Je recule, les larmes aux yeux. J'ai du mal à croire qu'elle est là, devant moi, en chair et en os. Mon cœur est au bord de l'explosion. Submergé à la fois par la joie et l'amour.
—Maman, maman!
Je pose mes bras sur les siens en remontant lentement de ses avant-bras à ses bras. J'ai besoin de la sentir, de vérifier qu'elle est bien là, avec moi.
—Tu es là...enfin...
Elle pose la paume de ses mains sur mes joues et essuie du pouce, la larme que je retiens dans le bas de ma paupière.
—Oui, ma chérie, je suis là, dit-elle.
Elle est vraiment là. Rien n'a changé.
Mes yeux se baladent sur les traits de son visage, de ses petites pattes d'oie aux coins à ses yeux marron, tout est là, comme avant. J'ai tant rêvé de ce moment. Dès que j'ai quitté Londres, ces retrouvailles sont ma priorité.
—Tu vas bien? La questionné-je.
—Je vais très bien, je t'assure.
Pourquoi j'ai du mal à y croire? Nous avons été séparés tellement longtemps que ces mots me semblent dur à donner une réalité.
—Mais...
—Vous voilà enfin réunis, dit soudainement Charles.
Mon cœur s'emballe, comme si un groupe de chevaux en avait pris les rênes. Je retire la main de ma mère de ma joue et me relève, me rappelant soudainement qu'il est là et que nous sommes ses prisonniers. Le charme des retrouvailles est rompu par sa présence. Même ça, il me le prend. La rage monte de nouveau en moi, je ne dois pas oublier que c'est à cause de lui que nous sommes ici.
—Vous êtes heureuse Karen, n'est-ce pas ? Je vous avais promis de faire venir votre fille parmi nous.
Puis, il avance d'un pas et pose des yeux faussement doux sur ma mère.
—Je tiens mes promesses faites aux dames...
Je me mets pile entre lui et ma mère, espérant lui montrer que je lui interdis de s'approcher d'elle.
—Ce que vous avez fait n'est pas digne d'un être humain, rétorqué-je : Alors, ne commencez pas avec les promesses et les faux sourires.
—Oh, tiens donc! Vous me faites la leçon Mademoiselle Weaver. Pourtant, si vous me parlez de manière humaine, je vais devoir vous rappeler que vous vous êtes introduite chez moi, amenant avec vous tout un groupe de mercenaire.
C'est le comble! Me faire porter le chapeau comme si j'avais commis un crime. Oui, nous nous sommes introduit ici en douce, armés jusqu'aux dents mais c'est uniquement pour sauver les gens qu'on aime et qu'il nous a volé. Il peut tourner le problème dans tous les sens, le monstre c'est lui, pas moi.
—Vous...
Mais les mots ne sortent plus à travers ma bouche. Je m'approche de lui, la rage au corps. J'ai envie de le frapper mais avant même de l'atteindre, un soldat pointe son arme dans ma direction, arrêtant mon élan. Je m'arrête aussitôt en serrant les poings contre mon flanc. L'air dans mes poumons est brûlant, comme prêt à jaillir de mon corps.
—Vous devriez profiter de ce moment pour vous retrouver, vous reposer et vous détendre, finit par dire Charles.
—Le seul moyen de se détendre, c'est de ne plus vous voir, lui dis-je.
—C'est bien dommage de le prendre comme ça parce que vous allez, vous et votre mère, habitez avec moi, dit-il sûr de lui : Alors je vous conseille de m'obéir.
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To Him
RomantizmCertaine personne sont-elles destinées à se rencontrer, à tomber amoureuse ? Personnellement, je ne sais pas. Je suis plutôt terre-a-terre dans mon genre. À vouloir une vie calme, tranquille et bien ranger Finalement, c'est un combat de chaque insta...