CHAPITRE 27

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[JENIFER]

20 avril,

Matthieu pose le dernier carton et souffle. Tout le monde a les yeux rivés sur lui. Il essuie la transpiration sur son front.

— Enfin ! Lâche-t-il en laissant retomber ses bras le long de son corps. Jeni, j'espère que tu as profité du fait de ne rien faire pour acheter un pack de bières.

Je le dévisage. Comment ça ? Le regard de nos amis s'implante sur moi. Ils attendaient donc tous de boire une bière après le déménagement ? Pourquoi Matthieu ne m'a rien dit avant, car oui, je serais passée au magasin. Là, je n'ai rien à leur proposer. Je suis complètement perdue, assise sur ma chaise.

— Matt, laisse-là, lance un ami, elle nous offrira une bière plus tard. Vous avez encore pas mal de travail à faire pour l'aménagement. Vous voulez de l'aide ?

— Désolée pour les bières, je n'y ai pas pensé, dis-je en me levant. Je vous en offrirais quand vous reviendrez. Je pense qu'on va se débrouiller tous les deux. Merci d'avoir répondu présent pour le déménagement.

Pour être honnête, je ne pensais pas qu'ils allaient être si nombreux, mais il faut croire qu'on peut compter sur les amis de Matthieu. Cependant, ils ont l'air tous épuisés. Je ne veux pas leur en demander plus, ils ont tellement fait pour nous. Là, nous avons principalement que des cartons à déballer. Nous avons le temps de le faire, surtout que je vois mon Matthieu épuisé aussi. On raccompagne nos amis vers l'extérieur, les remerciant une nouvelle fois, puis on rentre tous les deux dans la maison. Notre maison. Nous avons eu la discussion sur la taille de l'appartement qui n'allait pas pouvoir accueillir notre enfant. Matthieu était d'accord avec moi, il nous fallait une maison, avec un grand jardin pour qu'il puisse jouer au football. Alors on a cherché et en deux semaines, nous avons trouvé la maison de nos rêves. Elle est tellement différente de celle qu'on avait à l'époque. Elle est si belle. Dès que j'ai mis un pied dedans, je me suis senti bien. C'est ici que je veux élever notre famille. Alors que je regarde les cartons qui attendent d'être déballés, Matthieu vient m'embrasser dans le cou avant d'aller s'installer sur le canapé.

— Je suis crevé, lance-t-il en soupirant.

Je m'avance vers lui, m'assois à côté de lui. Sa main vient prendre la mienne et par sa force, il me fait pencher vers lui. Je dépose un baiser sur sa joue. Il pue la transpiration par contre.

— Merci Matthieu.

— Pourquoi ?

— Pour le déménagement, pour la maison. Pour toi.

— C'est normal. En tout cas, toi, tu ne dois pas être fatigué, dit-il en riant.

Ses doigts parcourent mon épaule et mon bras en les caressant. Je me redresse vers lui.

— Tu te moques de moi j'espère. C'est toi qui n'as pas voulu que je fasse le déménagement avec vous sous prétexte que j'attends un bébé.

Sa main trouve mon visage et son pouce caresse ma joue.

— Bien sûr, je ne voulais pas que tu te fasses du mal, à toi ou même au bébé. Je préférais te voir rien faire.

— Je vais m'occuper des cartons de toute façon, tu n'as qu'à te reposer un peu.

— Ne le fais pas toute seule.

— Pose-toi un peu, je commence sans toi, comme ça, on aura fini plus rapidement.

Je dépose un baiser sur sa joue, il sourit et me demande de faire attention. Bien sûr que je fais attention. Je quitte la pièce et je commence à ouvrir des cartons pour ranger la vaisselle, des bibelots. Ce n'est qu'un bon quart d'heure après que Matthieu vient me rejoindre. Ensemble, on continue de tout ranger. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que je ne peux pas être plus heureuse qu'à ce moment-là, en nous voyant nous installer tous les deux, dans notre chez-nous.

INCENDIE [JENIFER X MATT POKORA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant