J'enchaîne les obstacles. Je ne prends pas de risques et éloigne énormément mes virages pour bien venir droite sur les sauts. Cela passe assez bien. Les difficultés se suivent, mais Ibiscus les survole. Enfin, jusqu'à ce maudit bidet... je viens une première fois et essuie un refus net. Je fais une volte et ramène Ibiscus sur l'obstacle. Déjà à quelques mètres du saut il se braque.
- Clem, viens me voir. Je sais que tu vas râler, mais je vais te demander de mettre la muserolle et de garder plus de pression dans tes jambes. Et surtout! Ne panique pas! Garde la confiance!
Je vais m'arrêter et la laisse passer la muserolle. Pendant ce temps, je caresse Ibiscus et tente de ne pas partir en crise d'angoisse. Ce qui est en train de se passer me rappelle tellement de choses. Des choses que j'aurais préféré oublier.
Je redemande le galop, passe le numéro cinq avant de me diriger sur le bidet. Sur les trois dernières foulées, la panique m'atteint et je perds mes moyens. Ibiscus est aimable et n'en profite pas. Il le passe sauf que moi je fais n'importe quoi au-dessus. Je termine le parcours dépitée. J'ai eu du mal à me reconcentrer et j'étais hantée par les paroles des gens. On décide de le laisser souffler puis de recommencer le même tour sur la même hauteur.
J'y retourne avec la boule au ventre. Marie a beau dire ce qu'elle veut rien ne parvient à me faire descendre en pression. Je sais que je dois faire confiance à Ibiscus pour que ça fonctionne, mais c'est compliqué. J'ai peur de faire une bêtise et je n'ose pas lâcher-prise à cause de ça.
Je me dirige sur le un et ça va. Je me mets à l'aise et laisse Ibiscus gérer les distances. Moi, je me charge juste du tempo et du tracé. Tout se passe bien jusqu'à l'approche du bidet. Je le sais pourtant que je ne dois pas me durcir, mais c'est plus fort que moi. Je stresse et relâche la pression. J'entends Marie m'engueuler, mais rien n'y fait. Je tétanise. Ibiscus pile et je fais un joli soleil avec atterrissage dans les barres. Je reste allongée bien cinq minutes avant de parvenir à me relever. Ibiscus est gentiment resté à mes côtés. Je suis mortifiée pour la faute de débutant que je viens de faire. Je me remets en selle sans me laisser le temps de réfléchir, fais un tour de galop puis reviens sur le bidet. Cette chute m'a remis les idées en place. Je ne veux pas refaire la même erreur. Je reste bien à ma place, je maintiens la pression et nous imagine de l'autre côté de l'obstacle. Aucune place à l'hésitation. Nous passons le bidet et finissons le parcours sans encombre.
- On monte?, me demande Marie.
- Ok. Si tu le sens capable, je te suis.
J'avoue que j'ai la boule au ventre, mais si je veux revenir sur les pistes je dois y arriver.
Marie monte de deux trous. Le parcours se retrouve donc aux alentours de 95cm.Je fais quelques tours de pas rênes longues pour le laisser souffler. Je reprends ensuite le contact et demande le départ au galop.
Je me lance sur le parcours sans réfléchir. Je maintiens juste la pression tout le long du tour et ça nous permet de sortir avec un tour correct. Je suis aux anges. Je félicite énormément Ibiscus et nous décidons de le laisser là-dessus vu le bon boulot qu'il vient de fournir.Je le laisse galoper rênes longues pour qu'il se détende pendant que Marie range les barres. Elle est vraiment super pour tout ça.
Quand elle a fini, elle m'accompagne à vélo faire un tour dans les champs pour laisser Ibiscus souffler.En revenant, je le deselle et fais ses soins. Marie est rentrée chez elle. Madame Plantin l'a appelée en urgence. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne m'inquiète pas. Ça ne doit pas être bien grave en supposant que Marie l'avait prévenue qu'elle me faisait sauter.
Quand j'ai fini de m'occuper d'Ibiscus, je le lâche au paddock et rentre faire mes devoirs. Petite pause avant d'aller faire son box puis de le rentrer et de le nourrir.
Tant que je garde mon pantalon, tout va bien. Je ne ressens pas trop de douleurs de la chute. Je pensais donc ne rien dire à mes parents vu que ça ne changerait quand même rien. Je vais prendre ma douche et en sortant découvre une magnifique ecchymose au niveau du bassin et du coccyx. Mes cicatrices au niveau de mon genou sont bleues aussi. Bon, je ne pourrai peut-être pas le cacher aux parents. Vu l'état, j'applique de la crème avant d'aller préparer le souper. Je me rends serviable au moins ça passera mieux j'espère la chute.
VOUS LISEZ
Sport Team
RandomLe sport fait partie de ma vie. C'est même ma raison d'être. Hélas, un accident de la route va tout arrêter. Je vais devoir apprendre à vivre avec mais vais-je en être capable? Imaginez-vous a ma place. Moi, grande sportive, qui ne rêve que de perce...