CHAPITRE 16 : WEEK-END SURPRISE

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À midi, Jessy arrête le tournage. Une fois que tout le monde a pris congé, il nous salue et prend sa voiture. Il a l'air tellement impatient et content. En même temps, de voir quelqu'un qu'on n'a pas vu depuis longtemps, c'est excitant. Puis, là, c'est sa jumelle ! Un lien précieux doit être tissé entre eux. Je sais, de quoi je parle. Alors, non, je n'ai pas de jumeaux ou de jumelles, mais j'ai un grand frère. Il a exactement un an et dix mois de plus que moi. On se ressemble sans se ressembler. Je m'explique : il a le contour du visage de mon père et moi de ma mère, c'est-à-dire que le bas de son visage est plus pointu et le mien plus arrondi. Il a les yeux plus bridés que moi dû à nos origines du côté de notre maman. J'ai la peau légèrement plus foncée que lui ainsi que les cheveux bouclés alors que les siens sont raides. Nous sommes tous les deux bruns. Je suis un peu plus grand que lui, alors quand je suis en sa compagnie mon complexe sur ma taille s'évapore. On partage la passion de la musique et du chant, c'est pour cela que je l'invite souvent lors de mes concerts. Nous avons fait les quatre cents coups faisant tourner en bourrique nos parents. Nous sommes super-fusionnels. Je sais exactement quand il va mal même si je ne suis pas avec lui et vice-versa. On s'est toujours considéré comme des jumeaux, car on a une relation particulière, on se comprend sans se parler, on sait ce que pense l'autre juste en se regardant dans les yeux et on peut même sentir quand l'autre est en danger. Je me souviens de la fois où j'étais à une soirée de collégiens, mon frère était au courant. Puis, un groupe de camarades jaloux avaient voulu me faire la peau. Chaine avait prévenu mes parents que j'allais mal, il ressentait quelque chose d'étrange en lui. Ils s'étaient précipités à la fête et mon double avait foncé dans le tas. J'étais par terre. Mes parents avaient débarqué, les jeunes s'étaient éloignés et j'ai atterri à l'hôpital. Ma moitié était restée à mon chevet, nuits et jours, pendant une semaine et demis ne voulant pas me quitter d'une seule semelle. Même aujourd'hui je ressens lorsqu'il va mal, comme les fois où son couple battait de l'aile, j'ai le don de l'appeler puisque je ressens le besoin qu'il a, de m'avoir proche de lui dans ces moments-là. On ne peut pas rester longtemps sans se voir, sans se contacter. Je sais que quand je pars en tournage plusieurs mois, ça le détruit tout comme moi d'ailleurs. Je ne sais pas comment expliquer ce qu'il y a entre nous néanmoins, lui et moi sommes profondément liés même si depuis quelque temps, j'ai peur que ce lien soit rompu. Donc, pour en revenir à Jessy, je comprends l'excitation et l'envie profonde de voir sa jumelle.

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Depuis mardi, Dryss me harcèle pour savoir où l'on va ce week-end, mais je garde la destination secrète. Je ne lui dirais rien puisque c'est une surprise. Il m'a même menacé d'arrêter de me faire des câlins si je ne lui disais rien. J'ai vraiment hésité un moment néanmoins, j'ai réussi à lui résister. Heureusement, qu'il ne sait pas être loin de moi, il est resté deux heures en gardant ses distances avant de se jeter dans mes bras. J'en aurais vraiment souffert pendant plusieurs jours s'il ne s'était pas résigné.


Après le repas gourmand du soir qu'on s'est fait livrer, Dryss essaie toujours de me tirer les vers du nez, mais je ne cède pas. Encore moins, si près du but.

- Bon ! Ne cherche pas, je ne te dirai rien. Sinon, ce n'est plus une surprise. Par contre, je te propose de faire nos sacs. Une fois fini, on pourrait se caler dans le lit pour se mettre un film sur mon ordi comme ça, si on s'endort, on sera déjà au lit. Sachant que demain, on se lève tôt parce qu'on part à sept heures. On prendra le petit-déjeuner sur la route.

- Si tôt ? s'exaspère-t-il, mais c'est le week-end !

- Oui, je sais, mais tu ne m'en voudras pas longtemps ! le narguai-je en lui tirant la langue.

Il me demande quoi mettre dans son sac. Je lui indique de prendre trois tenues au cas où on aurait besoin de se changer, un maillot de bain, un pyjama (enfin pour ceux qui en ont), lunettes de soleil, casquette et de prendre ces baskets. Ce dernier me dévisage quand je parle de chaussures de sport ce qui me fait rire. Je mets le film qu'il a choisi, mais très vite il s'endort. Je le rejoins dans le pays des rêves une fois la fiction terminée.

LE TOURNANT DE MA VIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant