Chapitre 9

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Le lendemain à 20h00, nous sommes chez Frank Holler, dans son hall d'entrée, à moitié vide de meubles et de plantes. Ce n'est pas étonnant, vu que lui et sa famille déménagent d'ici quelques jours pour échapper à son implication dans la mort d'Emilio Huerta Márquez. Je me demande comment mon père a réussi à le convaincre de nous accueillir parce qu'à sa place, je serais déjà parti. Deux hommes passent devant nous, avec de lourd cartons quand notre hôte arrive avec sa femme. J'inspire un bon coup pour me donner du courage. Cette soirée va être riche en émotion pour moi. J'espère pouvoir m'éclipser, m'introduire dans son bureau et trouver les papiers que je cherche et ça, sans me faire remarquer.

Frank Holler s'approche de mon père et lui tend la main en se confondant en excuse pour le désordre de sa maison tandis que je reste derrière Martine en serrant les pans de ma robe rose. Martine m'a offert une nouvelle robe "rose" pour l'occasion. Elle est serrée à la taille mais elle est si longue que mes pieds sont cachés par les pans de la robe. Dans un sens, la longueur m'a arrangé, j'ai mis mes converses blanches pour la soirée. Elles font beaucoup moins de bruit que les talons qui claquent sur le sol. Si je veux être discrète, autant le faire à fond !

—James, Martine, dit Frank : je suis ravi de vous voir. Nous n'avons pas eu l'occasion de discuter depuis un moment.

—C'est réciproque, dit mon père. C'est vrai que le temps passe à une vitesse que c'est parfois difficile de tout gérer.

Frank sourit a mon père, puis, pose son regard sur moi. Frank Holler est assez petit et a un visage plutôt rond qui parait sympathique mais avec ce que m'a dit mon père, ses yeux gris ne sont certainement pas sincères. Soudain, il me tend sa main mais mon père est plus rapide et pose sa main dans mon dos.

—Frank, je vous présente ma fille, Eve.

—Je suis ravi de vous rencontrer Mademoiselle Eve. Je vous ai vu à la soirée de Mr Rabera mais je n'ai pas eu le privilège de vous saluer. Vous êtes parti plutôt précipitamment.

Son accueil est poli mais j'ai l'impression qu'il n'est pas à l'aise, comme si, la présence de James lui faisait peur. J'incline la tête en guise de salutation mais je ne suis pas à l'aise de ces sous-entendus. En plus, je ne sais absolument pas comment saluer une personne chez qui, je vais m'introduire en douce dans son bureau.

—Je m'excuse du désordre encore une fois mais mettez-vous à l'aise, dit Frank en passant une main sur son front. Venez, notre repas nous attend.

Il nous entraîne à travers les couloirs vides et je comprends qu'il ne pourra pas nous faire visiter sa maison « en plein déménagement ». La maison est dans le même style que les autres maisons au style londonien mais une visite m'aurait permis de savoir où trouver son bureau, là je vais perdre un peu de temps à me retrouver.

—J'ai été assez surpris par votre demande mon ami, mais je me devais de rencontrer la fille de mon vieil ami avant mon départ, dit Frank tandis qu'il marche à côté de mon père.

Mon père serre les dents mais ne dit rien. Je les suis derrière, un peu en retrait.

—Je vous remercie, dit mon père : Il est important pour moi que mes vieux amis connaissent mon entourage. Je me suis quelque peu inquiété de votre déménagement précipité et je voulais absolument vous présenter ma fille.

Frank serre les dents mais ne répond pas. Il ouvre la porte sur la droite et nous fait signe d'entrer. Dès que je passe devant lui, je ne peux pas m'empêcher de le fixer quelques secondes. Ses yeux gris, ne sont ni doux, ni chaleureux. De petites gouttes roulent sur son front.

To HimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant