Chapitre 47

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Le lieu du rendez-vous n'est pas très loin d'ici. Il est dans l'Isokon Flats dans un des appartements construits dans les années 30. Ce bâtiment est bizarre. C'est un bloc appartements sur 3-4 étages, en béton armé. Si de l'extérieur, je trouvais ça très strict à faire peur, de l'intérieur, c'est pire.

Nous sommes dans l'un des appartements du sous-sol. Le sol est encore à l'état brut avec son béton. Les vitres du fond sont de petites fenêtres, qui donnent assez peu de lumière. Parfait, pour se donner rendez-vous et passer inaperçue.

Je suis assise sur le sol dur et froid, attendant que mon père arrive. Je suis assez stressé mais je n'ai aucun doute sur ce qui va se passer. La salle est remplie de soldats lourdement armés. Prêt à s'en servir. Charles est à côté de moi, debout les yeux perdus à dans le reflet des vitres. Ses poings sont serrés. Il est prêt à voir mon père.

Pourtant, une chose est sûre, je ne les laisserai pas faire de mal à mon père sans me battre. Je n'ai pas les mêmes forces que ces hommes mais ma volonté est la plus puissante, la volonté de protéger ma famille est plus forte ! J'ai mon couteau mais aussi mon corps.

—Vous devez avoir hâte de voir votre père? me demande Charles. Ne vous en faites pas mes hommes ne devraient plus tarder. Ce n'est qu'une question de minute.

Je serre les dents et les poings. Oui, j'ai envie de revoir mon père mais je ne me leurre pas sur la suite des événements. Les hommes de main de Charles sont allés le chercher. Pour être sûr qu'il soit venu seul, sans armes et sans moyen de repli.

La colère et la frustration montent en moi comme une traînée de poudre. Je secoue la tête et serre les poings contre moi.

—Je ne vous laisserai pas faire. Si vous lui faites le moindre mal, je vous retrouverai et je vous tuerai de mes mains.

Il se tourne vers moi, affichant un air surpris.

—Tient donc, la guerrière s'est-elle réveillée? Seriez-vous devenue une adepte de la vengeance, de la violence ?

J'ouvre la bouche, prête à répliquer quand soudain la porte s'ouvre. L'un des hommes de main de Charles entre le premier, puis se décale sur le côté, laissant apparaître une autre personne.

—Papa !

Ses yeux s'agrandissent aussitôt. Il lâche la valise qu'il tient dans sa main et se précipite vers moi mais l'un des hommes de main de Charles passe devant lui, l'empêchant de continuer sa route.

—Eve !

Je me relève du sol et m'approche de lui mais aussitôt, Charles me saisit le bras.

—Ne bougez pas tous les deux sinon, je vais devoir faire en sorte d'arranger cela, dit Charles.

Je retire mon bras brusquement. Je ne veux pas qu'il me touche.

—Relâchez ma fille, Charles, cette affaire ne la concerne pas.

Charles sourit, puis pose son regard sur moi et sur mon père.

—Au contraire, mon vieil ami. C'est une affaire de famille. De plus, c'est grâce à elle que j'ai pu vous amener dans mon piège.

—Vous servir de ma famille est de la bassesse pure et dure.

—La fin justifie les moyens. Surtout si grâce à cela, vous abandonnez les charges contre moi.

—Ça ne sera pas suffisant.

Charles croise les bras devant lui.

—Ah non? Tiens donc, et pourquoi cela?

To HimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant