CHAPITRE 30 : FESTIVAL DU FILM AMATEUR

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J'avais attendu que Dryss s'endorme pour me retourner vers lui et me coller contre son dos puis je l'ai entouré de mon bras pour passer la nuit proche de son corps. Comme il était parti dans le monde des contes de fées, il n'a pas pu me repousser pour mon plus grand bonheur. Je reste quelqu'un de très tactile, j'ai besoin de mon quota de câlins par jour ! Puisqu'il ne veut pas m'en donner de lui-même, parce que Monsieur Colmart n'est pas aimable en ce moment, je les lui vole. Je sais que ce n'est pas la meilleure idée, mais j'avais vraiment envie de le sentir près de moi, de l'avoir dans mes bras. C'est également une manière de lui montrer que je suis présent et que je ne lui en veux pas pour son comportement de ces derniers temps.


J'ouvre mes yeux, mon torse est toujours collé à son dos, ma main commence à caresser son ventre en faisant des ronds dessus. Je plonge mon visage dans son cou et je hume son odeur de cookie. J'aimerais le dévorer de bisous, mais vu la soirée d'hier, j'ai peur qu'il me repousse alors je contrôle mes pulsions et mes envies. Je sens sa main s'entremêler à la mienne. Mon corps se décrispe de soulagement. Malheureusement, ça ne durera pas longtemps. Quand il ouvre les yeux, c'est comme s'il venait de ressentir un électrochoc, sa main se détache de la mienne et il sort précipitamment du lit. Je me remets sur le dos en soupirant d'agacement.

- Dryss, tu comptes vraiment faire la tête aujourd'hui ? demandai-je dans un chuchotement.

- Hum hum...

Il m'énerve quand il fait ça. Franchement, il a quel âge pour réagir ainsi ?

- Dis-moi, qu'au moins devant Jessy et au festival, tu auras l'air un peu plus heureux et que tu seras plus souriant ! répliquai-je désespérément en espérant fortement qu'il prenne sur lui pour cette journée.

- Je ne peux rien promettre.

Je souffle mais au moins il a répondu par une phrase, c'est déjà un grand pas. Je garde espoir pour que cette journée se passe bien. Il part prendre sa douche tandis que je prépare nos sacs pour partir. Quand il sort, c'est à mon tour de me laver. Je laisse l'eau chaude me couler dessus, ce qui m'apaise divinement. Mes muscles sont tellement tendus ces derniers jours. Je prends mon temps, histoire de profiter un peu.


Je tente quelque chose en priant pour avoir la réaction que j'attends de la part de mon partenaire. J'enroule ma petite serviette autour de ma taille, elle m'arrive un peu en dessous de mes fesse et je rejoins la chambre. Il est assis sur le lit à regarder la télévision. Je me balade à travers la pièce pour récupérer quelques affaires dans mon sac. Pourtant, j'avais préparé mes vêtements pour aujourd'hui, mais c'est une stratégie. Ma stratégie ! Du coin de l'œil, je l'aperçois se contracter, il ne s'y attendait certainement pas et ça m'amuse follement. Je vois son regard détailler chaque parcelle de mon corps et s'attarder sur mes abdominaux, mais aussi sur le bas de mon dos. Puis ses joues deviennent rapidement rouges et sa bouche reste légèrement entrouverte. Enfin, je m'éclipse de la chambre pour m'habiller. Une fois la porte de la salle de bain fermée, je fais un signe de la victoire. Il a beau me faire la tête, sa réaction me donne de l'espoir pour cette journée qui commence.


Quand je suis prêt, je sors et je range dans mon sac les vêtements que je n'ai pas utilisés. Dryss m'observe et je remarque un léger sourire sur ses lèvres. Je crois qu'il a compris mon stratagème, mais ça m'est égal. J'avais besoin de son regard rempli d'amour posé sur moi quelques minuscules secondes. Quand le zip de mon sac se fait entendre, il éteint la télévision et nous sortons de l'hôtel en nous dirigeant vers ma voiture. Directement, je mets la musique pour éviter un silence dérangeant. Je ne chante pas tout de suite puisque je suis plongé dans mes pensées les plus profondes. Quant à mon binôme, il a le visage posé sur la vitre et il regarde le paysage. Lui aussi est englouti dans ces pensées. Au bout d'un certain temps, je me rends compte que je chantonne doucement puis je donne de plus en plus de voix. Je ne peux pas m'empêcher, j'aime chanter, ça fait partie de moi. J'ai l'impression qu'un petit sourire de coin apparaît sur le visage de mon compagnon. Peut-être que cette journée ne sera pas aussi terrible que ce que je pensais !

LE TOURNANT DE MA VIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant