CHAPITRE 17 : MOMENT GÊNANT

26 6 0
                                    

Après ces quelques jours de folie, il faut se l'avouer, nous sommes morts de fatigue. Jessy ne comprend pas pourquoi nous sommes encore plus fatigués qu'en démarrant le week-end alors que nous avons eu trois jours de repos. On lui a expliqué notre escapade à Disneyland Paris sans entrer dans les détails les plus croustillants. Il n'a pas besoin de savoir que nos rapprochements devenaient de plus en plus ambiguë et que nous nous sommes également embrassés pour faire taire un imbécile. Lui, il nous informe des retrouvailles intenses avec sa sœur jumelle Jenny. C'est étonnant que leurs parents leurs aient pratiquement donné le même prénom, à deux lettres près. Si, plus tard, j'ai des jumeaux, je pense que je ferais, plus ou moins, la même chose en leur donnant juste la même première lettre. Il nous indique, avec une étincelle dans les yeux, qu'elle a réussi sa vie, qu'il est extrêmement fier d'elle, qu'ils ont dormi ensemble comme au bon vieux temps et toutes les choses qu'ils avaient faites pendant trois jours. Quand, il finit son histoire avec cette lueur exceptionnelle dans ses yeux, une belle rousse fait son apparition, sortant du préfabriqué qui lui sert de chambre.

- Ha, ben, la voici. Je vous présente Jenny. Elle a décidé de rester deux semaines avec moi ! informe-t-il avant de la serrer dans ses bras puis en nous pointant chacun du doigt, il nous énonce. Jenny, je te présente Daël Drisse et Dryss Colmart.

Sa jumelle lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Les mêmes yeux bleus, la même longueur de cheveux, la même taille, etc. Franchement, si elle n'avait pas mis une robe, si elle avait des courbes plus masculines et s'ils étaient habillés de la même façon, je n'aurais pas su les différencier. Sincèrement !

- Ha ! Mais je les adore ! hurle-t-elle puis elle devient toute gênée, désolé... je... euh... bégaie-t-elle.

- Ne t'inquiète pas ! Détends-toi ! rétorquai-je en m'approchant d'elle puis je lui pose une main rassurante sur son épaule. Si tu restes deux semaines avec nous, il faudra te faire à notre présence comme ton frère a dû le faire.

Elle me sourit en guise de réponse et son double lui fait écho. Même dans leurs mimiques, ils sont pareils, c'est très troublant.

- Avec Jenny, j'ai discuté du tournage et elle m'a donné plusieurs idées pour que le film soit meilleur.

Je vois Dryss se crisper et je pense savoir ce qu'il ressent. On ne change pas des mois voire des années de travail sur un coup de tête sauf en cas d'extrême urgence. Surtout qu'il l'a énormément aidé, que ce soit dans la réécriture ou la conception. Je vois l'angoisse prendre possession de son corps.

- Tu nous expliques alors ? demandai-je à la place de mon ami.

- Euh... pour l'instant, nous allons continuer le tournage comme prévu et quand le moment sera venu, je vous en parlerai !

La réponse qui, bien évidemment, ne nous plaît pas parce qu'on ne sait pas à quoi s'attendre. Mon ami exprime son mécontentement dans un long soupir. Je lui frictionne le dos discrètement pour le détendre.

༺༻

Le tournage du film suit son cours. Nathanaël se rend compte que s'expliquer avec Gabriel sera compliqué. Il avait tenté plusieurs fois de dialoguer avec, mais il s'était fait rejeter tout le temps. Tous les soirs, l'un comme l'autre pleuraient dans leur coin : Nath pour son attitude et la peur d'avoir perdu la personne qu'il aime ; Gaby pour s'être fait avoir, car il en est persuadé, Nathanaël s'était foutue de lui. Pour rattraper le coup, le brun avait réfléchi à des solutions pour que Gabriel l'écoute. Il a séché une heure de cours pour pouvoir intercepter son ami sur le chemin pour rentrer chez lui.

- Scène deux cent onze, séquence une.

- Caméra une, ok !

- Caméra deux, ok !

LE TOURNANT DE MA VIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant