Je lâche mon père et me tourne, encore émue par notre conversation vers le son de la voix. C'est Rachid au volant du land Rover, garé sur le côté. Son apparition au milieu des deux immeubles me réconforte. Elle est la bienvenue surtout avec l'animosité entre mon père et Henri. Nous allons pouvoir partir d'ici et continuer notre mission. La question est : Est-ce que mon père vient avec nous? Je fixe mon père un instant, attendant sa réaction face à Rachid. Il regarde Rachid, le visage étonné. En même temps, c'est normal, il ne le connaît pas et ne se doute probablement pas de qui il est.
—Nous ne sommes pas à l'abri ici, continue Rachid : Il faut partir d'ici le plus vite possible.
—Oui, allons-y, dit Henri avant de se tourner vers moi : Eve, je suis désolé mais cette discussion devra attendre.
Je baisse les yeux avec la lourde impression d'avoir un dilemme dans mon cœur. C'est maintenant que tout se joue. Mon père ou Henri ? Pourtant, mon père est venu jusqu'ici pour moi et je sais au fond de moi que je ne peux pas le laisser derrière moi. Pas une nouvelle fois.
—Je comprends mais...et mon père, dis-je la voix tremblante.
Henri plonge son regard dans le mien. J'ai soudainement peur qu'il se sente abandonné mais son regard n'exprime que de la compassion et de la douceur.
—Monsieur Weaver, dit-il sans me quitter du regard : Vous êtes d'accord pour venir avec nous ? Vous pourrez en apprendre plus sur Charles et nos avancées sur sa destitution. Je vous dirai tout ce que nous savons, ainsi que notre rôle dans cette guerre.
Mon père, visiblement surpris, le fixe quelques secondes, le visage fermé, puis croisent les bras.
—Sans faux semblant ? demande mon père : Que ce soit vos projets de sauvegarde de l'humanité et celle de sa destruction ?
Henri fixe mon père, le visage plus dur.
—Je suis un philanthrope monsieur, je ne cherche pas à détruire l'humanité, dit Henri : Alors, vous acceptez mon offre ?
Mon père hésite, c'est certain et la situation ne semble pas lui plaire. Pourtant, dès qu'il pose son regard sur moi, ses yeux deviennent plus doux et il hoche la tête.
—Très bien, je vous suis, dit mon père : Je ne veux pas laisser ma fille. Je vous écouterai pour me faire mon propre avis. Je vous demanderai d'être honnête avec moi monsieur Rabera, vous ne pouvez plus vous cacher. La situation ne nous le permet pas !
—Je comprends, c'est légitime. Que ce soit pour mes activités ou nos enquêtes contre Charles, je vous dirai tout.
Mon père hoche la tête. J'apprécie que mon père fasse un effort, qu'il passe outre ses idées pour laisser le temps a Henri de s'expliquer. Au fond de moi, je commence à croire que s'ils travaillaient ensemble, ils pourraient faire une bonne équipe, qu'ils pourraient faire de ce monde un havre de paix. C'est peut-être une idée un peu bête mais j'aime y croire.
—Sans mettre ma fille en danger, évidemment, continue mon père.
—Évidemment, dit Henri.
Je secoue la tête et m'approche d'Henri. Pendant un instant, je me perds dans ses yeux doux et rassurants. J'espère qu'il sait que ce qu'il vient de faire pour mon père est précieux à mes yeux.
—Merci, dis-je tout bas pour que lui seul m'entende.
Henri avance vers la voiture d'un pas décidé mais aussitôt, je tiens son bras pour l'aider à avancer. J'ouvre la porte arrière mais, mon père ouvre l'autre portière arrière et s'assoit. Je regarde Henri d'un œil surpris. C'est assez clair que je ne peux pas le laisser derrière avec mon père, déjà qu'il ne s'entende pas bien alors assis à 50 cm, ce n'est pas bon. J'ouvre la porte de devant et laisse Henri prendre place devant avec Rachid et rejoins mon père. J'accroche ma ceinture et Rachid démarre aussitôt.
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To Him
RomanceCertaine personne sont-elles destinées à se rencontrer, à tomber amoureuse ? Personnellement, je ne sais pas. Je suis plutôt terre-a-terre dans mon genre. À vouloir une vie calme, tranquille et bien ranger Finalement, c'est un combat de chaque insta...