Epilogue

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Je mords mon ongles pour la énième fois en reprenant une nouvelle la route du couloir. Depuis l'annonce dans la salle de conférence, je n'ai plus de nouvelles d'eux. Ils sont tous sortis précipitamment de la salle.

—Ma chérie, calme toi.

—Je n'y arrive pas maman! C'est fini, alors ou sont-ils?

—Je ne sais pas. Attendons de voir ton père et Henri. Ils savent que nous les attendons.

Je souffle en m'asseyant lourdement sur les chaises. Je n'aime pas ça. L'attente est l'une des choses les plus difficiles à vivre pour moi. A chaque fois, j'ai l'impression qu'on va m'annoncer une chose grave.

Qu'on va me voler une personne que j'aime.

Je mets ma tête dans mes mains, les coudes contre mes genoux. L'air devient pesant, comme mon cœur.

—Les voilà ! dit soudainement Martine.

Je me lève aussitôt d'un bond. Les deux hommes s'approchent de nous, le visage grave. L'inquiétude monte dans mon cœur. Que s'est-il passé?

Mes pieds bougent d'eux-même et s'élancent dans les bras d'Henri. Il referme ses bras autour de mes épaules, m'attirant plus contre lui.

—Henri? Si tu savais comme j'étais inquiète.

—Ça va mon coeur.

Je recule, explorant les traits de son visage. Il n'affiche ni joie, ni colère.

—Que se passe-t-il ?

—Charles a perdu, c'est fini, explique t-il.

Pourtant, leurs visages n'affichent pas la satisfaction que j'aurais cru. Ils se regardent.

—Andrew Marshall s'est échappé, continu mon père.

Mon père secoue la tête d'un air las.

—J'aurais dû y penser. Il ne pouvait pas se faire arrêter si proche de la retraite. En plus, il a un réseau immense, dans plusieurs pays même. Il peut-être n'importe où.

—Ça change quelque chose pour nous?

—Pas vraiment. L'alliance doit rendre des comptes avec le peuple. Charles est arrêté et peinera sa peine sous bonne garde mais ce n'est jamais bon de laisser un rat en liberté.

Je fronce les sourcils. Je devrais être heureuse que Charles soit arrêté mais j'ai peur qu'Andrew Marshall ne fasse la même chose que lui.

—Il ne le sera pas longtemps, dit Henri. Le mouvement de l'aigle s'engage à le retrouver.

Mon père le regarde surpris. En même temps, je le suis aussi. C'est Henri qui dirige ce mouvement. Je recule légèrement. Un nouveau vide s'installe dans mon cœur.

Est ce qu'il va partir?

—Vous êtes sur? Vous reprenez la tête du mouvement? questionne mon père.

Henri secoue la tête et passe une main sur ma taille.

—Non, Rachid et ses hommes s'en occuperont. Moi, j'en ai fini de la chasse à l'homme.

L'air dans mes poumons sort. Je suis rassurée.

—Bien, merci de votre aide, dit mon père.

Je passe mes bras autour du torse d'Henri.

—On est en paix, pour de bon? La guerre est finie, non? dis-je tout bas.

Il penche sa tête vers le bas, comme s'il ne parlait qu'à moi.

—Disons que la paix n'est pas l'absence de guerre. Maintenir la paix est une volonté, un choix.

—C'est ce que nous voulons tous, comme un désir profond.

—Entre autre chose, oui.

—Comme quoi?

Il se penche vers moi, affichant un regard tendre.

—Votre main sur ma ...

—James !!

Fin 

To HimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant