Chapitre 31

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Des coups de feu?

J'essaie de me lever pour regarder à travers l'encadrement de l'ancienne fenêtre mais Abdul pose une main sur mon épaule et d'une légère pression m'incite à me baisser.

—Restez cachés, me dit-il tout bas: Il ne faut pas qu'il trouve notre position.

—Mais les coups de feu, Henri et les autres sont en danger.

—Non, je ne pense pas qu'il ait entendu les coups de feu, ils sont plus proches de notre position à nous que celle de monsieur Henri.

De nous? Mais nous sommes à l'écart dans la maison abandonnée.

Abdul prend son talkie et allume le bouton « écoute » pour capter le moindre son mais le signal est bizarrement sous silence. Ces secondes d'attente m'angoissent. Je ne sais pas ce qu'il se passe, ni si Henri est blessé.

Je refais une tentative pour voir à travers la fenêtre mais, ma vue est cachée par des arbres et de petits buissons tout sec. Je commence à m'inquiéter et à voir la réaction d'Abdul, je crois que mon inquiétude est justifiée. Il a le visage impassible mais alerte. Sa main est posée sur la crosse de son arme, prêt à s'en servir au besoin.

—Et si on aller voir les autres ? Ils ont sûrement besoin d'aide, dis-je.

—Non, ce n'est pas une bonne idée.

—Mais...

—Ecoutez, j'ai des ordres, je dois assurer votre sécurité quoiqu'il arrive. Les autres sont avec eux et aucun de nous ne laissera tomber l'un des nôtres. Si on veut vraiment les aider, le mieux c'est de rester ici, me dit-il d'un ton neutre.

—Mais, ils ont...

Soudain, Abdul lève la main pour me faire taire en posant un doigt sur les lèvres. Il me fait signe de ne pas bouger. A-t-il entendu quelque chose?

Il se lève, son arme contre lui et se déplace un pas après l'autre, vers le centre de la pièce, le plus doucement possible. Il se dirige vers la porte et passe le mur de brique, en visant avec son arme et disparaît de mon champ de vision.

Les secondes défilent dans un silence lourd. Aucun coup de feu près des autres, ni signe de vie d'Abdul. Que se passe-t-il, bon sang !

Assise sur le sol poussiéreux de cette vieille maison, je patiente, attendant le moindre signe d'Abdul. Puis, des coups de feu sont tirés tout près de ma position. Est-ce Abdul qui a tiré ?

—Abdul? Dis-je le plus doucement possible.

Le doute m'assaille. Je sais qu'il m'a dit de rester ici mais s'il a besoin d'aide, je dois faire quelque chose, ou du moins, me rendre compte par moi-même de la situation. Le tout, c'est de ne pas se faire remarquer. Oui! Courage Eve! Il a besoin de toi.

Je me penche en avant et rampe sur le sol poussiéreux, vers la sortie qu'il a emprunté, espérant être la plus discrète possible. Une fois devant, je regarde vite fait dans le couloir en ruine pour voir s'il n'y a personne et emprunte le chemin de gauche, toujours en rampant. La maison est en ruine mais heureusement il reste des semi-murs pour me dissimuler. La poussière est vraiment abondante et j'ai très envie d'éternuer mais je me retiens le plus possible. Je continue de ramper dans ce reste de couloir quand des bruits de lutte au fond à droite, attirent mon attention. Abdul ? J'accélère la cadence et me dirige vers l'interception du couloir. Les bruits semblent venir du petit escalier qui descend sur le côté. Je me rapproche et descends les marches sur les fesses, le plus discrètement possible. J'espère qu'elles ne vont pas se casser sous mon poids, le bâtiment est si vieux.

To HimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant