INCENDIE [JENIFER X MATT POKORA]

CHAPITRE 42

[JENIFER]

23 octobre,

Merde. Merde. Et merde. Je crois que je viens de perdre les eaux. Je crois. Ou... Non, j'ai bien perdu les eaux. Mon dieu, je n'ose plus bouger et il faut que j'appelle Matthieu. Il est où ? Il n'est jamais là quand il doit l'être !

— Matthieu, crié-je dans la maison.

J'entends des pas dévalés les escaliers. Je savais qu'à hurler son prénom, il rappliquerait dans la seconde pour moi.

— Qu'est-ce qu'il se passe Jen ?

— Je crois que j'ai perdu les eaux.

Il baisse le regard vers le sol, puis le relève vers moi. Dans ses yeux, je le vois paniquer.

— Oh mon dieu, on doit aller à l'hôpital ! Dépêche-toi.

— Il faut que je me change.

— On a le temps ?

— Il faut, je ne débarque pas comme ça à l'hôpital.

Matthieu me laisse et court vers l'étage. Je sais qu'il se dépêche, mais le temps me semble long. J'appréhende énormément la première contraction. J'en ai eu quelques-unes ces derniers jours, mais rien de bien violent. Je sens que je vais dérouiller. Matt revient avec un autre pantalon et il m'aide à me changer. D'un coup, une douleur au ventre me prend et je m'assois sur le canapé.

— Ça va ? Me demande-t-il.

— T'as d'autres questions connes Matthieu ?

— Un tas. Je prépare la voiture.

— Tu restes !

Ma main empoigne la sienne et je la serre fortement à cause de la douleur. Sur internet ils disent que ça dure deux minutes. Je n'y crois pas, j'ai l'impression que ça fait trois heures que j'ai mal là. Je respire fortement pour me calmer après cette première contraction.

— Viens, on profite du moment de pause pour aller à la voiture.

Matthieu me tient quand je me lève. On s'avance vers la voiture et je monte dedans. J'ai déjà chaud. On a déjà fait le trajet vers l'hôpital plusieurs fois pour aller à des rendez-vous, je sais que le trajet dure une vingtaine de minutes. Avec un peu de chance, je n'aurais qu'une contraction dans la voiture. J'espère. Oh putain ça revient. Sans la possibilité de tenir Matt, ma main se serre autour de la poignée de voiture. Je sens la main de Matthieu sur ma cuisse. Ça me fait du bien. Ça me détend et j'arrive à passer au-dessus.

— On est arrivé Jenifer.

Prise dans mes pensées et mes peurs, je n'avais même pas fait attention à notre arrivée à l'hôpital.

— Je vais chercher des médecins, reste forte.

26 octobre,

Trois jours. Ça fait trois jours que je suis à l'hôpital et je n'ai toujours pas mon enfant. Alors que j'ai perdu les eaux, que j'ai eu des premières contractions, je n'ai pas accouché. Mon col de l'utérus ne s'est pas ouvert. Par la même occasion, ça fait trois jours qu'ils essaient de déclencher l'accouchement sans y parvenir. Je commence déjà à être fatigué alors que le travail n'a pas encore été fait. Je ne sais pas comment je vais tenir. Matthieu est avec moi depuis ces trois jours, il n'est même pas rentré dormir à la maison et a préféré rester avec moi. Il est tellement adorable.

Là encore, il est avec moi, sa main dans la mienne. Cependant, il semble lutter pour ne pas s'endormir. Il est réveillé par quelqu'un qui frappe à la porte de ma chambre. Sans qu'on ne donne l'autorisation, le maître-accoucheur entre dans la pièce.