CHAPITRE 13

279 15 1
                                    

[MATT]

30 janvier,

Jenifer, ce n'est pas la femme que je veux aimer pour une nuit. Non, je veux l'aimer toute la vie. De toute façon, je l'aime depuis beaucoup trop longtemps. Discrètement, on a quitté la fête, sans attirer le moindre regard vers nous. Nous sommes rentrés à l'hôtel où pour la deuxième fois de cette semaine, on s'est donné l'un pour l'autre. Je ressens toujours de fortes sensations quand son corps est contre le mien, des sensations que seule elle sait me procurer. L'entendre murmurer mon prénom pendant mes vas et viens a su me rendre fou d'elle. Dans un dernier coup de rein de ma part, elle s'est abandonné dans un gémissement plus important que les autres et d'un coup, son corps s'est détendu. Ses ongles, plantés dans ma peau, me font de douces caresses. Elle a eu du mal à retrouver une respiration normale, moi aussi. Je la regarde, elle me sourit. Son visage est brûlant, elle est transpirante. Je caresse ses cheveux et elle rit doucement.

— Ça va ? Lui demandé-je en souriant.

— Oui.

C'est bizarre, mais je suis bien là. Je la couvre à nouveau de baisers, de son visage, ses lèvres à sa poitrine. Elle rit toujours de la même façon et ça me donne des frissons. Je me couche enfin à côté d'elle. Elle vient se poser contre moi, mes bras la gardent près de moi. Ses lèvres déposent un baiser sur mon torse et je la sens totalement mettre tout son poids contre moi. Je crois qu'elle ne va pas tarder à s'endormir, du moins, à se reposer. Son corps est toujours aussi chaud. Pendant que nous faisions l'amour, mes pensées n'étaient prises que par elle. Le monde pouvait s'écrouler autour de nous que je ne l'aurais même pas remarqué. J'étais complètement dans une bulle où je l'avais seulement laissé rentrer elle. Mais là, beaucoup de choses me reviennent. Quand j'y réfléchis, toutes concernent Jenifer d'une manière ou d'une autre. La respiration de Jen se stabilise, sa main contre mon torse se détend. Je crois qu'elle s'est endormie. Bêtement, je souris et je n'arrive pas à faire partir ce sourire. Ce soir, elle s'endort paisiblement et c'est contre moi, grâce à moi, même. Et d'un coup, Florence me revient à l'esprit. Un frisson désagréable me traverse. Jenifer semble le ressentir, je ne saurai pas dire, mais en tout cas, elle se tourne dos à moi. Ses longs cheveux tombent le long de son dos. Je connais Jen, quand elle dort profondément, ça ne la dérange pas qu'on la touche, alors j'autorise mon index à suivre la courbe de son corps.

J'aime Jenifer, mais... Mais il y a Florence. Je crois que j'aime aussi Florence. Elle a toujours été douce envers moi. Et elle m'a tellement aidé à une période de ma vie où rien n'allait. Si j'ai remonté la pente, si je suis remonté sur scène avec des nouveaux albums, c'est grâce à elle. Même si mes chansons les plus tristes sur l'amour étaient destinées à Jenifer. Celles qui parlaient de bonheur semblaient parler de Florence. Ou peut-être un peu aussi de Jenifer. Merde, je ne sais plus rien. Qu'est-ce que je veux vraiment ? Florence qui m'aide, qui me soutient, qui m'aime sans broncher ou Jenifer ? Jenifer avec qui j'ai beaucoup de choses à reconstruire. Est-ce que ça vaut le coup de perdre ce que j'ai avec Florence pour retenter des trucs avec Jenifer ? Mais ce qui est sûr, c'est que si je laisse Florence, il va me falloir du temps, il va falloir que je trouve des excuses, des raisons. Est-ce que dire qu'on aime quelqu'un plus fort qu'elle est acceptable ? Elle va être blessée. Florence ne mérite pas ça.

INCENDIE [JENIFER X MATT POKORA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant