Chapitre 51

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—Charles a été emmené dans les cellules du congrès, sous bonne garde. Ils vont procéder à son procès dans 5 jours, explique mon père. En attendant, ils amassent les preuves contre lui.

J'expire l'air de mes poumons. Ce moment arrive à grand pas mais cinq jours, c'est encore trop long. Pourtant, je ne dois pas faire la difficile.

—Et Andrew Marshall? questionne Henri. Il a du pouvoir aux congrès, ainsi que de nombreux partisans.

—Il sera destitué de son poste, je suppose, répond mon père. Il passera un interrogatoire approfondi dans les jours qui viennent. Les preuves que vous avez trouver son contre lui, il ne fera pas partie de l'assemblement en tant que représentant, seulement en accuser.

—Il n'a pas dû penser que son amitié avec Charles lui causerait la fin de sa carrière, repondé-je.

—Ce qui est grandement dommage pour lui. Il devait être à la retraite et couler des jours paisibles, jusqu'à la fin de ses jours. Au lieu de ça, il va être jugé.

—Qui va prendre la tête de l'alliance? questionne Henri.

Mon père pose sa tasse sur la table basse, puis se tourne vers Henri, le visage grave.

—En réalité, je voulais proposer ce poste a Monsieur Rabera.

Je regarde mon père, surprise qu'il propose ce poste à Henri. Henri et mon père se battent pour la paix mais mon père prône la non-violence tandis qu'Henri est prêt à utiliser les armes pour se battre. On peut tourner ce problème dans tous les sens, ils n'emploie les mêmes manières.

Henri croise les mains devant lui, le visage grave, celui qu'il prend quand il a une grande décision à prendre.

Est-ce qu'il va accepter?

—Merci de votre proposition mais je vais devoir refuser. Je me suis lancé dans cette quête uniquement pour venger mon père et faire destituer Charles. Mon combat est donc fini. De plus, le mouvement de l'aigle, dont je suis le représentant, serait un ennemi direct de cette position.

—Je comprends, c'est peut-être mieux ainsi. C'est un lourd fardeau que d'être le chef de l'alliance.

—Beaucoup d'ennemis aussi, continu Henri.

—Est ce qu'on rentre enfin dans un air de paix ? demande ma mère.

—L'alliance existe toujours, le combat n'est pas réellement fini, continu mon père. Andrew Marshall et Charles Déplaire ne sont qu'une infime partie de notre combat pour préserver la paix.

Puis, le silence s'installe, comme pour rappeler que bon nombre d'entre nous, resterons dans le combat de la paix. Une sorte de guerre pour maintenir une paix fragile.

—Qu'allez-vous faire monsieur Rabera a présent? questionne Martine.

—J'ai d'autres projets en tête maintenant. De plus, je vais reprendre l'entreprise familiale. J'ai pas mal de travail qui m'attends.

—A Londres? demande ma mère.

—Oui, la plupart du temps, répond Henri en me regardant. Enfin, du moins, je ne serai pas loin.

Henri souris, pose une main sur ma cuisse et récupère ma main. Mon cœur s'affole à ce contact mais aussitôt, mes yeux se posent sur mon père qui fixe ses yeux sur nos deux mains jointes. Ses joues prennent une teinte rosée.

—Monsieur Raberra, votre main sur ma ...

—James, disent en cœur ma mère et Martine.

—Quoi? hurle mon père dans leur direction. C'est encore ma fille a se que sache !

—Oui mais vu comme c'est parti, monsieur Rabera sera ton beau-fils.

—Mais, il...

Puis sa voix se perd et son teint passe d'une nuance rosé a blanc. C'est dur pour lui, c'est sûr. Il pose ses yeux sur nous, se racle la gorge et se lève de son siège.

—Bien, nous en avons fini pour aujourd'hui. Euh... Si vous voulez bien m'excusez, j'ai encore des choses à faire.

Je regarde mon père se diriger vers la porte, une appréhension dans le cœur. Dans le fond, je sais qu'il fait des efforts pour moi mais qu'il n'est pas prêt à ce que je mène ma propre vie. Dans le fond, on a pas mal d'années à se rattraper pour se connaitre.

—Papa, attends.

Je m'approche de lui, lâchant la main d'Henri. J'ai soudainement envie qu'il comprenne ce que je ressens

—Nous aussi, on a pas mal de choses à faire, non? Ma relation avec Henri ne changera pas ça.

Il me regarde surpris, puis baisse les yeux, comme un enfant pris en faute.

—Si tu en as envie, alors...

—Oui, j'ai très envie de passer du temps avec mon papa.

Ses yeux vert tachetés deviennent soudainement humides. Il se penche, passe ses bras autour de mes épaules et me ramène contre son cœur.

—Je suis heureux de t'avoir pour fille.

—Moi aussi, je n'aurais jamais pu imaginer meilleur père que toi, dis-je en passant mes bras dans son dos.

Puis, il recule et pose sa main contre ma joue en souriant.

—Monsieur Weaver, dit soudainement Henri.

Henri se lève à son tour et s'approche de mon père, le visage grave.

—Je voudrais m'excuser, je vous ai mal jugé. Sans votre aide et votre implication, Charles serait encore libre aujourd'hui.

Mon père le regarde visiblement surpris, puis lisse les bords de sa veste.

—Eh bien, oui ...Faire les choses sans violence n'est pas toujours...

Mais il s'arrête, se racle la gorge, récupérant un peu de prestance.

—Non, ce que je veux dire, c'est que...sans vous non plus, nous n'aurions rien pu faire. Vous avez prouvé votre valeur. Votre père serait fière de vous.

Les yeux d'Henri affichent la surprise. Puis, il baisse la tête en avant en posant une main sur son ventre.

—Je vous remercie.

Mon père me regarde un moment et m'affiche un sourire. Je réponds à son sourire. Puis mon père se tourne et pose sa main sur la poignée de la porte.

—Attendez, j'ai une proposition à vous faire, dit Henri. 

To HimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant