Chapitre 32 🌙

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« La confiance se construit avec le temps, mais se brise en un instant. »

Un an s'était écoulé depuis le jour où elle avait dit oui à Soilahedine. Un an qu'elle était devenue officiellement son épouse. Malgré les sourires figés sur les photos de leur mariage, tellement de choses s'étaient déroulées depuis.

Les premiers mois étaient marqués par la découverte mutuelle. Ils étaient encore timides l'un envers l'autre, chaque geste mesuré, chaque mot pesé. Ils apprenaient à naviguer les habitudes de l'autre, à comprendre ce qui plaisait ou déplaisait. Cette période était remplie de craintes, d'incertitudes, mais aussi de petites victoires lorsque leurs efforts pour s'adapter étaient récompensés par un sourire ou un regard complice.

Vivre ensemble avait apporté son lot de défis. Houda découvrait les manies de Soilahedine, comme son habitude de laisser traîner ses affaires ou de prendre du temps pour se préparer le matin. De son côté, il devait s'accommoder de sa manière de réorganiser sans cesse la cuisine ou de passer des heures au téléphone avec sa famille. Chacun essayait de faire des compromis, d'apprendre à cohabiter sans envahir l'espace de l'autre.

Les discussions sur la gestion du foyer étaient fréquentes. Ils devaient décider ensemble des tâches ménagères, des courses, des finances. Ces conversations, parfois tendues, leur apprenaient à communiquer efficacement et à prendre des décisions en tant que couple. Ils apprenaient également à gérer les conflits, à trouver des solutions qui respectaient les besoins et les désirs de chacun.

Du côté de Zam-Zam, la grossesse lui avait fait prendre du poids Elle résidait chez son mari, sa famille étant en France et laissant souvent la maison vide. À côté d'elle, Karima venait d'accoucher de son deuxième fils, Omar. En attendant son rétablissement, elle envoya son fils chez sa sœur aînée. Cette dernière était reconnaissante de pouvoir l'avoir chez elle et de le soutenir en l'absence de son mari.

Houda et Karima étaient devenues très proches, partageant des confidences et des moments intimes. Lors de l'une de leurs nombreuses discussions, Karima raconta à Houda comment sa vie avait changé depuis qu'elle et son mari avaient déménagé à Ngazidja. Ils avaient besoin de se retrouver, de vivre sans l'interférence constante de la famille élargie. Ce changement les avait rapprochés, leur permettant de redécouvrir leur complicité. Les disputes étaient fréquentes, mais souvent mineures, comme des éclats de voix sur des sujets du quotidien, vite apaisées par des gestes de réconciliation.

Karima avait pris son rôle de femme et de mère très au sérieux. Elle se sentait plus impliquée dans la gestion de leur foyer, veillant à ce que tout soit en ordre et à ce que ses enfants reçoivent l'amour et l'attention dont ils avaient besoin. Cependant, vivre loin de sa famille n'était pas sans défis. Elle avait eu des complications avec sa belle-mère, qui ne partageait pas toujours les mêmes valeurs et opinions qu'elle. Les tensions étaient parfois palpables, surtout sur des sujets comme l'éducation des enfants et les traditions familiales.

Malgré ces défis, Karima trouvait du réconfort dans sa relation avec son mari. Ils apprenaient à naviguer ensemble dans cette nouvelle vie, à communiquer et à comprendre leurs différences. Les moments de bonheur simple, comme cuisiner ensemble ou regarder leurs enfants jouer, les rapprochaient et renforçaient leur lien.

Par ailleurs, Houda s'occupait de son père très âgé, une responsabilité qui lui prenait beaucoup de temps et d'énergie. Ne pas encore être tombée enceinte était une source de préoccupation supplémentaire, mais elle essayait de rester positive et patiente.

Ce qui la préoccupait le plus, c'était les fois où Soilahedine partait en mer par mauvais temps. Pêcheur de profession, il devait souvent braver des conditions météorologiques dangereuses. Chaque fois qu'il sortait en mer, Houda était envahie par l'inquiétude, priant pour son retour en toute sécurité. Bien qu'elle sache que c'était son métier et qu'elle devait apprendre à vivre avec, l'angoisse restait toujours présente.

Un Coup du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant