Chapitre 29 🌙

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« Les épreuves révèlent souvent des forces que l'on ignorait en nous. »

Houda arriva au port de Moroni en bateau, le soleil commençait à descendre dans le ciel, teintant les eaux de reflets dorés. Après avoir vérifié son téléphone pour s'assurer d'avoir du réseau, elle appela son beau-frère pour lui annoncer qu'elle était enfin arrivée. Puis, elle se mêla à la foule qui attendait que les bagages soient déchargés.

Au milieu de l'agitation, elle repéra enfin sa valise, simple mais qui contenait tout ce dont elle avait besoin pour son court séjour. Peu de temps après, elle aperçut Malik qui se dirigeait vers elle avec un sourire chaleureux.

Ensuite, il héla un taxi.

Le trajet jusqu'à Kavou-Kayvo était rempli de bruits et d'odeurs caractéristiques de la vie urbaine de Moroni. En arrivant, Malik déposa son bagage dans l'une des chambres de la maison. La maison était modestement construite en tôle. Elle se composait de deux chambres, d'un salon, d'une petite cuisine et de toilette simple. L'endroit était accueillant loin de leur ancienne maison à Ngazidja.

___ Ta sœur est là-dedans, lui dit-il en désignant la pièce. N'aie pas peur, entre.

Houda ouvrit la porte et pénétra à l'intérieur. Elle fut frappée par la maigreur de sa sœur, allongée sur le lit. À côté d'elle, une boîte de conserve servait de crachoir, remplie de terre.

___ Houda, dit-elle d'une voix faible en la voyant entrer.

___ Comment te sens-tu ?

___ Très mal, répondit sa sœur. Je suis épuisée et pourtant je n'ai rien fait. Je suis clouée au lit car je ne dois pas faire de mouvements brusques. Mon col est ouvert et je suis seulement au cinquième mois de grossesse.

___ Kheïr insha'Allah ( tout ira bien si Dieu le veut ).

___ Tu as passé un bon voyage.

___ Oui la mer a était plutôt calme.

Houda s'assit doucement sur le bord du lit, prenant la main de sa sœur dans la sienne.

À ce moment-là, Malik entra dans la chambre avec un bol chaud.

___ Le voilà, ta bouillie préférée, dit-il en déposant le bol chaud.

Elle le prit avec gratitude et lui adressa un sourire reconnaissant.

__ Va te reposer ma sœur.

___ D'accord, répondit Houda en ferma la porte.

Les jours suivants, Houda consacra la majeure partie de son temps à répondre aux besoins de sa sœur, se levant tôt pour préparer lerepas afin qu'elle puisse avoir l'après-midi pour soi-même. Une semaine plus tard, elle se rendit à l'école privée « Les Pouffins » pour postuler en tant que maîtresse, ayant une licence de sciences de la vie et sachant que par sa manque d'expérience, il y'a une forte possibilité qu'on l'aie zappé. Mais elle tentait sa chance.

Par la suite, elle continua de postuler dans d'autres établissements, désireuse de trouver un emploi qui lui permettrait de gagner un peu d'argent. Bien que son beau-frère prenne en charge les dépenses principales, elle tenait à avoir un peu d'argent de poche pour ses dépenses personnelles, comme l'achat du serviette hygiène, sans avoir à solliciter qui que ce soit.

N'empêche, elle vivait toujours en ayant la boule au ventre, se demandant ce que son ex-petit ami pouvait bien dire à son sujet, n'ayant entendu jusqu'à présent des rumeurs qui la concernait. Pourtant, une part d'elle se sentait libérée. Le jour où elle lui avait tout dit, où elle avait vidé son sac, elle avait senti un poids énorme se détacher de ses épaules.

Un Coup du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant