CHAPITRE 4 : UNE ATTENTE INTERMINABLE

31 6 0
                                    

La réunion avait eu lieu, il y a un peu plus d'un mois et je n'ai aucune nouvelle de Dryss. Pourtant, de mon côté, je lui ai envoyé des messages, des mails, j'ai même tenté de l'appeler, mais en vain. Mon ami fait, une fois de plus, le mort et ça m'insupporte au plus haut point. Pourquoi me fait-il ça ? Il revient dans ma vie comme une fleur puis disparaît de nouveau. Pour quelqu'un d'hypersensible, comme moi, c'est de la torture, comme si on me plantait un couteau dans le cœur encore et encore, sans jamais s'arrêter. J'ai l'impression qu'il se joue de moi, qu'il joue avec mes émotions. Et ça doit bien le faire rire en plus. Je ne supporte pas qu'on se fiche de moi de cette façon. Je ressasse sans arrêt cette histoire depuis notre rencontre jusqu'à ce fameux week-end. Je n'arrive pas à comprendre, c'est comme un puzzle que j'essaie de constituer mais malheureusement, il me manque quelques pièces pour le finir. Je ne peux pas avoir une vision d'ensemble puisqu'il ne m'a pas tout avoué et ça m'agace énormément. Heureusement, pour moi, Milana est partie plusieurs jours en vacances avec des amies qui sont également des collègues à elle dans le mannequinat. Grâce à ça, je ne me prends pas une tonne de réflexions sur le fait que je suis complètement absent et plongé dans mes pensées au lieu de m'impliquer au sein de ma maison. Cela me permet de me tourmenter tranquillement sans avoir quelqu'un sur le dos toutes les deux secondes.


Je pars prendre l'air pour me changer les idées au Lac du héron. C'est une immense étendue d'eau en plein milieu de l'urbanisation, dans un domaine protégé. Il possède de multiples chemins arborés, plusieurs espèces de volatiles cohabitent ensemble. C'est dans cet endroit que j'aime me ressourcer. Je décide de faire le tour du lac dans le sens inverse des aiguilles d'une montre puisque ça me permettra de finir ma balade en passant par mon coin de paradis. Je suis le chemin et croise pas mal de famille étant donné qu'à quelques pas de moi se trouve une aire de jeu conçue pour les pirates. Les enfants s'amusent sous le regard attentif de leurs parents. Je trace ma route, les mains dans les poches, sans y prêter grandement attention. Les signes se baignent en plein milieu de cette vaste étendue entourée de canards. Je poursuis ma promenade et j'aperçois que le cheval marron est de sortie dans son enclos. Je m'arrête quelques instants pour lui tenir compagnie et lui faire quelques caresses qu'il a l'air d'apprécier. Je me remet en marche en suivant le circuit qui m'éloigne de ce paysage merveilleux afin de rejoindre l'autre côté. Le vent me caresse doucement le visage et c'est une sensation agréable. Une heure s'est écoulée et j'ai bientôt fini ma petite randonnée. Je traverse la partie boisée suivant un petit chemin de terre. Peu de monde l'empreinte alors c'est souvent la jungle comme aujourd'hui où je dois décaler des branches pour me faufiler. Enfin, je rejoins une espèce d'anse en retrait du sentier. C'est mon endroit de prédilection, celui où j'aime me poser, où j'aime aller quand ça ne va pas. Je m'installe sur les rochers qui bordent l'immensité d'une couleur vert d'eau. J'enlève mes chaussures ainsi que mes chaussettes pour plonger mes pieds dans l'eau fraîche. Ouhla, oui, elle est bien plus fraîche que je ne le pensais. Dans ce coin du lac, les arbres se reflètent dans l'eau. La végétation et le calme me transportent dans mes pensées les plus profondes. C'est alors que je me positionne de telle sorte à être mi-allongé, mi-assis. Les rayons du soleil réchauffent la peau de mon visage. Une sensation de bien-être parcourt mon corps tout entier, de mes orteils aux pointes de mes cheveux. Soudain, la sonnerie de mon portable me ramène à la réalité. C'est Dryss. Dryss qui avait décidé de faire le mort une nouvelle fois. Dryss qui était loin d'être l'ami parfait en ce moment. Je ne veux pas lui répondre, mais étant donné que je vais travailler avec lui, il faut que je décroche.

- Allô, Dryss, dis-je sur un ton sec.

- Allô, Daël, répondit-il totalement chamboulé par mon timbre de voix inhabituel, je suis désolé de ne pas t'avoir répondu plus tôt. Bill est parti alors j'ai préféré t'appeler que de te répondre par message.

LE TOURNANT DE MA VIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant