Chapitre 13 🌙

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« Ce qui nous unit le plus, ce ne sont pas toujours les liens du sang, mais l'amour et le soutien que l'on se donne. »

Karima était stupéfaite, les yeux grands ouverts, alors que Nasma lui racontait ce qui s'était réellement passé.

___ Ce soir-là..., commença-t-elle, cherchant ses mots. Je me suis réveillée en sueur, tellement chaud que j'ai décidé de prendre un bain vite fait... après, je suis sortie sans me sécher. Houda avait bien nettoyé l'eau par terre, mais comme elle a tendance à oublier, elle a cru vraiment que c'était elle. J'ai dû lui avouer la vérité plus tard, mais elle a insisté pour qu'on garde le silence.

___ Tu aurais pu, au moins venir m'en parler après tout. J'ai accusé Houda à tort tout ce temps.

___ Comment j'aurais pu le faire ? Après les horreurs que tu as dit à Houda. Tu ne m'aurais épargnée si je te l'avais avoué, moi qui ne suis même pas ta sœur !

Nasma réalisa trop tard la gravité de ses paroles. Elle était fatiguée et en colère contre elle-même.

Zamzam, Houda, Karima et leur père étaient tous étonnés. Le silence qui s'ensuivit fut lourd de confusion et d'incompréhension. Chacune se demandait ce qu'elle voulait dire par là.

Enfin, leur père brisa le silence d'une voix calme.

___ Tu es folle ou quoi ? Ne dis ce genre de bêtises.

___ C'est vrai, dit-elle d'un ton ferme, c'est toi-même qui avait dit à maman, quand on était à Ngazidja, que c'était peut-être le moment que je sache que ma tante était ma véritable mère.

Son père soupira.

___ Tu as tout faux, répondit-il finalement. Je m'étais simplement trompé de nom, tu sais que le plus souvent je confonds vos noms.

Le silence qui s'ensuivit était pesant de non-dits.

___ Si tu penses que je parlais de toi, reprit le père d'un ton calme, c'est que tu es partie avant même que je n'aie corrigé le nom de la véritable concernée.

Mahmoud prit place sur une chaise.

___ Je crois qu'il est grand temps que vous connaissiez la vérité, annonça-t-il solennellement, attirant l'attention de ses enfants.

Après, un bref moment de silence, marqué par le frémissement des rideaux, il se racla la gorge, comme pour rassembler son courage et poursuivre son récit. Son regard balaya la pièce, captant vivement leur attention.

___ « Votre mère..., hésita-t-il un instant, comme s'il se remémorait les souvenirs,... votre mère avait donné naissance à un petit garçon, que nous avions nommé Hud... notre tout premier enfant. C'était un moment de joie intense, mais...malheureusement de très courte durée.

Ses mots étaient chargés de tristesse, comme s'il revivait chaque instant de cette période sombre de sa vie.

___ Hud a rencontré des complications peu de temps après sa naissance... des complications telles que les médecins n'ont pu rien faire... Hélas ! Il nous a quitté.

Un silence respectueux s'installa.

___ Ce même jour, votre tante a accouché, reprit-il, mais elle avait décidé d'abandonner son bébé à l'hôpital parce qu'elle n'était pas en mesure de s'en occuper seule.

Un frisson parcourut l'échine de Zam-Zam.

___ Devant le chagrin immense de votre mère, continua-t-il d'une voix brisée, je me suis senti obligé de faire quelque chose, faire revenir notre enfant était impossible mais à ce moment là il y'avait une autre possibilité...sauver la vie de cette enfant d'un destin incertain et injuste,...je n'avais pas le cœur de laisser votre sœur livrée à son sort.

Un Coup du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant