Un Coup du Destin

Chapitre 33 🌙

« Dans une relation, ce n'est pas l'absence de défis qui compte, mais la manière dont on choisit de les surmonter ensemble. »

Nasma avait enfin une situation régulière qui lui permettait de travailler chez Onlu, où elle se sentait vraiment à sa place, après avoir validé son diplôme comorien. Jamais elle n'aurait pensé que sa vie changerait en bien en se mariant avec Chaenbane. Bien qu'il n'était pas particulièrement séduisant, son expérience dans la vie conjugale et son bon comportement envers elle lui avaient valu un respect sincère. Non, elle ne l'aimait pas, mais leur relation était telle qu'ils arrivaient à vivre ensemble sans se prendre la tête.

Sa petite mésaventure lui avait ouvert les yeux. L'amour ne suffisait pas dans un couple. Et elle était épanouie à sa manière avec les deux garçons de son mari aussi bruyants que l'huile sur le feu.

Son mari ne lui mettait pas la pression pour avoir d'autres enfants, ce qui la soulageait. Elle ne se sentait pas prête pour cela; le moment venu, elle enlèverait l'implant contraceptif, mais pour l'instant, sa priorité était sa vie financière. Être indépendante financièrement, pouvoir aider son père et sa grande sœur qui prenait soin de lui, c'était ce qui comptait pour elle.

Nasma avait pardonné à sa mère de l'avoir forcée à ce mariage. En fin de compte, c'était elle qui récoltait les fruits de cette décision. Allah avait raison : « il se pourrait qu'on ait une aversion pour quelque chose alors que cela nous apporte du bien ».

À l'époque, elle avait été furieuse, se sentant trahie et piégée. Mais aujourd'hui, elle comprenait les motivations de sa mère.

___ Ya Rabbi, pardonne les erreurs de ma mère, murmura-t-elle. Je me rends compte que malgré tout, elle avait fait cela pour mon bien.

Nasma se leva et rejoignit ses beaux enfants dans le salon. Malik et Samir étaient en pleine partie de cache-cache, leurs rires résonnant dans l'appartement. Chaenbane, assis sur le canapé, la regarda entrer.

___ Comment s'est passée ta journée ? demanda-t-il.

___ Très bien, répondit-elle avec un sourire. Je suis contente d'être ici avec vous.

Ils échangèrent un regard complice. Leur mariage ne soit pas basé sur une passion dévorante, il reposait sur des bases solides : le respect, la compréhension et la camaraderie. Ils avaient trouvé une manière de coexister harmonieusement et cela suffisait à Nasma.

Elle pensa à son père, dont la santé déclinait, et à sa grande sœur, toujours présente pour s'occuper de lui. Grâce à son travail chez Orange, elle pouvait les soutenir financièrement, ce qui la remplissait de fierté. Elle savait que chaque jour de dur labeur contribuait à assurer une vie meilleure pour ceux qu'elle aimait.

En regardant Malik et Samir jouer ensemble, elle réalisa combien elle était chanceuse. Elle avait une famille aimante, un travail qu'elle aimait, et la liberté de vivre sa vie selon ses propres termes. Et c'était tout ce dont elle avait besoin pour être véritablement épanouie.

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Dans le couple, on ne vivait pas que des bonnes choses, et l'idée de « ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps » faisait rigoler Karima. Elle aimait son mari, mais parfois, il faisait des choses qui la mettaient hors d'elle. Avec leur fils, elle avait pris du poids et se sentait plus anxieuse et beaucoup plus fatiguée, surtout parce qu'elle allaitait encore. Chaque visite de sa belle-mère à Ngazidja se transformait en un torrent de critiques plutôt qu'en éloges.

La lumière douce du matin se répandait dans la maison alors qu'elle s'occupait de Zakaria. La fatigue se lisait sur son visage, des cernes marquant ses yeux habituellement pétillants. Chaque nuit était une bataille contre le sommeil, entre les réveils fréquents du bébé et les tâches ménagères qui semblaient ne jamais finir.