Chapitre 34

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Dès qu'il voit Henri, Charles s'approche de lui, le visage déformé par la colère, la haine, la folie et le frappe violemment au visage avec son poing. Henri, mon Henri encaisse le coup, sans un bruit puis d'un revers de la main, essuie sa lèvre maintenant en sang, laissant une petite traînée de sang près de sa joue.

J'ai mal de le voir comme ça. Au fond de moi, je culpabilise de le voir dans cet état. Aux mains, d'un fou furieux ivre de rage.

—Alors, comme ça tu croyais pouvoir t'enfuir ? hurle Charles, fou de rage : Vermine ! Si ton père n'a pas réussi, alors pourquoi penses-tu y arriver?

Henri relève la tête sous la remarque, affichant un air blessé mais déterminé.

—Pourtant mon père avait le soutien du congrès, ceux-là même que vous cherchez à renverser, vous pouvez nous cracher dessus comme des chiens, il n'empêche que vous n'aurez jamais le pouvoir.

—Mon cher monsieur Rabera, laissez-moi vous dire que quand je serai le prochain chef de l'alliance, j'annihilerai toute forme de pacifisme, de liberté individuelle. Mon nouveau gouvernement militaire, s'assurera de déséquilibré, la protection des droits individuels et la sécurité nationale, laissant la place à mon autorité.

—Tant qu'un être humain sera debout, il y aura toujours quelqu'un pour se battre pour la liberté. Quand les citoyens réaliseront qu'ils ont perdu leurs libertés, une guerre civile éclatera. Votre gouvernement militaire est voué à l'échec. Sinon, pourquoi avoir éliminé mon père et tant d'autres si vous pensiez avoir déjà gagné.

Charles se redresse et rajuste sa veste puis, il se détache d'Henri quelques instants et s'approche de l'un de ses hommes, lui dit des choses que je n'entends pas et revient sur ses pas, vers Henri. Lentement, il le domine de toute sa hauteur et le juge pendant quelques secondes. Puis, sans crier gare, il lève le poing et le rabaisse sur le visage d'Henri. Sous l'effet du coup, la tête d'Henri part sur le côté mais il ne dit rien, encaissant le coup dans un silence qui me rappelle le courage qu'il a en lui. Il ne prononcera pas le moindre gémissement parce que son combat est juste et noble. Qu'il se batte pour ses amis et sa famille.

—Un chien peut se pavaner comme un coq, mais quoi qu'il dise, il reste un chien, hurle Charles : Votre père en est l'exemple parfait.

Henri redresse fièrement la tête, ne laissant rien paraître malgré que son œil soit rouge et gonflé, avec des reflets violets.

—Aller ! Emmenez le dans le camion, dit Charles : J'en ai assez vu pour aujourd'hui.

Deux hommes se précipitent sur Henri et le prennent chacun par un bras. Ce geste a pour effet de me faire réagir. Aussitôt, je me redresse en posant une main sur mon genou pour me relever mais Abdul pose une main sur mon bras, affichant un regard dur.

—Ne bougez pas ! M'ordonne Abdul.

—Mais...

—Non, pas de mais !

—Mais Abdul, vous avez entendu ce qu'il a dit, imaginer ce qu'il va lui faire...

—Ça ne me fait pas plaisir de rester là sans bouger, mais je sais que son sacrifice n'est pas vain, il le fait pour la bonne cause, pour nous, pour vous! Ne gaspillez pas son geste, faites honneur à son sacrifice, me dit-il le visage dur.

Ses mots me rappellent à l'ordre et je m'accroupis de nouveau en serrant mes poings sur cette terre sèche. Je suis égoïste et à cet instant, cet égoïsme est lourd à porter. Abdul est fidèle à Henri mais il met de côté ses sentiments pour respecter sa promesse alors que moi, j'ai envie de le rejoindre.

To HimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant