CHAPITRE 15 : UNE BONNE IDÉE

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Suite à la tempête "Jessy" qui était tombée sur le lieu de tournage, Dryss et moi avons décidé d'aller nous balader. Nous prenons place dans ma voiture puis nous roulons sur la côte pour trouver une plage où nous n'étions pas encore aller. Une fois la ville choisie, je gare la voiture. Nous optons pour une balade en karting à pédale au lieu de faire une randonnée dans le sable. Nous pédalons et parcourons la digue où des maisons de couleur vive sont face à la mer. Les personnes habitant ces demeures ont vraiment de la chance d'ouvrir leurs volets, tous les matins, sur cet horizon mouvementé par les remous des vagues. Nous y voyons aussi de petits bateaux accrochés sur les pontons en bois. Puis, nous allons dans le centre-ville où nous longeons un grand espace vert. C'est agréable de sentir l'air frais de la côte s'écraser sur sa peau. C'est revitalisant ! Nous avons beaucoup rigolé et passé un agréable après-midi. Cette petite escapade nous a détendus de cette tension qu'il y avait eue quelques heures plus tôt avec Jessy. Mon partenaire m'a beaucoup étonné, lui qui n'aime pas particulièrement le sport, il n'a rien lâché. Je vous jure, il s'est donné à deux cent pourcent. Après, ce n'était pas un marathon, juste une promenade de deux heures à travers la ville.


Voyant Dryss dans ces bons jours, me fait réellement plaisir. Je suis rassuré de voir qu'il pense à autre chose qu'à ces soucis, qu'il se laisse vivre malgré les mésaventures qu'il vit avec Bill, qu'il apprécie chaque instant sans penser à ces problèmes personnels. En fin de journée, de retour au bungalow, je commence sincèrement à m'inquiéter pour lui. Mon comportement a dû légèrement changer alors que j'essaie, tant bien que mal, de lui cacher mes appréhensions pour éviter que sa bonne humeur ne retombe.

- Daël, ça va ?

Je m'en veux d'avoir autant de mal à cacher mes ressentiments. Je lui donne gentiment une réponse positive dont il ne croit pas une minute. Il se rapproche de moi et pose ses mains sur mes épaules. Dans un reflex robotisé, je baisse la tête, fixant mes chaussettes vertes recouvertes d'ananas.

- Je vois bien que ça ne va pas ! Dis-moi, parle-moi ! Tu peux tout me dire ! Je suis là pour toi !

Je lui adresse un regard rempli de compassion. Je ne veux pas qu'il soit renvoyé aux complications qu'il a dans son couple. De ce fait, avec une grande appréhension et une grande culpabilité de devoir remettre ça sur le tapis, je prends la parole d'une voix peu sur d'elle :

- Ce week-end, tu comptes rentrer chez toi ? demandai-je.

Trop gêné pour le regarder en face, je le fuis, observant tout ce qu'il y a autour de nous sauf lui. Il commence à se mêler les mains entre elles, signe de stress évident chez lui. Je regrette aussitôt ma question, j'ouvre la bouche, mais il me devance.

- Sincèrement, je ne sais pas, Daël. Et toi, tu comptes rentrer chez toi ?

Je ne m'attendais pas à cette question. Je le regarde incrédule.

- Euh... non... je ne pense pas.

- Tu n'as pas envie de voir Milana ? m'interroge-t-il avec un regard empathique.

Je comprends qu'il essaie d'éviter le sujet « Bill » au maximum, mais pourquoi me parler de ma femme ? Je ne m'attendais pas à un tel retournement de situation.

- Non... enfin oui, bégayai-je, ne sachant pas quoi répondre.

- Ça ne va pas bien non plus dans ton couple ?

Oh, s'il savait ! Bien sûr que non, rien ne va de toute façon.

- On peut dire ça.

Je croise mes doigts dans mon dos en espérant qu'il ne voudra pas en savoir plus.

LE TOURNANT DE MA VIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant