Chapitre 19

10 2 0
                                    

Suite à ce petit morceau de journal parlé qui m'était adressé, mes parents me fixent. Je ne sais pas comment je suis censée réagir face à eux. Je les regarde avec une détermination nouvelle visible sur mon visage.

— Clémence? Tout va bien?, me demande mon père.

— Parfaitement. Ils viennent de me donner une raison de vivre et de me battre. Bientôt je serai à cheval et j'irai en concours.

— Tu n'es pas obligée tu sais... me dit ma mère.

— Je sais mais je veux et j'y arriverai.

La suite du souper se passe en silence. Lorsque j'ai fini mon assiette, je débarrasse ma partie de table et vais dans ma chambre appeler Marie. Je vais avoir besoin d'elle.

— Allô?

— Marie? C'est Clémence. Je ne te dérange pas?

— Non non pas de souci. Qu'est ce qu'il y a?

— Est ce que tu as entendu le journal parlé là tantôt?

— Non mais, Madame Plantin m'a dit qu'il y avait une partie sur toi.

— Tu es au courant donc. Parfait. Saurais-tu m'aider après-demain soir avec Ibiscus pour me remettre doucement en selle. J'aimerais bien que tu sois avec moi voire même que tu te mettes une fois dessus avant moi. Si ça ne te dérange pas bien entendu...

— Après demain c'est vendredi ça?

— Oui.

— Normalement oui. Je sors samedi en concours mais, l'épreuve commence à neuf heures trente donc ça va on partira le samedi matin. Je sais venir sans problème chez toi.

— Merci beaucoup.

— Juste tes parents sont d'accord?

— Ils sont pas trop chaud pour que je monte car ils ne veulent pas que je tombe... Après je leur ai dit que c'était comme ça et ils avaient l'air d'accepter de me laisser vivre ma vie.

— Je demande à Madame Plantin pour savoir à quelle heure je peux venir. Il est possible qu'elle insiste pour rester. Ça ne te dérange pas trop?

— Non c'est déjà super gentil à toi de venir.

— Avec plaisir. Je te tiens au courant pour l'heure.

— Oki. A demain.

— Oui à demain.

Je prépare mon sac à dos pour les cours de demain puis fais de même avec mes vêtements. Je finis par mes exercices de renforcement musculaire que la kinésithérapeute m'a donnés avant de me coucher à vingt et une heures.

Je passe une nuit assez agitée. Il est cinq heures lorsque je me lève. Je me suis souvent réveillée à cause de cauchemars et de douleurs. C'était la première nuit que je faisais sans prendre de médicament. Ce matin, à peine sortie de mon lit, je prends un anti-douleur. J'en place également quatre dans une pochette dans mon sac pour la journée. Je m'habille en tenue d'écurie puis me rends dans la cuisine pour me faire couler un café. Je le bois puis sors m'occuper d'Ibiscus.

Je le nourris et lorsqu'il a fini sa ration je change sa couverture avant de le lâcher dans le paddock pour pouvoir faire son box. Il est sept heures lorsque je finis de lui mettre son foin aussi bien dans son box que dans le paddock. Ce sont des températures positives qui sont annoncées pour la journée. Je décide donc de laisser mon petit lou au paddock pour qu'il profite du soleil. Ce soir, avec mon père, nous irons à l'écurie un peu plus loin pour pouvoir le faire sauter en liberté. C'était la condition sine qua non pour que je puisse ne fusse qu'espérer me remettre en selle. Je câline un peu Ibiscus puis rentre à la maison pour enfiler mon uniforme.

— Bonjour Clémence.

— Bonjour Père.

— Bien dormi?

— On a connu mieux.

— Ça t'intéresse si je te dépose au rond-point proche de ton école?

— Euh... D'accord merci. Comment fait-on pour ce soir?

— On doit être là-bas à dix-sept heures. C'est à trente minutes d'ici.

— Ah... tu n'as pas loué la piste habituelle?

— Non j'ai loué un peu plus loin où tout est déjà installé. Tu finis à quelle heure?

— A seize heures vingt. Ça va être dur d'être là-bas à l'heure.

— Si je viens te chercher à la sortie avec le van et Ibiscus on peut y arriver et être là-bas à dix-sept heures environ.

— Tu sauras charger Ibiscus?

— Je vais me débrouiller. Ne t'inquiète pas.

— D'accord. On fait ça alors.

Je prépare toutes les affaires d'Ibiscus pour que mon père n'ait plus qu'à le charger ce soir. Je place un filet dans le van et, dans la petite sellerie, je mets ses guêtres, un petit seau de carottes, son bridon, une longe, ma chambriere et mes baskets. A son box je dépose ses protections de transport pour ses membres et sa queue ainsi que son licol en mouton avec une corde et son caveçon. Lorsque tout est prêt, j'attrape mon sac de cours devant l'entrée et vais dans la voiture de mon père.

Le trajet se fait en silence. A une petite cinquantaine de mètres de l'école mon père me dépose. Je descends avec mes béquilles et mon sac sur l'épaule. Je traverse et me dirige vers l'entrée du bâtiment. Je passe les deux premières portes et pour la première fois depuis mon arrivée me dirige directement vers l'entrée de ma partie d'école. Je gravis les premières marches avec quelques difficultés le temps de me mettre dans le bain. Je m'arrête devant le tableau pour vérifier qu'il n'y a rien d'important du genre un changement de local ou un professeur absent. Comme il n'y a rien de tout cela, je monte les deux étages qui me conduisent à la classe de français.

J'arrive en haut des escaliers et me rends à la première porte. Je m'apprête à l'ouvrir lorsqu'un élève me parle.

— Ça ne sert à rien. La porte est fermée. Je viens d'essayer.

— Ah... d'accord merci.

— Au fait moi c'est Arnaud.

— Enchantée Arnaud. Je suis Clémence.

— Enchanté. Ça va?

— Et toi?

— Oui oui.

C'était la première fois que j'échangeais autant de mots avec un élève de mon école en dehors de Marie. En parlant d'elle, elle est arrivée quelques minutes après notre échange avec Arnaud.

— Salut Clem'. Bonjour Arnaud. Comment allez-vous?

— Bonjour Marie. Bien merci et toi?, répondit Arnaud.

— Ça va merci, lui répondit Marie avant de se tourner vers moi et de me dévisager.

— Ça passe, répondis-je afin d'éviter qu'elle ne me pose des questions devant Arnaud.

Nous attendons qu'il sonne et que la prof arrive pour nous ouvrir la porte. En la voyant entrer, il me revient en tête que je dois la voir pour les montages poétiques. J'avais complètement oublié.

— Bonjour à tous. Asseyez-vous. Je vais vous distribuez le nouveau dossier sur lequel nous allons travailler.

Madame Baeckens circule dans la classe en donnant les feuilles. Elle termine par mon bureau et me donne une enveloppe en même temps. Je la laisse s'éloigner puis l'ouvre...

Sport TeamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant