Chapitre 26

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Il me prend la main, pose sur moi un regard plein d'assurance et ouvre lentement la porte. Il lance un rapide coup d'œil dans le couloir sur la gauche, attenant à la chambre. Heureusement pour nous, il n'y a personne en vue. Henri m'entraine dans le couloir de droite ou se trouve une pancarte où est écrit "EXIT" avec une flèche qui indique le chemin de la sortie. Nous suivons la direction du panneau et avançons, jusqu'à un détour du couloir. Henri me lâche la main pour regarder s'il y a quelqu'un dans le prochain couloir et malheureusement, il y a des gens : une infirmière avance avec une vieille dame à son bras et un homme, qui met du linge sale dans une panière. Je penche la tête pour regarder à mon tour, la pancarte qui indique "exit" avec la flèche est au fond de ce couloir, la sortie est là-bas. Le problème, c'est que je ne sais pas si nous allons pouvoir passer sans qu'ils nous voient. Henri me saisit la main et se penche à mon oreille.

—Marche à côté de moi et ne dit rien, me dit Henri.

J'hoche la tête et me place à côté de lui, contre le mur. Nous avançons silencieusement vers la sortie. J'ai l'impression que le temps passe au ralenti et que le seul son que j'entends est le battement de mon cœur. Pourtant, personne ne fait attention à nous. Arrivé au fond, Henri me prend la main et m'attire doucement dans la direction de la pancarte.

—Par ici, dit-il.

Nous tournons dans le prochain couloir, qui lui est vide et avançons aussi rapidement que possible jusqu'au fond. Une porte à double battant se dessine devant nous, derrière se trouve les escaliers et la sortie ! Henri se tourne vers moi.

—Nous allons descendre directement, dit-il : Si tu vois quelqu'un ne prononce pas un mot, tu ne parles pas l'espagnol et nous devons être les seule "étrangers" dans l'hôpital, mieux vaut rester discret. Il prend une seconde de pose et continue : Eve, s'il se passe quoi que ce soit, tu ne regardes pas en arrière et tu cours, compris?

Je le regarde bouche bée, vexé qu'il me propose de le laisser derrière. Henri prend beaucoup sur lui et fait tout pour me mettre en sécurité mais je ne veux pas être un poids. Moi aussi, je suis capable de l'aider et je veux qu'il le sache, qu'il l'accepte. Nous avons traversé pas mal d'épreuves jusqu'ici et il est hors de question que je le laisse.

—Promis, je tape pas la discute avec des inconnues mais ne compte pas sur moi pour t'abandonner derrière moi, nous sommes une équipe, dis-je en poussant les deux battants de porte.

Il me regarde, visiblement surpris par mes paroles puis, secoue la tête.

—Eve...

—Stop, c'est inutile de discuter, le coupé-je : Ce n'est pas négociable Monsieur Rabera!

Je passe devant Henri, décidé et à peu près aussi sur de moi qu'un poulet qui saute dans un jacuzzi. Pourtant, Henri me suit sans rien dire. Par chance, sur les plusieurs étages que nous descendons, il n'y a personne. Arrivé en bas, l'entrée du parking se dessine devant nous. Je suis essoufflé et mes jambes tremblent à cause de l'effort. Je regarde Henri sans dire un mot. Il transpire un peu mais ne laisse rien paraître, comme si tout allait bien.

Une voiture nous passe devant, suivie d'une moto qui se gare à côté de nous. Un couple de personnes âgées arrivent sur le côté et se dirigent vers l'ascenseur qui est juste à côté des escaliers que nous avons empruntés. Je regarde de gauche à droite, à la recherche de la sortie mais elle ne doit pas se trouver ici.

—La sortie ne doit pas être bien loin, me chuchote Henri : Nous allons sortir du parking et nous éloigner le plus possible de cet endroit. Nous aviserons ensuite.

Henri m'entraine sur le côté, dans la direction d'où sont venues la voiture et la moto. Nous traversons le parking silencieusement et au bout d'une minute, la route de la sortie se dessine. Henri serre ma main et nous nous mettons à courir vers la sortie. Une fois dehors, la lumière vive du soleil m'éblouit et me force à plisser les yeux.

To HimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant