapés derrière ses épaules. Devant elle, une cuvette débordante de vêtements attendait d'être nettoyée. Elle brossait énergiquement un jean et ne remarqua pas l'entrée de son amie, Mounia qui lui jettait un regard amusant sans émettre un son. Après quelques secondes, elle toussota capturant enfin son attention.

___ Mounia, je ne t'avais pas vue, s'ecria-t-elle.

___ Je le sais bien.

___ Comment ça va ? demanda Houda, l'invitant à prendre place sur le banc à côté d'elle.

Elle retira les quelques vêtements sales et les posa par terre, prête à poursuivre sa tâche tout en engageant la conversation.

__ Je vais bien, alhamdulilah, et toi ?

___ Pareille, ma chérie. Comme tu le vois, je suis en plein action.

___ Hahaha... sisi. Mais, tu te fais rare ces derniers jours. J'ai essayé de t'appeler à plusieurs reprises, mais à chaque fois, tu étais injoignable.

___ Ah, désolée. J'avais mis mon téléphone en mode avion sans faire exprès. Je me suis rendu compte qu'après avoir reçu les plaintes foudroyantes de Karima, qui avait également essayé de me contacter.

___ Tu es pas croyable... Ton téléphone prend des vacances et tu l'ignores.

__ Quand je n'ai pas de crédit, je ne lui fais pas attention.

Mounia changea de ton et devint plus sérieuse.

___ En vérité, je voulais te parler de quelque chose. J'ai déjà discuté avec ta mère à ce sujet, mais elle m'a demandé de voir avec toi directement.

___ De quoi s'agit-il ? Interrogea-t-elle.

___ Mon oncle se marie à Ngandzalé et j'aimerais que tu m'accompagnes, révéla Mounia.

___ Pas de problème, accepta Houda.

___ Pour tout te dire, il est prévu aujourd'hui-même après la prière du vendredi., ajouta son amie.

Houda ouvrit de grands yeux.

___ Comment ? Mais je n'ai rien à me mettre.

___ Je suis désolée. J'ai voulu te prévenir par téléphone car je manquais de temps pour venir en personne, répondit-elle, un peu gênée. On était en plein dans les préparatifs... Tu sais comment c'est et je croyais que avoir le temps de te contacter.

___ Bon. Je vais voir ce que je peux mettre pour l'occasion.

___ Merci beaucoup, tu es un amour, dit-elle en se levant pou partir. Je t'attends chez moi dans deux heures. Un bus nous amènera là-bas.

___ D'accord, mais pourquoi tu veux que je vienne ?

Mounia esquissa un sourire en coin.

__Tu verras par toi-même. Sur ce, à très bientôt.

Après son départ, Houda se précipita de terminer les vêtements qui étaient déjà dans l'eau et de laisser les autres pour plus tard. Ensuite, elle fouilla dans sa valise, mais ne trouva pas son bonheur. Alors, elle opta pour un shiromani, un tissu de coton aux couleurs chatoyantes, symbole des femmes anjouannaises.

Houda franchit le seuil de la chambre de Karima et repéra immédiatement l'endroit où sa cadette lui avait indiqué avoir rangé ses habits d'avant son mariage. Son regard fut attiré par une chemise d'un blanc éclatant aux manches longues, ornée de motifs délicats autour du col. À côté, un collant d'un noir profond semblait lui faire de l'œil. Bien que large, étant donné que sa sœur avait une silhouette plus généreuse qu'elle.

Un Coup du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant