𝕷𝖊𝖘 𝕰𝖓𝖋𝖆𝖓𝖙𝖘 𝕯𝖚 𝕮𝖎𝖊𝖑. [TOME 2]

Élimination échouée.

Ellipse de 3 jours.

PDV LUCY

     Trois jours m'ont amplement suffi pour mener mes recherches. Durant ces mêmes jours, j'ai observé ces deux enfants avec attention. Ils grandissent bien vite, je trouve. Et la population ne semble pas se questionner sur cette croissance plus que bizarre. À croire que les souvenirs de ces personnes sont modifiés chaque jour. Ça me confirme que c'est eux, en plus de leur puissance magique qui croît de jour en jour.

     J'avais prévu une fois de les détruire, mais...

Flashback.

     Alors que je marchais dans la forêt, des rires d'enfants m'ont interpellée. Je m'étais alors rapprochée, et avais trouvé mes deux ennemis.

Moi : salut vous deux.

??? et ??? : bonjour madame.

Moi : comment vous appelez-vous?

??? : moi c'est Kura.

??? : et moi c'est Yami.

     Kura et Yami, hein? Kurayami qui veut dire ténèbres. Et bien, ça les reflète bien.

Moi : je m'appelle Lucy.

     Les deux enfants me souriaient joyeusement. Ça me faisait culpabiliser car ce que j'allais faire me coûtait beaucoup.

Moi : je suis désolée.

Kura : pourquoi vous vous excusez?

     Je préparais une mini masse de magie dans ma main. Il fallait que je les élimine. C'était maintenant ou jamais.

??? : Kura! Yami! Où êtes-vous ?

Kura : ici!

     J'arrêtais tout de suite mon action et me retournais en entendant du bruit. Une femme d'à peu près trente ans avançait vers les enfants, tout en me saluant.

Moi : oh euh... Bonjour. Ce sont vos enfants?

??? : oui. Je m'appelle Maria.

Moi : moi c'est Lucy.

Maria : vous êtes l'une des mages de la guilde de notre ville?

Moi : oui.

Maria : j'ai entendu parler de vos exploits. Notamment de votre guerre contre le mal. Je vous remercie infiniment de nous avoir libéré.

Moi : c'était normal. Je n'aurais pas pu laisser mes mondes être détruits ainsi.

Maria : vos mondes?

Moi : ne vous souciez pas de ce que je viens de dire. Mais plutôt, où avez-vous trouvé ces enfants? Je sais que ce ne sont pas les vôtres. Désolée si je suis si direct.

Maria : ne vous en faîtes pas. En fait, je les ai trouvés dans cette forêt. Les arbres autour d'eux étaient morts et un homme également. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais j'ai décidé de m'occuper de ces enfants. Je ne pouvais pas les laisser.

     Le regard que leur lançait Maria était plein d'amour et d'affection. Moi aussi je suis mère, et je la comprenais. Je crois que, même si elle n'était pas arrivée, je n'aurais jamais pu les tuer. Après tout, ce ne sont que des enfants, et mon instinct maternel me l'aurait empêchée.

Moi : moi, je sais comment ils sont nés, pourquoi, et comment cet homme et ces arbres sont morts.

Maria : ah... Ah bon?

Moi : si je vous le dis, vous ne me croirez jamais. Mais je veux que vous sachez une chose. Ce monde est à nouveau en danger.

Maria : mais... Comment?

     Je regardais Kura et Yami jouer ensemble en répondant.

Moi : c'est deux enfants ne sont pas ceux que vous croyez.

Maria : vous voulez dire que...

Moi : c'est à vous de me croire ou non. Mais promettez moi une chose.

Maria : quoi donc?

Moi : s'ils perdent le contrôle et révèlent leurs vrais visages, protégez-vous, et cherchez un moyen de venir à ma guilde nous prévenir. Je ne les tuerai pas aujourd'hui, je vous laisserai avec eux.

Maria : mais c'est impossible que ce soit eux! Je suis sûre que vous vous trompez.

Moi : c'est difficile d'accepter que ceux que nous considérons comme nos enfants soient des monstres, et ça, je le sais.

Maria : alors vous devriez me comprendre!

Moi : je vous comprends! Je suis mère, et si la nouvelle guerre tourne mal, mes enfants risquent d'en payer le prix! Le mal veut mes enfants! Vous croyez que je ne souffre pas?!

     Les larmes coulaient le long de mes joues pour terminer dans l'herbe.

Maria : vos enfants... Sont en danger... Parce que le mal... Les convoite?

     Elle regardait ses enfants jouer. Heureusement, ceux-ci ne nous écoutaient pas.

Moi : je veux les protéger. En utilisant mes progénitures, le mal pourra détruire ce monde. Comprenez moi. Ce sont des milliers de vies qui sont en danger.

     Elle gardait le silence, la tête basse. Je lui tournais le dos, et m'apprêtais à quitter l'endroit.

Moi : je vous l'ai dit. C'est à vous de me croire ou non. Mais gardez cela pour vous. S'il vous plaît.

     Je quittais définitivement la forêt. Je savais qu'elle m'écouterait, même si ça lui ferait du mal. Mais si elle ne l'acceptait pas...

Fin du flashback.

     ...J'en étais incapable. Mais bon, si elle fait ce que je lui ai demandé, je crois que tout ira bien... Je l'espère.

Igneel : eh, ça va?

     Il s'allonge près de moi, et me tiens par la taille.

Moi : oui... Je... Réfléchissais juste.

Igneel : à quoi?

Moi : hier je les ai rencontrés. Les enfants du mal. Je n'ai pas pu les éliminer car leur "mère", qui se nomme Maria, est apparue. Je n'aurais pas pu de toute façon. Mon instinct maternel m'aurait empêchée de le faire. J'ai brièvement expliqué à cette femme ce qui nous attendait, et ce que mes enfants risquaient.

     Il niche son nez dans le creux de mon cou, et son souffle me procure plusieurs frissons agréables.

Moi : tu m'en veux d'avoir fait ça et.. De ne pas avoir pu les éliminer?

Igneel : non. C'est tout à fait normal. En plus, tu es une mère. Tu ne pouvais pas tuer des enfants comme ça. Tu as expliqué à Maria ce qui nous attendait pour qu'elle soit prête à accepter la vérité lorsqu'elle l'aura sous les yeux. Je ne t'en veux pas, puisque je te fais confiance. Tu ne lui aurais pas dit ça juste pour t'amuser et lui faire du mal.

     Je soupire d'aise. En me demandant pourquoi il est si câlin ces derniers temps. Il l'est d'habitude, mais là... C'est exagérée même si ça ne me déplaît absolument pas. Je demanderai à Grandine le pourquoi du comment. Malgré le temps que j'ai passé avec eux, je ne connais pas tout de mes amis les dragons.