CHAPITRE 10 : QUELLE COÏNCIDENCE

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Quelques semaines s'étaient écoulées à une vitesse incroyable. Entre Dryss et moi, tout allait très bien. Notre lien se retisse petit à petit. Mon ami garde toujours ces barrières, mais il m'autorise à les dépasser plus souvent ce qui me fait vraiment plaisir puisque je le retrouvais, enfin. Tous les week-ends, on retournait chez nous. Bon sauf, le premier puisqu'on avait fait les crétins, du coup, on avait du travail à rattraper et on devait se faire pardonner. On est vendredi, on a pris du retard et Jessy nous laisse vaqué à nos occupations vers quatorze heures. On se dit « au revoir et à dimanche soir ». J'enlace mon ami avant de le voir partir. Depuis quelques semaines nous avons décidé de prendre nos voitures pour éviter à Jessy de faire trop de frais en nous payant le train. Dryss part immédiatement après notre étreinte. Pour ma part, je ne suis pas pressé et je prendrai tout mon temps pour rentrer chez moi.


Comment vous dire ? Milana est mannequin de profession. On l'a demande beaucoup pour de grands projets tels que des photographies, des défilés et plein d'autres propositions. Des affaires qui ne m'intéressent pas vraiment, à vrai dire. J'aime énormément de choses et en découvrir plein, mais alors ce monde-là, je crois que je le déteste. Les grands repas organisés par ces gens hautains, aux manières dédaigneuses et arrogantes comme jamais, me répugne extrêmement. Ça me dépasse complètement. Je ne comprendrais jamais pourquoi elle est autant captivée par tout ça. Mais bon, c'est son choix. Je l'avais déjà accompagné, à plusieurs reprises, lors de ces soirées mondaines. Ok, je suis riche et j'ai de l'argent. Même beaucoup d'argent. Mais j'essaie de rester le plus simple possible, d'avoir les pieds sur terre, de garder ma tête sur mes épaules. Quand je dépasse un peu trop les bornes, ma famille me ramène sur terre. Mais ces gens-là, se prennent de haut, rabaissent toujours ceux qui sont plus pauvres qu'eux. Disons qu'ils ont la critique facile. L'hypocrisie est leur domaine de prédilection. Les quelques fois où j'ai participé à ce genre d'événements, je me sentais mal à l'aise, pas du tout à ma place. C'est simple à leurs yeux, je suis un vrai gigolo et pourtant, je me défends plutôt bien dans mon domaine. Je suis un grand acteur, chanteur et musicien reconnu. Je gagne hyper-bien ma vie ainsi qu'une grande notoriété. La star du moment. Mais je ne suis pas assez bien pour les confrères de ma femme ou bien un peu trop bien pour eux. Allez savoir !

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Ça faisait quatre week-ends que je rentrais chez moi et que ma femme n'y était pas. Son emploi du temps ressemblait à celui d'un ministre, elle était toujours très occupée. Du coup, vous allez me dire que je rentrais pour rien étant donné que je ne la voyais pas. Mais, à vrai dire, ça me faisait des vacances. Je pouvais profiter de ma demeure librement, surtout de mon jardin, de ma piscine ou de mon jacuzzi. Je passais une partie de mon temps dans mon studio qui se trouve au-dessus de mon garage pour créer de nouvelle mélodie et écrire de nouveaux textes pour mon prochain album. J'étais libre de faire ce que je voulais. Alors, quand je passe en voiture dans ma rue et que j'aperçois sa voiture, je me fige sur-le-champ. Je ne pensais pas qu'elle serait à la maison ce week-end. Je décide, donc, de faire le chemin en sens inverse. Bon, ça voudra dire que je vais devoir rouler de nuit et que j'arriverai très tard. Mais ça ne me dérange pas. Je ne veux pas rester ici. Je veux fuir le plus loin possible de cet endroit. Je veux pouvoir profiter de mes journées de demain et dimanche, en Normandie, en toute tranquillité.


J'avais mis quatre heures pour revenir sur Lys-lez-Lannoy et ça fait maintenant deux heures que j'ai repris la route et que je me dirige vers la Normandie. Il est vingt et une heures quand je m'arrête dans un restaurant de routiers, pour dîner. Certains m'ont reconnue, je les entends vaguement parler sur moi. Ils se demandent, surtout, ce que je fais dans l'un de ces restaurants. Finalement, c'est dans les endroits comme celui-ci que je me sens le mieux. Je n'ai pas besoin de manger dans des établissements de luxe ayant plusieurs étoiles à leurs comptes. Je prends une bavette avec des frites accompagnée d'une salade. Oui, mon appétit est revenu quand mes soucis avec Dryss se sont arrangés. Depuis, je dévore. Je rattrape tous les repas que j'ai loupés. Je me décide également à prendre en dessert un assortiment de mignardises qui est composé d'un mini éclair aux chocolats, un mini mille-feuilles, une minie tartelette à la fraise, un mini flan et un mini Paris-Brest. Un vrai régal ce repas. Comme quoi même dans les petits Boui-boui, qu'on se régale. Étant donné le monde qu'il y avait dans le restaurant, je remarque que mon jeune serveur se démène sous l'acharnement des clients impatients qui lui crient dessus. Il est si jeune et à mon avis, il travaille pour pouvoir payer ses études. À la fin de mon repas, je lui donne un bon pourboire puisqu'il est très sympathique, serviable et surtout pour l'encourager à continuer malgré ces imbéciles de chauffeurs qui lui gueulaient dessus tout le long du repas. Quand je lui tends un billet de vingt euros, il refuse, très intimidé. Je pense qu'il m'a reconnue lui aussi.

LE TOURNANT DE MA VIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant